La Nation Bénin...
Le solde global de la balance des
paiements du Bénin affiche un excédent de 9 653,2 millions à la suite des 597
462,3 millions enregistrés en 2021. C’est ce qu’il convient de noter de
l’analyse des résultats de la balance des paiements de l'année 2022 et de la
position extérieure globale à fin décembre 2022 du Bénin, à l’occasion de la
Journée de diffusion des comptes extérieurs du pays au titre de l’année
concernée, organisée par visioconférence, jeudi 22 février dernier, par la
direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(Bceao).
Les travaux de la Journée de diffusion des
comptes extérieurs du pays au titre de l’année 2022, consacrés à l'analyse des
résultats de la balance des paiements de l'année 2022 et de la position
extérieure globale à fin décembre 2022 du Bénin ont été ouverts par le
directeur national de la Bceao, Emmanuel Assilamehoo et le directeur de cabinet
du ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Hermann Orou Takou.
Des échanges, on retiendra que le solde global
de la balance des paiements du Bénin affiche un excédent de 9 653,2 millions à
la suite des 597 462,3 millions enregistrés en 2021. L'excédent noté en 2022
traduit un surplus de couverture du déficit des transactions courantes par les
ressources du compte de capital et les entrées nettes de flux financiers. En ce
qui concerne la diminution de l'excédent, elle s'explique par le choix de
l'Administration publique de ne pas émettre d'eurobonds sur le marché international
en 2022, en conformité avec sa stratégie d'endettement.
Les échanges extérieurs du Bénin, relève-t-on,
se sont déroulés dans un contexte international marqué par de fortes pressions
inflationnistes, résultant des perturbations sur les marchés énergétiques et
alimentaires induites par le conflit russo-ukranien, et le resserrement des
conditions financières mondiales. Ces chocs multiples ont pesé sur la dynamique
de la croissance mondiale qui a ralenti, passant à 3,5 % après une réalisation
de 6,3 % en 2021, constate-t-on.
Au niveau des transactions courantes, le
déficit s'est établi à 6,1 % en 2022 contre 4,2 % en 2021, en relation
principalement avec une progression des importations de biens à un rythme plus
élevé (+22,5 %) que celui des exportations de biens (+14,7 %), combinée à une
hausse des importations nettes de services (+8,8 %) et des paiements nets de
revenus primaires (+6,8 %), notamment les revenus d'investissement (+11,7 %).
La hausse des importations a notamment été enregistrée au niveau des
composantes Biens intermédiaires (+62,5 %) et Produits énergétiques (59,4 %).
Les biens intermédiaires sont destinés à couvrir les besoins des industries,
dont celles de la zone industrielle de Glo-Djigbé.
Le déficit du compte du revenu primaire s'est
creusé de 7 183,6 millions pour se situer à 112 173,8 millions en 2022 en
liaison avec les revenus nets versés aux investisseurs directs étrangers (-113
054,9 millions) et les intérêts payés au titre de la dette publique
extérieure(-88 474,6 millions). Quant au compte de revenu secondaire, il
maintient un profil excédentaire, en relation avec les envois de fonds des
Béninois résidant à l’étranger et les transferts reçus aussi bien par les
administrations publiques que par les organismes privés dans le cadre de la
coopération internationale. Son excédent s'est établi à 98.961,4 millions
contre 125 549,1 millions en 2021, en relation avec le repli des appuis
budgétaires reçus par les administrations publiques quelque peu atténué par
l'amélioration des envois de fonds des travailleurs.
Le compte de capital est ressorti excédentaire
de 112 567,3 millions au cours de l'année sous revue contre 143 841,2 millions
en 2021, en liaison avec une baisse des dons projets reçus par les
administrations publiques.
Corriger le déficit
S'agissant de la Position Extérieure Globale
(Peg), elle dégage un passif financier net de 3 461 890,0 millions au 31
décembre 2022 contre 2 863 405,3 millions au 31 décembre 2021. Le stock des
actifs s'est établi à 5 102 287,7 millions au 31 décembre 2022 contre 4 717
069,5 millions une année plus tôt. Les actifs sont détenus sous forme
d'investissements de portefeuille (57,9 %), notamment les titres publics acquis
sur le marché régional de la dette publique, d'avoirs de réserve (16,0 %) et de
prêts (9,8 %). Ces actifs sont concentrés dans la zone Uemoa (65,8 %).
Quant aux passifs, ils sont constitués
d'emprunts extérieurs (41,8 %), d'investissements directs (26,4 %) et
d'investissements de portefeuille (20,7 %). Ils sont contractés auprès des
autres pays (57,7 %), des pays de l'Uemoa (28,2 %) et de la Zone euro (14,1 %).
Les variations nettes induites par les autres changements d'actifs et de
passifs se sont élevées à -37.465,2 millions, imputables essentiellement aux
variations du taux de change.
En vue de corriger le déficit structurel du
compte courant de la balance des paiements et de renforcer les entrées de
ressources au niveau du compte financier, les recommandations ci-après ont été
formulées au terme des travaux de la Journée de diffusion des comptes
extérieurs du pays au titre de l’année 2022. A l'endroit du gouvernement, les
participants, au nombre desquels des cadres de l'administration publique, des
organisations internationales, du secteur privé, des banques, des universités
et centres de recherche ainsi que les membres du Comité national de la Balance
des Paiements, ont appelé à intensifier la mise en œuvre du programme
d'industrialisation du Bénin, en particulier dans les domaines de
l'agroalimentaire et du textile en vue de la transformation des produits de
base autrefois exportés à l'état brut et l'élargissement de la base des
exportations ; à poursuivre les réformes visant l'amélioration de
l'environnement des affaires, notamment en créant les conditions pour une mise
en œuvre des nouveaux projets portés par les investisseurs privés nationaux et
étrangers ; et la mise en place des politiques visant à promouvoir les
industries culturelles et touristiques, à travers le renforcement de
l'attractivité des sites touristiques et l'amélioration de la qualité des
œuvres artistiques et culturelles.
A l'endroit du secteur privé, il est souhaité
que les acteurs se positionnent sur les opportunités offertes par le
gouvernement, en investissant notamment dans la zone industrielle spéciale de
Glo-Djigbé ; puis en encaissant et rapatriant les recettes d'exportation
conformément aux dispositions du Règlement des relations financières
extérieures.