La Nation Bénin...
A Grand-Popo, la Plateforme multi-acteurs de la migration au Bénin (Pmb) a lancé, avec l’appui de la Fondation Friedrich Ebert, mardi 9 décembre, un atelier destiné à renforcer les capacités d’une vingtaine de journalistes et créateurs de contenus. Il s’agit de les outiller sur l’approche fondée sur les droits humains dans le traitement de l’information migratoire.
Dans un contexte où la migration demeure un sujet sensible, parfois instrumentalisé, la qualité de l’information produite par les médias peut contribuer à renforcer la cohésion sociale, éclairer les politiques publiques et protéger les droits de ceux qui traversent les frontières. Pendant deux jours, les participants sont invités à revisiter leurs pratiques professionnelles afin de produire des récits équilibrés, éthiques et respectueux de la dignité des personnes en mobilité. C’est à la faveur d’un atelier d’information sur l’approche fondée sur les droits humains dans le traitement de l’information migratoire, organisé par la Plateforme multi-acteurs de la migration au Bénin (Pmb) avec l’appui de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (Fes).
Antonin Houngbadji, représentant la Pmb, a rappelé l’urgence d’un traitement médiatique plus humain et plus rigoureux. « Les mots ont un poids. L’utilisation d’un langage stigmatisant ou de récits réducteurs peut non seulement nourrir des mythes, mais aussi entraîner des conséquences graves pour les personnes concernées », a-t-il souligné. Il a exhorté les journalistes à dépasser les clichés et à « contribuer à la construction d’une narration juste, équilibrée et respectueuse des droits humains ».
Intervenant au nom de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb), Rosemonde Tchiakpè a salué une initiative qui contribue à professionnaliser davantage la couverture des enjeux migratoires. Elle a assuré que l’organisation ne ménagera aucun effort pour encourager la spécialisation sur ce thème sensible. « Cet atelier permettra aux participants d’être mieux outillés sur les enjeux de la migration. Nous invitons les confrères à être assidus afin d’en tirer le meilleur », a-t-elle déclaré.
Appel à la vérité
Au nom du maire de Grand-Popo, Augustin Hounnou a rappelé le rôle des journalistes, « gardiens de la vérité », dans un environnement où les technologies de communication imposent rigueur et transparence. Il s’est réjoui du choix de Grand-Popo, « territoire de passage et de mobilité », pour accueillir une formation consacrée à la migration, et a encouragé les participants à « capitaliser le maximum de connaissances pour devenir des outils de transformation de l’information ».
Sous la houlette du coordonnateur de la Pmb, Anselme C. Amoussou, les travaux ont été structurés autour de trois communications principales. Dr Kamal Donko a présenté une approche approfondie du phénomène migratoire et de ses enjeux contemporains. Georges Amlon a mis en lumière « le pouvoir de l’information et des médias», rappelant la responsabilité sociale du journaliste face à la désinformation. La troisième communication, assurée par Miguèle Houéto, juriste et membre de la Pmb, a détaillé les principes et outils du traitement de l’information migratoire selon l’approche fondée sur les droits humains.
Les échanges portent notamment sur l’usage d’un langage non stigmatisant, la prise en compte de la dignité des personnes en mouvement, l’analyse des causes structurelles de la migration et l’identification des biais courants dans la couverture médiatique. Au terme des deux jours, les participants devraient maîtriser une grille de lecture éthique applicable à leurs productions, conformément aux objectifs fixés par la Pmb.
L’atelier s’inscrit dans le prolongement des actions menées par la Pmb depuis sa création en 2019 avec l’appui de la Fes.
Phénomène complexe et multidimensionnel, la migration nécessite des journalistes capables de restituer des faits avérés et contextualisés, loin du sensationnalisme, insiste la Pmb