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Écosystème de la montagne: Une ressource naturelle, poumon de la planète

Environnement
Écosystème de la montagne Écosystème de la montagne

La montagne se distingue des autres écosystèmes par son potentiel et sa diversité de ressources qui procurent de l’alimentation à la population. Face aux assauts dont elle fait l’objet, il importe de trouver des mécanismes pour la préserver. 

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 10 févr. 2025 à 07h24 Durée 3 min.
#ressource naturelle

La préservation de l’écosystème de la montagne est une priorité du fait de son importance pour la planète. Elle constitue une ressource naturelle sans laquelle la vie n’est pas possible. Les spécialistes la considèrent comme le poumon de la planète parce que la population en tire la grande partie de son alimentation.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), les montagnes fournissent entre 60 et 80 pour cent de l’eau douce de la planète. Elles abritent, selon l’institution, 15 pour cent de la population mondiale. La Fao précise que six des 20 espèces végétales qui fournissent la plus grande partie des denrées alimentaires du monde proviennent des régions montagneuses. Elles sont importantes, car contribuant directement à l’alimentation et au bien-être de 1,1 milliard de personnes qui y vivent à travers le monde, et fournissant également des avantages indirects aux milliards d’habitants qui vivent en aval.

Les communautés de montagne produisent une multitude de denrées alimentaires et de produits à forte valeur ajoutée et de grande qualité, tels que le café, le cacao, le miel, des herbes, des épices et de l’artisanat qui améliorent les moyens de subsistance et stimulent les économies locales. Les montagnes jouent un rôle clé dans la production d’énergies renouvelables telles que l’hydroélectricité, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le biogaz, pour les villes se trouvant en aval et les communautés de montagne isolées, informe la Fao. « Les montagnes revêtent un intérêt sur le plan culturel, mais également sur le plan naturel. Conscient de ce fait, de nombreuses montagnes et des réserves de biosphère (zones identifiées en vue de trouver des solutions conciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable) ont été inscrites aux sites du patrimoine mondial par l’Unesco. En fait, près de 60 pour cent de l’ensemble des réserves de biosphère contiennent des écosystèmes de montagne », détaille la Fao.

Le développement du tourisme de montagne constitue un des avantages des zones de montagne. Il représente entre 15 et 20 pour cent de l’industrie mondiale du tourisme et attire des touristes désireux de pratiquer un large éventail d’activités, notamment le ski, l’escalade, les randonnées ou tout simplement la découverte de ces régions. L’idée des randonnées de montagne est agitée dans le département de l’Atacora, par les acteurs touristiques et les responsables d’Organisations non gouvernementales. À la faveur de la journée commémorative des montagnes, mercredi 11 décembre 2024, les différentes parties prenantes ont jeté les bases d’une réflexion sur la préservation des montagnes à Natitingou. A travers le thème « Solutions de montagne pour un avenir durable : innovation, adaptation et jeunesse », les échanges ont porté sur les innovations pour valoriser cet écosystème dans ce département. Il est confronté à de nombreux défis tels que le changement climatique, la dégradation des écosystèmes et les pressions démographiques. Il a été suggéré de préserver les richesses que ces espaces socioculturels renferment, tout en mettant en avant l’importance de l’adaptation et de l’implication des jeunes générations dans cette noble mission.

L’engagement du gouvernement est un indicateur fort pour valoriser l’écosystème de la montagne, selon Michel Nahouan, directeur exécutif de Bénin culture développement amitié (Bcda). « Le gouvernement décide de mettre en place une agence de conservation du patrimoine immatériel de l’aire socioculturelle de la montagne en mentionnant la préservation, la conservation, la documentation et la valorisation. On peut estimer qu’il y a une volonté au plus haut niveau de l’Etat de faire quelque chose en partant de cet écosystème-là. Nous souhaitons une approche inclusive et participative », souligne Michel Nahouan.

La réussite des initiatives de préservation de l’écosystème de la montagne passe par l’engagement des jeunes, souligne Gnon Ganni Bassongui, membre du Comité scientifique du patrimoine culturel immatériel. Il faut leur permettre de prendre des décisions pour garantir la viabilité à long terme des solutions de montagnes dans l’Atacora, a-t-elle suggéré. Elle recommande de les motiver à s’engager en faveur de l’action climatique, de la promotion de la culture, de l’innovation et de la justice sociale.