La Nation Bénin...
Les pays ayant en commun le bassin du Niger et le système aquifère d’Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft (Ittas) se retrouvent à Cotonou, du 22 au 24 octobre, à la faveur d’un atelier régional de partage d’expériences relatives aux meilleures pratiques de gestion partagée des ressources en eaux souterraines. La rencontre a été initiée par l'Observatoire du Sahara et du Sahel (Oss).
Créer un cadre d’échanges technique et stratégique entre les pays concernés afin de partager les expériences, les bonnes pratiques et les approches innovantes en matière de prévention, de gestion et d’atténuation des phénomènes de pollution et de forte minéralisation des eaux souterraines.
C’est le but principal de l’atelier régional, ouvert mercredi dernier à Cotonou, qui encourage le partage d’expériences relatives aux meilleures pratiques de gestion partagée des ressources en eaux souterraines.
La rencontre initiée par l'Observatoire du Sahara et du Sahel (Oss) est consacrée à la pollution et la forte minéralisation des eaux souterraines. Elle s’inscrit dans le cadre du projet Système aquifère d’Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft (Ittas) et met l’accent sur la nécessité d’une meilleure protection et gestion des ressources en eaux souterraines.
Aujourd'hui, les défis liés à la forte croissance démographique dans les pays et les changements climatiques rendent imprévisible la disponibilité de l’eau. Cet état de choses est exacerbé par la pollution et la forte minéralisation des eaux souterraines, ce qui amène les pays à réfléchir autrement pour mettre en œuvre des initiatives régionales pour une meilleure protection de la ressource.
« Comme vous le savez, une eau polluée n'est plus utile à rien et donc, il est important qu'on puisse anticiper sur la disponibilité de la ressource en quantité et en qualité pour satisfaire non seulement nos besoins actuels, mais également les besoins futurs sans cesse croissants», rappelle Saïd Hounkponou, directeur général de l’Eau.
La rencontre réunit les sept pays ayant en partage le bassin du Niger et le système aquifère d’Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft, à savoir l'Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Nigéria. Au cours des travaux, les participants vont, entre autres, capitaliser les bonnes pratiques et les outils techniques développés par les pays dans le cadre de leurs politiques de gestion intégrée des ressources en eau. Ils vont définir de manière précise la feuille de route pour la mise en œuvre des activités restantes et formuler des recommandations concrètes et opérationnelles, à intégrer dans les matrices nationales d’intervention, en vue de renforcer la résilience des systèmes hydrogéologiques face aux risques croissants de pollution et de salinisation, tout en assurant la sécurité des usages et la durabilité des ressources.
Action collective
Soumaya Mouhli, expert en eau et représentant l’Oss, rappelle que la présente rencontre s’inscrit dans la continuité de celle tenue en septembre dernier à Abuja au Nigéria. Laquelle avait mis en lumière les pratiques en matière de recharge artificielle et naturelle des nappes, la coopération entre les pays partageant les systèmes aquifères du bassin du Niger et les fondations de la deuxième phase du projet Ittas. Les échanges fructueux tenus à Abuja ont souligné l'importance d'une approche intégrée, combinant la protection quantitative et la préservation qualitative des eaux souterraines.
L’atelier de Cotonou permet aux parties prenantes d’approfondir les réflexions sur les questions majeures de dégradation de la qualité des eaux souterraines due à la pollution et à la minéralisation. « Aujourd'hui, l'enjeu est d'aller plus loin, assurer la protection durable de ces ressources pour qu'elles continuent de jouer leur rôle vital au service de la résilience des écosystèmes et du bien-être de nos populations. Les défis sont nombreux, mais ils représentent aussi une opportunité d'action collective», affirme la représentante de l’Oss. Elle confirme que la lutte contre la pollution et la minéralisation excessive nécessite une synergie régionale, une coopération scientifique renforcée et une mobilisation massive des partenaires au développement.
Après avoir salué l’importance et les résultats du projet Ittas ainsi que la détermination de l’Observatoire du Sahara et du Sahel pour la mise en œuvre du projet, Emmanuel Lawin, directeur de cabinet du ministre du Cadre de vie, a réaffirmé l’engagement résolu du gouvernement béninois à poursuivre les efforts engagés pour une gestion intégrée, durable et équitable des ressources en eau. « Le Bénin demeure convaincu que la connaissance partagée, la coopération technique et la volonté politique constituent les trois piliers indispensables pour garantir la sécurité hydrique dans notre région », assure le directeur de cabinet.
Les trois intervenants sont convaincus que les travaux de l’atelier permettront aux pays d'enrichir leurs connaissances, de formuler des recommandations concrètes et de renforcer leur vision commune d'une gestion durable et solidaire des eaux souterraines.
Engagés dans le partage d’expériences pour une gestion durable des ressources en eaux souterraines