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Vacances scolaires: Comment s’organiser pour bien en profiter

Education
Après neuf mois de travail, place au divertissement Après neuf mois de travail, place au divertissement

Les vacances battent déjà leur plein avec diverses fortunes pour les écoliers et élèves dont certains ont réussi l’année scolaire et d’autres ont échoué. Une période névralgique pour les apprenants qui doivent concilier loisirs et maintien du niveau des connaissances acquises afin de bien démarrer la rentrée prochaine.  

Par   Bernisse APITHY, Stag. A/R Ouémé-Plateau, le 11 juil. 2025 à 08h30 Durée 3 min.
#Vacances scolaires

Les vacances scolaires sont souvent attendues avec impatience par les apprenants du primaire et du secondaire. Elles représentent une pause bien méritée après neuf mois de cours, de devoirs et de règles strictes. Pour les apprenants, c’est l’occasion pour eux de se reposer, de se divertir et de découvrir de nouvelles activités. Cependant, même si ces périodes riment avec liberté, elles nécessitent une certaine organisation. Sans emploi du temps précis, les journées peuvent vite devenir longues et ennuyeuses. Pendant cette période, les apprenants du primaire et du secondaire disposent de beaucoup plus de temps libre qu’en période scolaire. Pour bien profiter de ces moments, ils doivent s’organiser, souvent avec l’aide des parents ou de leurs proches. Leur organisation dépend généralement de plusieurs facteurs : leurs envies personnelles, les activités proposées et les moyens dont dispose la famille.

C’est dans ce cadre que le Conseil des activités éducatives du Bénin (Caeb), association à but non lucratif qui intervient depuis 50 ans dans trois grands domaines dont l’éducation, la santé et nutrition et les actions sociales de développement, a mis en place un programme spécial en faveur des enfants. Pour Esther Cakpo, chargée de Programme de l’Ong, l’association dispose de huit centres de documentation au Bénin qui aujourd’hui offrent gratuitement sur place des espaces de lecture modernes et des ouvrages au programme de dernière édition. Il existe également un fonds documentaire constamment renouvelé pour permettre à tous les acteurs de monde scolaire de venir se ressourcer, d’avoir accès aux livres mais également aux espaces de loisirs, à la connexion Internet.

Par ailleurs, pour mieux exploiter ces ouvrages surtout en cette période de vacances, l’Ong permet aux enfants de rentrer avec, pour quelques jours, en proposant un abonnement de 500F l’an pour les écoliers,1 000F pour les élèves du collège et 1 500 F pour les étudiants et particuliers. C’est un moyen pour l’Ong d’aider les enfants à mieux s’occuper et s’organiser en période de vacances.

Depuis 50 ans, le Caeb a l’habitude d’organiser les activités de vacances sur tous ses centres, a indiqué la chargée de Programme. « Cette année, nous avons décidé d’entretenir les enfants sur les questions de la paix, de les occuper sainement pendant la période des vacances sur le thème «Les enfants, acteurs de paix et de cohésion sociale pour un monde plus juste et durable ». Ce thème, à en croire Esther Cakpo, a nécessité la mise en place de plusieurs ateliers dont des ateliers de dessin, d’origami, de théâtre et danse avec des enfants comme acteurs. Les animateurs ont été formés sur ces différentes activités pour offrir aux enfants de bons moments d’apprentissage ludique pendant les vacances. « Nous recevons au quotidien des centaines d’enfants que nous entretenons sur cette thématique », a assuré Esther Cakpo. Toutes ces activités de développement de la petite enfance ou de stimulation et d’éveil permettent de développer la motricité globale des enfants, leur réflexion, leur cerveau et d’interagir avec d’autres de leurs catégories. 

Un cocktail d’activités

Comme le Caeb, la Fondation Reine Hangbé a concocté également un cocktail d’activités pour meubler les vacances scolaires et soutenir les enfants. Il s’agit notamment des ateliers de lecture dans le bibliobus de l’Ong, les vacances en ligne pour faire la promotion de la lecture à travers des concours de dictée. Cette activité est menée pendant un mois dans chaque arrondissement de Porto-Novo et en collaboration avec la mairie et les chefs d’arrondissement, a fait savoir la présidente de la Fondation Reine Hangbé, Victorine Djitrinou Kémonou.

Les enfants sont par ailleurs initiés à la récitation de leurs panégyriques pour leur permettre de s’habituer à leur culture. « Pour nous, il y a ce qu’ils ont appris à l’école, mais pendant les vacances, c’est le moment de s’ouvrir aux autres activités qui leur permettent d’être connectés à la réalité de la famille et celle du pays, donc culturelles et en même temps civiques. Toutes les activités que nous menons tournent autour de l’éducation académique et l’éducation parentale», a précisé la présidente de la Fondation Reine Hangbé. Mieux, l’Ong donne un thème sur lequel les enfants planchent et viennent présenter.

Victorine Djitrinou Kémonou reste convaincue que l’éducation commence à la maison. Les parents doivent apprendre aux enfants à participer aux travaux domestiques. Les garçons doivent apprendre les travaux champêtres et les filles accompagner leur mère au marché ou à la cuisine. Tout ceci contribue au développement des enfants et les rend autonomes un tant soit peu, a souligné la patronne de la Fondation Reine Hangbé.

Faire reposer le cerveau

Jean-Paul Adébolou, directeur exécutif de l’Ong Fille+, estime que les vacances sont faites pour faire reposer le cerveau et préparer la tête à recevoir d’autres connaissances, surtout pour les élèves du secondaire. Selon lui, le souci des parents, c’est comment faire pour que les enfants n’oublient pas tout ce qu’ils ont appris au cours de l’année scolaire. Puisque le cerveau a été sollicité pendant neuf mois, donc ils ont besoin de s’épanouir, de se sentir un peu libres.

Néanmoins, il faut un minimum pour leur permettre de maintenir le niveau. Et c’est dans ce contexte que l’Ong fille+ dont il est le directeur exécutif a prévu d’identifier des matières appelées en langage pédagogique des disciplines instrumentales. Il s’agit des disciplines sur lesquelles les autres se greffent dont le français, l’anglais, la mathématique, dans lesquels les enfants seront renforcés et ce serait accompagné des modules de santé. Aussi, l’Ong parle de leadership, du développement personnel avec les enfants, parce que ce sont des notions qui s’imposent aujourd’hui. « Des classes mixtes seront constituées pour les élèves du secondaire du 14 juillet au 16 août prochain, une manière pour les enfants de gérer les vacances », a souligné Jean-Paul Adébolou, professeur certifié au Collège d’enseignement général (Ceg) d’Akonaboè à Porto-Novo. Le directeur exécutif de l’Ong Fille + invite aussi les parents à être présents dans la vie des enfants, tout en leur permettant de s’exprimer librement, à les prendre comme des amis en les aidant à mieux gérer leur temps d’écran.

Aimé Césaire Houngbo, instituteur à Akpro-Missérété, trouve nécessaires les cours de vacances pour les enfants. Car, selon lui, ces cours sont des creusets qui permettent aux écoliers de rehausser leur niveau et d’être toujours en contact avec les cahiers pour ne pas perdre les bons réflexes.

Les cours de vacances

L’instituteur pense que les parents ont un rôle prépondérant à jouer en ce sens que ce sont eux qui doivent recadrer les enfants par rapport aux amusements. Ils doivent programmer les heures d’études pour les enfants afin qu’ils ne soient pas laissés à eux-mêmes. « Mon conseil aux parents, est que s’ils veulent qu’à la rentrée leurs enfants soient à un niveau donné, ils doivent programmer des temps d’études et y veiller rigoureusement pour éviter qu’à la reprise, l’élan des enfants ne soit pas freiné », a conseillé Aimé Césaire Houngbo. 

Mohamed Amoussa, parent d’élève, dit s’être approprié les bonnes habitudes pour permettre à son enfant de passer d’utiles vacances. « Pendant les vacances, mon enfant essaie de garder un bon rythme pour ne pas perdre les notions apprises durant l’année scolaire », a-t-il indiqué. Il a mis en place à cet effet un emploi du temps léger avec des moments dédiés à la lecture, aux révisions et aux exercices. Les activités ludiques comme des jeux éducatifs sont aussi prévues. Ce qui permet à l’enfant de continuer à apprendre tout en s’amusant. «J’encourage aussi les sorties culturelles notamment dans les musées et bibliothèques ainsi que les discussions en famille sur différents sujets pour stimuler sa curiosité », a fait savoir Mohamed Amoussa. Selon lui, grâce à cette organisation, l’enfant arrive à garder contact avec ses apprentissages sans trop se sentir en vacances au point d’oublier. Cela l’aide à reprendre les cours plus sereinement et à rester motivé, soutient le parent d’élève.