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Projet régional de réduction des risques: Un pas décisif pour la santé des personnes usagères de drogues

Société
Les acteurs régionaux unissent leurs forces pour garantir aux personnes usagères  de drogues un accès digne et équitable aux soins Les acteurs régionaux unissent leurs forces pour garantir aux personnes usagères de drogues un accès digne et équitable aux soins

Les acteurs du projet régional de réduction des risques liés à l’usage de drogues se sont réunis ce mercredi 14 mai à Cotonou pour faire le point sur une année d’actions. Un engagement fort pour l’accès aux soins et la dignité des populations marginalisées au Bénin et au Togo.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 15 mai 2025 à 07h17 Durée 2 min.
#lutte contre la drogue

Dans un contexte où les personnes usagères de drogues demeurent parmi les plus marginalisées du système de santé, le projet mis en œuvre par Médecins du Monde et ses partenaires régionaux connaît un changement de paradigme. Fruit d’une capitalisation de neuf années d’expériences réussies en Côte d’Ivoire, ce programme vise à reproduire, adapter et étendre les modèles de réduction des risques à deux autres pays d’Afrique de l’ouest : le Bénin et le Togo. Le comité de pilotage régional a réuni ce mercredi à Cotonou les parties prenantes béninoises, togolaises et celles du consortium, notamment la Coalition PLUS (France), l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Sénégal), Éveil et Vie (Togo), la Plateforme OLC Santé (Togo) et l’Ong Bornes (Bénin).

L’objectif est de dresser le bilan des douze premiers mois de mise en œuvre, partager les indicateurs clés, identifier les points forts et les difficultés, et co-construire les orientations à venir. Depuis avril 2024, le projet agit sur plusieurs leviers à fort impact. Il forme les professionnels de santé à l’accueil bienveillant des personnes usagères de drogues, distribue du matériel de prévention, facilite l’accès au dépistage du Vih et de la tuberculose, tout en œuvrant pour la décriminalisation des pratiques liées à l’usage de drogues. Ces actions, qui s’appuient sur les principes de santé publique et des droits humains, ont déjà permis d’améliorer la couverture sanitaire de centaines de bénéficiaires dans les localités ciblées. Pour Rodrigue Agossou, responsable de l’Ong Bornes, cette démarche inclusive est essentielle.

« Grâce à ce projet et à l’implication de chacun et chacune d’entre vous, nous avons pu renforcer l’accès aux soins pour ces populations trop souvent marginalisées », a-t-il salué.

À l’issue de la réunion, plusieurs recommandations ont émergé pour améliorer l’efficacité du projet. Il s’agit d’intensifier les campagnes de sensibilisation, de renforcer la collecte des données, d’améliorer la coordination inter-pays et d’appeler à un engagement accru des autorités nationales. Ces propositions seront intégrées dans la stratégie du projet, jusqu’à sa clôture en 2026. Les participants ont également souligné la nécessité de continuer à documenter les bonnes pratiques et à renforcer les capacités des organisations locales. Car derrière les indicateurs et les rapports, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Des femmes et des hommes qui, malgré les douleurs et les exclusions, aspirent à une vie digne, à un système de santé respectueux et à un avenir meilleur. En mettant en lumière les droits des personnes usagères de drogues, ce projet va bien au-delà d’une simple réponse sanitaire. Il constitue un plaidoyer vivant pour une société plus équitable, où la santé ne serait plus un privilège, mais un droit universel. À Cotonou, ce comité de pilotage a posé les jalons d’une dynamique régionale salutaire, fondée sur la solidarité, l’innovation et l’humanité.