La Nation Bénin...
A l’occasion du 80e anniversaire de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, l’Ambassade de Russie au Bénin a organisé une soirée de gala à Cotonou, vendredi 9 mai dernier. Une cérémonie marquée par un discours solennel de l’ambassadeur Igor Evdokimov, des projections et un vernissage.
Le monde entier continue de se remémorer la Seconde Guerre mondiale et la chute du nazisme. A Cotonou, l’Ambassade de Russie n’est pas restée en marge de cette commémoration. Elle a marqué avec solennité ce 9 mai, Jour de la Victoire. Diplomates, membres de la communauté russe, amis du peuple russe et diverses personnalités béninoises ont échangé autour d’un gala placé sous le signe du souvenir et de la reconnaissance. Au cœur de cette cérémonie, un message fort porté par Igor Evdokimov, ambassadeur de Russie au Bénin. Dans un discours empreint d’émotion, il a souligné l’importance de cette date dans l’histoire russe et mondiale.
«
Aujourd’hui, nous célébrons le 80e anniversaire de la fête la plus chère et la
plus émouvante pour chaque Russe : la Journée de la Victoire », a-t-il déclaré
en ouverture de la soirée.
La Seconde Guerre mondiale, a rappelé le diplomate, a laissé une empreinte indélébile sur la Russie, qui a payé un tribut humain immense : près de 27 millions de vies perdues, des villes et villages entiers rayés de la carte, et des familles décimées. Parmi les pages les plus sombres de cette guerre, le siège de Leningrad, aujourd’hui Saint-Petersbourg, reste un symbole douloureux. « Près de 900 jours de siège ont coûté la vie à un million et demi de personnes. Ce sont des crimes qui ne peuvent être oubliés ». Le diplomate a exprimé la volonté de son pays de faire reconnaître ce siège comme un acte de génocide, dans une logique de justice historique et de reconnaissance internationale. Après les mots, les images. Un documentaire poignant retraçant les moments clés de la Seconde Guerre mondiale et le rôle décisif de l’Armée rouge dans la chute du régime nazi a été projeté devant l’assistance. Le film, mêlant images d’archives et témoignages, a rappelé le sacrifice immense des peuples de l’Union soviétique, mais aussi l’universalité du combat contre la barbarie. S’en est suivi un vernissage sobre mais riche en symboles. A travers une série de photographies, d’objets et de documents historiques, les convives ont pu revivre les instants de bravoure, de douleur et de libération ayant marqué la période 1941-1945. Cette exposition mettait en lumière les combats, les sacrifices des soldats, les souffrances des civils, mais aussi la joie de la victoire.
Il
faut noter qu’en prélude à cette célébration, l’Ambassade de Russie au Bénin
avait organisé, le 4 mai, pour la sixième année consécutive, la "Marche du
Régiment immortel". Cette initiative mondiale consiste à défiler en
portant les portraits de parents ou d’aïeux ayant participé à la guerre. « En
mai, ces actions patriotiques sont organisées sur tous les continents, avec le
soutien des ambassades russes », a précisé l’ambassadeur.
Face
à ce qu’il considère comme une tentative de réécriture de l’histoire par
certains pays occidentaux, Igor Evdokimov a tenu à rappeler le rôle central de
l’Union soviétique dans la défaite de l’Allemagne nazie.
«Le destin de l’humanité s’est joué dans les batailles de Moscou, de Leningrad, de Stalingrad. Ce sont des soldats soviétiques qui ont hissé le drapeau de la victoire le 2 mai 1945 à Berlin », a-t-il affirmé.
L’ambassadeur a aussi fait un parallèle entre la mémoire de 1945 et l’actualité militaire de la Russie. Il a évoqué « l’opération militaire spéciale en Ukraine», affirmant que les militaires russes «défendent la liberté et l’indépendance de la patrie ». À ses yeux, le courage actuel de l’armée russe s’inscrit dans l’héritage de la victoire de 1945 : « Comme hier, nous croyons que la victoire sera de notre côté ». Cette soirée de commémoration à Cotonou n’était donc pas seulement un hommage au passé. Elle s’est également voulue un message de fidélité à une mémoire collective et un engagement à défendre ce que la Russie considère comme sa vérité historique.