La Nation Bénin...
Les vacances battent déjà leur plein avec diverses
fortunes pour les écoliers et élèves dont certains ont réussi l’année scolaire
et d’autres ont échoué. Une période névralgique pour les apprenants qui doivent
concilier loisirs et maintien du niveau des connaissances acquises afin de bien
démarrer la rentrée prochaine.
Les vacances scolaires sont souvent attendues avec
impatience par les apprenants du primaire et du secondaire. Elles représentent
une pause bien méritée après neuf mois de cours, de devoirs et de règles
strictes. Pour les apprenants, c’est l’occasion pour eux de se reposer, de se
divertir et de découvrir de nouvelles activités. Cependant, même si ces
périodes riment avec liberté, elles nécessitent une certaine organisation. Sans
emploi du temps précis, les journées peuvent vite devenir longues et
ennuyeuses. Pendant cette période, les apprenants du primaire et du secondaire
disposent de beaucoup plus de temps libre qu’en période scolaire. Pour bien
profiter de ces moments, ils doivent s’organiser, souvent avec l’aide des
parents ou de leurs proches. Leur organisation dépend généralement de plusieurs
facteurs : leurs envies personnelles, les activités proposées et les moyens
dont dispose la famille.
C’est dans ce cadre que le Conseil des activités
éducatives du Bénin (Caeb), association à but non lucratif qui intervient
depuis 50 ans dans trois grands domaines dont l’éducation, la santé et
nutrition et les actions sociales de développement, a mis en place un programme
spécial en faveur des enfants. Pour Esther Cakpo, chargée de Programme de
l’Ong, l’association dispose de huit centres de documentation au Bénin qui
aujourd’hui offrent gratuitement sur place des espaces de lecture modernes et
des ouvrages au programme de dernière édition. Il existe également un fonds
documentaire constamment renouvelé pour permettre à tous les acteurs de monde
scolaire de venir se ressourcer, d’avoir accès aux livres mais également aux
espaces de loisirs, à la connexion Internet.
Par ailleurs, pour mieux exploiter ces ouvrages surtout
en cette période de vacances, l’Ong permet aux enfants de rentrer avec, pour
quelques jours, en proposant un abonnement de 500F l’an pour les écoliers,1
000F pour les élèves du collège et 1 500 F pour les étudiants et particuliers.
C’est un moyen pour l’Ong d’aider les enfants à mieux s’occuper et s’organiser
en période de vacances.
Depuis 50 ans, le Caeb a l’habitude d’organiser les activités de vacances sur tous ses centres, a indiqué la chargée de Programme. « Cette année, nous avons décidé d’entretenir les enfants sur les questions de la paix, de les occuper sainement pendant la période des vacances sur le thème «Les enfants, acteurs de paix et de cohésion sociale pour un monde plus juste et durable ». Ce thème, à en croire Esther Cakpo, a nécessité la mise en place de plusieurs ateliers dont des ateliers de dessin, d’origami, de théâtre et danse avec des enfants comme acteurs. Les animateurs ont été formés sur ces différentes activités pour offrir aux enfants de bons moments d’apprentissage ludique pendant les vacances. « Nous recevons au quotidien des centaines d’enfants que nous entretenons sur cette thématique », a assuré Esther Cakpo. Toutes ces activités de développement de la petite enfance ou de stimulation et d’éveil permettent de développer la motricité globale des enfants, leur réflexion, leur cerveau et d’interagir avec d’autres de leurs catégories.
Un cocktail d’activités
Comme le Caeb, la Fondation Reine Hangbé a concocté également un cocktail d’activités pour meubler les vacances scolaires et soutenir les enfants. Il s’agit notamment des ateliers de lecture dans le bibliobus de l’Ong, les vacances en ligne pour faire la promotion de la lecture à travers des concours de dictée. Cette activité est menée pendant un mois dans chaque arrondissement de Porto-Novo et en collaboration avec la mairie et les chefs d’arrondissement, a fait savoir la présidente de la Fondation Reine Hangbé, Victorine Djitrinou Kémonou.
Les enfants sont par ailleurs initiés à la récitation de
leurs panégyriques pour leur permettre de s’habituer à leur culture. « Pour
nous, il y a ce qu’ils ont appris à l’école, mais pendant les vacances, c’est
le moment de s’ouvrir aux autres activités qui leur permettent d’être connectés
à la réalité de la famille et celle du pays, donc culturelles et en même temps
civiques. Toutes les activités que nous menons tournent autour de l’éducation
académique et l’éducation parentale», a précisé la présidente de la Fondation
Reine Hangbé. Mieux, l’Ong donne un thème sur lequel les enfants planchent et
viennent présenter.
Victorine Djitrinou Kémonou reste convaincue que l’éducation commence à la maison. Les parents doivent apprendre aux enfants à participer aux travaux domestiques. Les garçons doivent apprendre les travaux champêtres et les filles accompagner leur mère au marché ou à la cuisine. Tout ceci contribue au développement des enfants et les rend autonomes un tant soit peu, a souligné la patronne de la Fondation Reine Hangbé.
Faire reposer le cerveau
Jean-Paul Adébolou, directeur exécutif de l’Ong Fille+,
estime que les vacances sont faites pour faire reposer le cerveau et préparer la
tête à recevoir d’autres connaissances, surtout pour les élèves du secondaire.
Selon lui, le souci des parents, c’est comment faire pour que les enfants
n’oublient pas tout ce qu’ils ont appris au cours de l’année scolaire. Puisque
le cerveau a été sollicité pendant neuf mois, donc ils ont besoin de
s’épanouir, de se sentir un peu libres.
Néanmoins, il faut un minimum pour leur permettre de
maintenir le niveau. Et c’est dans ce contexte que l’Ong fille+ dont il est le
directeur exécutif a prévu d’identifier des matières appelées en langage
pédagogique des disciplines instrumentales. Il s’agit des disciplines sur
lesquelles les autres se greffent dont le français, l’anglais, la mathématique,
dans lesquels les enfants seront renforcés et ce serait accompagné des modules
de santé. Aussi, l’Ong parle de leadership, du développement personnel avec les
enfants, parce que ce sont des notions qui s’imposent aujourd’hui. « Des
classes mixtes seront constituées pour les élèves du secondaire du 14 juillet
au 16 août prochain, une manière pour les enfants de gérer les vacances », a
souligné Jean-Paul Adébolou, professeur certifié au Collège d’enseignement
général (Ceg) d’Akonaboè à Porto-Novo. Le directeur exécutif de l’Ong Fille +
invite aussi les parents à être présents dans la vie des enfants, tout en leur
permettant de s’exprimer librement, à les prendre comme des amis en les aidant
à mieux gérer leur temps d’écran.
Aimé Césaire Houngbo, instituteur à Akpro-Missérété, trouve nécessaires les cours de vacances pour les enfants. Car, selon lui, ces cours sont des creusets qui permettent aux écoliers de rehausser leur niveau et d’être toujours en contact avec les cahiers pour ne pas perdre les bons réflexes.
Les cours de vacances
L’instituteur pense que les parents ont un rôle
prépondérant à jouer en ce sens que ce sont eux qui doivent recadrer les
enfants par rapport aux amusements. Ils doivent programmer les heures d’études
pour les enfants afin qu’ils ne soient pas laissés à eux-mêmes. « Mon conseil
aux parents, est que s’ils veulent qu’à la rentrée leurs enfants soient à un
niveau donné, ils doivent programmer des temps d’études et y veiller
rigoureusement pour éviter qu’à la reprise, l’élan des enfants ne soit pas
freiné », a conseillé Aimé Césaire Houngbo.
Mohamed Amoussa, parent d’élève, dit s’être approprié les
bonnes habitudes pour permettre à son enfant de passer d’utiles vacances. «
Pendant les vacances, mon enfant essaie de garder un bon rythme pour ne pas
perdre les notions apprises durant l’année scolaire », a-t-il indiqué. Il a mis
en place à cet effet un emploi du temps léger avec des moments dédiés à la
lecture, aux révisions et aux exercices. Les activités ludiques comme des jeux
éducatifs sont aussi prévues. Ce qui permet à l’enfant de continuer à apprendre
tout en s’amusant. «J’encourage aussi les sorties culturelles notamment dans
les musées et bibliothèques ainsi que les discussions en famille sur différents
sujets pour stimuler sa curiosité », a fait savoir Mohamed Amoussa. Selon lui,
grâce à cette organisation, l’enfant arrive à garder contact avec ses
apprentissages sans trop se sentir en vacances au point d’oublier. Cela l’aide
à reprendre les cours plus sereinement et à rester motivé, soutient le parent
d’élève.
Après neuf mois de travail, place au divertissement