La Nation Bénin...
Ce
n’est pas un scénario de film des studios Metro-Goldwyn à Hollywood ni de
Gaumont à Paris, mais l’amère réalité à laquelle Nicolas Sarkozy est confronté
depuis jeudi 26 septembre, résultante de ses nombreux déboires judiciaires,
dont la dernière en date l’envoie directement à la case prison.
Si
l’on fait un pas de côté, ce triste sort fait à Sarkozy n’est pas sans renvoyer
aux affaires judiciaires d’acteurs politiques chez nous, vite qualifiées de
“politiques”, en raison justement du caractère politique des prévenus. Manteau
politique rime-t-il donc avec affaire politique ? C’est loin de rimer.
Plutôt en accord avec l’actuel locataire de l’Élysée, on imagine que Sarkozy ne lui doit certainement pas ses ennuis judiciaires, encore moins l’exemplarité des jugements rendus dans les affaires le concernant.
Mais, trait marqué de la séparation des pouvoirs, le judiciaire a disposé de l’ancien président au point de l’envoyer en prison, sans possibilité pour lui de s’y soustraire par quelque aménagement de la peine écopée : ni bracelet électronique, ni exécution de la peine prononcée en résidence.
En
raison de l’égalité devant la loi, selon que l’on soit manant ou seigneur,
faut-il s’en émouvoir ? Évidemment, non. Et ceci n’est pas sans rappeler le cas
Trump, qui a échappé de peu à l’emprisonnement, sauvé par l’onction
démocratique dont il bénéficie par son élection à la magistrature suprême.
Est-ce juste ? Difficile de trancher ! Le monde ne l’est fondamentalement déjà
pas !
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Reste
cependant la libre faculté d’apprécier le jugement rendu, pour le malheur de
Sarkozy. La culpabilité d’un prévenu peut-elle être basée sur une hypothèse ?
Parti
pour être jugé pour pacte de corruption, financement illégal de campagne et
autres, tous ces chefs d’accusation sont tombés, faute de preuves. Mais Sarkozy
tombe sous le chef “d’association de malfaiteurs” étayée sur la base des
convictions des juges qui se sont adossés, apprend-on, à des faisceaux
d’indices. Ce qui amène à relativiser la puissance de la preuve, considérée
fondamentalement comme la rançon du droit. Tout laisse croire que la part de
subjectivité qui fonde la souveraineté du juge, en la matière, l’a emporté pour
coincer Sarkozy et en faire un exemple. Mais à quel prix ?
Saisissant
et à la fois fascinant, le jugement qui envoie Sarkozy en prison est tout aussi
un canon de sévérité ! Cela tient à la case prison que coche l’ex-président,
sans que son pourvoi en appel ne l’en exempte, et sans qu’il ne puisse tirer
parti des possibilités offertes aux personnes de son âge et lui octroyant des
aménagements de peine. C’est bien sa présomption d’innocence qui tombe ainsi,
de même que toute valeur substantielle dudit appel qui peut, théoriquement et
plausiblement, prendre le contre-pied du jugement rendu en première instance.
Et un ex-président aurait dormi en taule pour des prunes, auquel cas ! Tout en
ne donnant pas le bon Dieu sans confession, dans cette affaire, c’est l’image
de la France, écornée par les multiples affaires politico-judiciaires, qui
s’abîme davantage. À l’ère des réseaux sociaux, où le monde a déjà assisté à la
baffe administrée à Emmanuel Macron !
Nicolas Sarkozy