La Nation Bénin...
En un siècle d’existence, le Parti communiste chinois
(Pcc) a profondément transformé la Chine, passant d’un pays affaibli par les
guerres à une puissance industrielle et technologique majeure. Lors d’une
conférence animée à Pékin par Din Yifan, chercheur au Centre de recherche sur
le développement du Conseil des affaires d'État, les participants au programme
du Centre de communication et de presse internationale de Chine (Cipcc) ont
revisité les grandes étapes de cette histoire faite de luttes, de résilience et
de coopération internationale, notamment avec l’Afrique.
De la guerre de l’opium à la modernisation industrielle,
l’histoire du Parti communiste chinois est celle d’une ascension fulgurante. En
un siècle, il a façonné le destin d’un pays longtemps humilié pour en faire une
puissance mondiale. Pour mieux comprendre l’émergence de ce parti, Din Yifan a
rappelé le contexte historique dans lequel il a pris naissance. Il souligne que
la Chine, affaiblie par les guerres au XIXe siècle, à savoir la guerre
sino-japonaise de 1895 et l’invasion de Pékin par huit puissances étrangères,
est alors devenue un pays semi-colonial. La succession de traités inégaux, les
révoltes populaires contre la dynastie Qing et le renversement de celle-ci en
1911 plongèrent le pays dans une instabilité profonde. « Les années qui
suivirent, furent marquées par la tentative de restauration impériale par Yuan
Shikai, la guerre civile entre seigneurs de guerre et un gouvernement très
affaibli. C’est dans ce climat chaotique que le Pcc vit le jour, porté par
l’espoir de restaurer la souveraineté et la dignité nationales », a laissé
entendre Din Yifan.
Il souligne que dès ses débuts, le Parti communiste
chinois s’engage dans la lutte armée. Le premier front uni avec le Guomindang
(Gmt) contre les seigneurs de guerre fut vite rompu, et la trahison de ce
dernier déboucha sur le massacre de communistes le 12 avril 1927. Le soulèvement
armé du 1er août 1927 marqua une nouvelle étape de la résistance et la création
de bases révolutionnaires. Face aux cinq campagnes d’encerclement lancées par
le Guomindang, le chercheur précise que l’armée rouge opposa une résistance
farouche. Mais en 1934, acculée, elle entreprit la Longue Marche, une retraite
stratégique de plus de 9 000 kilomètres qui dura jusqu’en 1936. Cet épisode
fondateur consolida le leadership de Mao Tsé-toung lors de la session plénière
de Zunyi et réaffirma la capacité du Parti à s’adapter et à survivre malgré les
épreuves.
Efficacité administrative
Selon Din Yifan, la force du Pcc repose sur trois piliers
à savoir : l’organisation, la communication et la direction militaire. « Le
parti a su combiner des traditions politiques chinoises avec des éléments
modernes tels que la représentation démocratique interne et la méritocratie.
Cette singularité lui a permis de traverser les vicissitudes de l’histoire et
de s’imposer comme un acteur politique central », a-t-il lâché en ajoutant que
le Parti communiste est probablement le plus puissant du monde, avec plus de
100 millions de membres. Sa capacité d’autocritique et d’ajustement stratégique
lui a permis, selon lui, de corriger ses erreurs et de trouver, aux moments
cruciaux, la voie du succès. « En un demi-siècle, la Chine est passée d’un pays
essentiellement agricole à une puissance industrielle mondiale. Selon les
statistiques des Nations Unies, la Chine est probablement le pays le plus
industrialisé », rappelle Din Yifan qui indique que le pays est en effet le
seul au monde à disposer de tous les secteurs de production manufacturière
industrielle, un atout majeur pour son développement. Il déclare que
l’industrialisation et la modernisation ont alors suivi un rythme accéléré, permettant
à la Chine de réaliser en quelques décennies ce que les puissances occidentales
ont mis des siècles à accomplir.
Au-delà de ses succès internes, le Pcc a aussi marqué l’histoire par son engagement auprès des pays africains. Dès les années 1960, alors que la Chine disposait de moyens encore limités, elle s’est investie en Afrique par des actions concrètes comme la construction de chemins de fer, d’hôpitaux, d’envoi d’équipes médicales, d’édification de routes, de ponts et de bâtiments gouvernementaux. Ces initiatives, selon le chercheur, ont contribué à renforcer les capacités des pays africains en matière d’infrastructures et de développement agricole. Din Yifan rappelle notamment que la Chine a introduit de nouvelles techniques agricoles qui ont permis à certains pays africains de progresser dans la lutte contre la faim.
Din Yifan