La Nation Bénin...
La
montagne se distingue des autres écosystèmes par son potentiel et sa diversité
de ressources qui procurent de l’alimentation à la population. Face aux assauts
dont elle fait l’objet, il importe de trouver des mécanismes pour la préserver.
La
préservation de l’écosystème de la montagne est une priorité du fait de son
importance pour la planète. Elle constitue une ressource naturelle sans laquelle
la vie n’est pas possible. Les spécialistes la considèrent comme le poumon de
la planète parce que la population en tire la grande partie de son
alimentation.
Selon
l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao),
les montagnes fournissent entre 60 et 80 pour cent de l’eau douce de la
planète. Elles abritent, selon l’institution, 15 pour cent de la population
mondiale. La Fao précise que six des 20 espèces végétales qui fournissent la
plus grande partie des denrées alimentaires du monde proviennent des régions
montagneuses. Elles sont importantes, car contribuant directement à
l’alimentation et au bien-être de 1,1 milliard de personnes qui y vivent à
travers le monde, et fournissant également des avantages indirects aux milliards
d’habitants qui vivent en aval.
Les
communautés de montagne produisent une multitude de denrées alimentaires et de
produits à forte valeur ajoutée et de grande qualité, tels que le café, le
cacao, le miel, des herbes, des épices et de l’artisanat qui améliorent les
moyens de subsistance et stimulent les économies locales. Les montagnes jouent
un rôle clé dans la production d’énergies renouvelables telles que
l’hydroélectricité, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le biogaz, pour
les villes se trouvant en aval et les communautés de montagne isolées, informe
la Fao. « Les montagnes revêtent un intérêt sur le plan culturel, mais
également sur le plan naturel. Conscient de ce fait, de nombreuses
montagnes et des réserves de biosphère (zones identifiées en vue de trouver des
solutions conciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation
durable) ont été inscrites aux sites du patrimoine mondial par l’Unesco. En
fait, près de 60 pour cent de l’ensemble des réserves de biosphère contiennent
des écosystèmes de montagne », détaille la Fao.
Le
développement du tourisme de montagne constitue un des avantages des zones de
montagne. Il représente entre 15 et 20 pour cent de l’industrie mondiale du
tourisme et attire des touristes désireux de pratiquer un large éventail
d’activités, notamment le ski, l’escalade, les randonnées ou tout simplement la
découverte de ces régions. L’idée des randonnées de montagne est agitée dans le
département de l’Atacora, par les acteurs touristiques et les responsables
d’Organisations non gouvernementales. À la faveur de la journée commémorative
des montagnes, mercredi 11 décembre 2024, les différentes parties prenantes ont
jeté les bases d’une réflexion sur la préservation des montagnes à Natitingou.
A travers le thème « Solutions de montagne pour un avenir
durable : innovation, adaptation et jeunesse », les échanges ont
porté sur les innovations pour valoriser cet écosystème dans ce département. Il
est confronté à de nombreux défis tels que le changement climatique, la
dégradation des écosystèmes et les pressions démographiques. Il a été suggéré
de préserver les richesses que ces espaces socioculturels renferment, tout en
mettant en avant l’importance de l’adaptation et de l’implication des jeunes
générations dans cette noble mission.
L’engagement
du gouvernement est un indicateur fort pour valoriser l’écosystème de la
montagne, selon Michel Nahouan, directeur exécutif de Bénin culture
développement amitié (Bcda). « Le gouvernement décide de mettre en place
une agence de conservation du patrimoine immatériel de l’aire socioculturelle
de la montagne en mentionnant la préservation, la conservation, la
documentation et la valorisation. On peut estimer qu’il y a une volonté au plus
haut niveau de l’Etat de faire quelque chose en partant de cet
écosystème-là. Nous souhaitons une approche inclusive et participative »,
souligne Michel Nahouan.
La réussite des initiatives de préservation de l’écosystème de la montagne passe par l’engagement des jeunes, souligne Gnon Ganni Bassongui, membre du Comité scientifique du patrimoine culturel immatériel. Il faut leur permettre de prendre des décisions pour garantir la viabilité à long terme des solutions de montagnes dans l’Atacora, a-t-elle suggéré. Elle recommande de les motiver à s’engager en faveur de l’action climatique, de la promotion de la culture, de l’innovation et de la justice sociale.