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Actions au profit des communautés de la Donga: Le Pnud et la Belgique au contact des bénéficiaires du Prrécaz

Région
Des plants de Gmelina arborea mis en terre pour lutter contre le réchauffement  climatique sur le site de Pélébina Des plants de Gmelina arborea mis en terre pour lutter contre le réchauffement climatique sur le site de Pélébina

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’ambassade de Belgique à Cotonou en mission conjointe avec le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep) dans la Donga, les 12 et 13 mai, ont apprécié les réalisations du Projet de renforcement de la résilience des communautés agricoles des zones frontalières exposées aux effets néfastes des changements climatiques (Prrécaz). Les actions réalisées au profit des communautés, après vingt-six mois de mise en œuvre ont satisfait les Partenaires techniques et financiers.

 

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 16 mai 2025 à 09h37 Durée 3 min.
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Après vingt-six mois de mise en œuvre du Projet de renforcement de la résilience des communautés agricoles des zones frontalières exposées aux effets néfastes des changements climatiques (Prrécaz) sur les trente-six prévus, les bailleurs sont allés constater les réalisations au profit des communautés bénéficiaires à Copargo, Djougou et Ouaké dans le département de la Donga. Cette mission vise à apprécier les résultats concrets du projet et à renforcer le dialogue stratégique entre les partenaires techniques, les autorités locales et les communautés bénéficiaires du projet.

Les 12 et 13 mai, la délégation conduite par Martin Deroover, chef de Coopération à l’ambassade de Belgique à Cotonou, et Elhadj Oumar Diallo, représentant résident adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Bénin et les cadres du ministère de l’Agriculture ; de l’Élevage et de la Pêche (Maep) ont visité les infrastructures réalisées et celles en cours de réalisation.

A Copargo, Djougou et Ouaké, la délégation a constaté les impacts des actions sur la communauté. La réalisation de 20 hectares de plantations dont dix hectares de Gmelina arborea et dix hectares d’anacardiers greffés à Kamaha à Copargo, 40 hectares dont 10 hectares d’anacardiers greffés et 30 hectares de Gmelina arborea à Te-Foungou à Pélébina dans la commune de Djougou, le reboisement de 15 hectares 5 de Gmelina, 10 d’anacardiers greffés sur le site de Kim-Kim à Ouaké. Une occasion pour les bailleurs de se rendre compte de la croissance de ces espèces en moins de trois ans. La dotation des unités d’élevage de petits ruminants mises en place dans le cadre des modèles intégrés de production suivant l’approche de recheptellisation qui vise, selon Honorine Ahouansou, coordonnatrice nationale du Prrécaz, à partager les animaux avec d’autres éleveurs pour augmenter la taille du cheptel dans les villages.

Les sites des travaux de réalisation d’infrastructures hydrauliques et agroéconomiques en cours dans les communes ont été visités. C’est le cas par exemple à Copargo d’une retenue d’eau avec aménagement hydroagricole en aval, cinq abreuvoirs pastoraux et un forage à motricité humaine à Tchoutchou et trois forages gros débit, destiné à soutenir les activités pastorales et agricoles... Des forages et bornes-fontaines en cours de réalisation à Djougou et Ouaké visent le développement du pastoralisme et la réduction des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Ces infrastructures assurent également l’accès à l’eau potable des communautés bénéficiaires.

Grâce aux formations reçues pour développer leurs activités afin de renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, les bénéficiaires témoignent, devant les bailleurs, des opportunités tirées de leurs appuis.  Ignace Ouorou, maire de Copargo, exprime sa gratitude aux partenaires. Selon lui, sa communauté tire un grand profit de ce projet structurant pour sa commune du fait de l’utilisation de la main-d’œuvre locale. Les populations, témoigne-t-il, sont actives, ce qui limite l’exode. Son conseil communal réfléchit à la pérennisation des acquis du projet. Djibril Amadou, premier-adjoint au maire de Djougou, félicite le Pnud et le Royaume de la Belgique pour les différents investissements.   

« Nous enregistrons des résultats tangibles qui confirment la justesse des orientations prises lors de l’atelier de cadrage organisé à Ouaké le 6 juillet 2023 », a déclaré Moustapha A. Zacari, premier adjoint au maire de Ouaké.  

Des initiatives résilientes à impact communautaire

La coopérative de femmes transformatrices de riz étuvé de Copargo bénéficie d’une décortiqueuse moderne dans le cadre de l’appui du projet à l'autonomisation des femmes et l’entrepreneuriat féminin. « Avant, on décortique 100 à 150 kilogrammes de riz par jour. Maintenant, on fait jusqu’à 400 kg par jour grâce à l’équipement reçu du projet. De nos activités, nous avons pu acquérir une parcelle au nom de la coopérative », détaille Matchi Rabi, secrétaire de la coopérative.

Issa Séidou, agriculteur à Pabégou, quant à lui, a eu à bénéficier d’un renforcement de capacités par l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) sur le transfert de paquets technologiques, c’est-à-dire la maîtrise des itinéraires technologiques du maraîchage. Cette technique lui a permis de passer de deux récoltes à quatre au cours de la saison. Son site d’exploitation maraîchère pris comme un modèle sert de cadre de formation pour d’autres maraîchers.

Grâce au Prrécaz, Yacoubou Modibo, un des quatre éleveurs appuyés à Copargo, a quitté 60 têtes de volaille pour 499 têtes actuellement. La vente de ses poulets locaux en janvier 2025 lui a permis de gagner un montant de 465 000 francs Cfa.

« L’appui du projet nous a permis d’avancer dans la production. Je valorise les fientes d’animaux, les coquilles d’œufs. J’ai rempli ma compostière déjà seize fois à raison de 5 000 francs pour un tricycle, ce qui me fait un bénéfice de 80 000 francs. Le projet nous permet d’avoir d’autres opportunités », a expliqué Y. Modibo. Les éleveurs de volaille sont formés à l’entretien, à la culture des asticots pour nourrir les poulets locaux, à la fabrication de compost avec les fientes des animaux pour servir d’engrais biologique utilisé dans les jardins maraîchers. « Nos femmes travaillent sur les différents sites lors de l’entretien des plantations et en tirent profit pour mieux s’occuper des ménages. Les jeunes qui vont en exode ont initié désormais leurs propres activités », témoigne Bio Tchintchinsi, un des bénéficiaires.

Pérennisation des acquis

Elle est axée sur deux options, selon la coordonnatrice du

Prrécaz. Honorine Ahouansou cite la gestion affermage et la gestion revolving. « L’objectif est atteint. On a reçu la satisfaction des bénéficiaires. A dix mois de la clôture du projet, on a un taux d’exécution physique de 70 % et un taux d’exécution financière de 90 % », a-t-elle confirmé.

Marius Sodjinou Aïna, directeur national du projet Prrécaz, a un sentiment de satisfaction surtout sur les réalisations physiques, mais également sur les actions de renforcement de capacités des acteurs qui ont témoigné que le rendement d’un certain nombre de cultures a doublé, voire triplé dans certaines localités. Il souhaite que les ouvrages de retenue d’eau soient réalisés avant les dix derniers mois restants pour le projet.

« J’avoue que ce que nous avons vu sur le terrain dépasse le niveau des résultats que nous attendions. Je pense que, d’ici à la fin du projet, des mécanismes de pérennisation des acquis vont être mis en place. Je suis très satisfait de ce que j’ai vu sur le terrain », indique Elhadj Oumar Diallo, représentant résident adjoint du Pnud au Bénin.

Martin Deroover, chef de Coopération à l’ambassade de la Belgique à Cotonou, est satisfait de voir en si peu de temps, autant d’infrastructures réalisées par le Maep, le Pnud et leurs partenaires. « Le projet a une durée de vie courte, mais c’est heureux de voir tout ce qui a pu être fait en si peu de temps. Nous avons insisté sur les mécanismes de pérennisation des acquis et souhaité qu’il y ait des dispositifs mis en place pour les maintenir», a-t-il souligné.