La Nation Bénin...
Un
nouveau plan quinquennal vient structurer la médiation institutionnelle autour
de cinq priorités. L’objectif est de renforcer la gouvernance, prévenir les
conflits, promouvoir les droits humains et accélérer l’intégration régionale
pour une paix durable en Afrique de l’ouest.
Face
à la montée des crises politiques, à l’érosion de la confiance citoyenne et aux
défis de la gouvernance, l’Afrique de l’Ouest se cherche des boucliers de paix
et des bâtisseurs de démocratie. C’est dans cette quête de stabilité durable et
d’institutions plus proches des populations qu’un plan ambitieux vient
redessiner les priorités de la médiation dans l’espace communautaire. Un plan
stratégique 2025–2029 qui émane de l’Association des médiateurs des pays
membres de l’Uemoa (Amp-Uemoa) qui veut se positionner comme un acteur
stratégique de la transformation régionale. Ce document, fruit de plusieurs
mois de concertation, vise à professionnaliser l’action des médiateurs et à
répondre efficacement aux aspirations des citoyens en matière de justice, de
transparence et de bonne gouvernance. Il s’inscrit dans une démarche de
consolidation de la paix, de prévention des conflits et de contribution à
l’intégration régionale. Le plan stratégique repose sur cinq axes prioritaires.
Le premier concerne le renforcement de la gouvernance démocratique à travers un
appui à la transparence des institutions, la lutte contre la corruption et le
respect des principes de l’État de droit. Le deuxième axe met l’accent sur
l’amélioration des performances des institutions de médiation. Il s’agit
notamment de doter les médiateurs nationaux de moyens humains, techniques et
financiers suffisants pour traiter efficacement les doléances des citoyens et
prévenir les litiges administratifs. La promotion des droits humains et de
l’intégration régionale constitue le troisième pilier du plan. L’Amp-Uemoa
entend jouer un rôle actif dans l’éducation citoyenne, la sensibilisation aux
droits fondamentaux et l’harmonisation des pratiques administratives au sein de
l’espace communautaire. Le quatrième axe concerne la contribution à la paix et
à la sécurité. L’association veut renforcer ses interventions dans la médiation
politique, notamment en période électorale ou de crise, et offrir une expertise
de proximité pour désamorcer les conflits. Enfin, le cinquième axe porte sur le
renforcement des capacités institutionnelles, à travers la formation continue
des médiateurs, la modernisation des outils de travail et la création de
synergies avec les autres acteurs de la gouvernance.
Mobilisation
L’Amp-Uemoa
entend s’appuyer fortement sur les partenaires dont la Banque africaine de
développement, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), le
Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (Hcdh/Brao),
l’Unicef, l’Unfpa, Onu Femmes et Unowas pour atteindre ses objectifs. Ces
partenaires sont appelés à soutenir financièrement et techniquement la mise en
œuvre du plan, notamment à travers des programmes de formation, des outils de
veille institutionnelle, et des projets communs sur la gouvernance et les
droits humains. Robert Kotchani, représentant du Hcdh pour l’Afrique de
l’ouest, a souligné lors de la table ronde qui a permis la validation de ce
document, l’importance d’un effort collectif entre agences onusiennes pour
faire avancer les valeurs de justice, d’équité et d’inclusion. « Nous devons
conjuguer nos efforts avec nos collègues d’autres agences. Le renforcement des
capacités doit être un effort collectif, chaque agence apportant sa
contribution dans son domaine de compétence », a-t-il souligné.
L’objectif affiché est de transformer la médiation en outil structurant pour l’intégration régionale, la bonne gouvernance et la consolidation de la démocratie. Le Plan stratégique 2025–2029 s’inscrit dans le cadre des Objectifs de développement durable (Odd), notamment l’objectif 16, qui vise à promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives, garantir l’accès à la justice et instaurer des institutions efficaces, responsables et transparentes. En renforçant le rôle des médiateurs comme interface entre l’administration et les citoyens, l’Amp-Uemoa contribue à restaurer la confiance, désamorcer les tensions sociales et favoriser la participation citoyenne. Elle pose ainsi les bases d’une intégration régionale fondée sur le respect des droits et la cohésion des peuples.