Finances publiques au Bénin: La dette estimée à 6 960,3 milliards à fin 2024

Au 31 décembre 2024, l’encours total de la dette publique de l’administration centrale au Bénin s’élève à 6 960,3 milliards F Cfa, selon le dernier Bulletin statistique de la dette publique du Bénin publié par la Caisse autonome de gestion de la dette (Cagd, janvier 2025). Ainsi, le taux d’endettement ressort à 53,7 % du produit intérieur brut (Pib).

La dette extérieure est estimée à 5 054,8 milliards F Cfa, soit72,6 % du portefeuille contre 1 905,5 milliards pour la dette intérieure, soit 27,4 %. Le poids de la dette extérieure a donc augmenté, avec un taux d’endettement passant de 36,8 % à 39,0 % du Pib, indique le document. La dette publique est majoritairement détenue par des créanciers non-résidents (85,7 %), et l’Euro constitue la principale devise d’endettement (52,9 %), suivi du F Cfa (27,4 %) et du dollar américain (11,1 %).

Au cours du quatrième trimestre 2024, le gouvernement a mobilisé 537,9 milliards F Cfa en nouveaux emprunts en devises, ainsi que 50 milliards F Cfa en monnaie locale. Les partenariats public-privé (Ppp) conclus par l’Etat concernent la réalisation de trois projets pour un montant global de 53,7 milliards.

Par ailleurs, la Banque mondiale a approuvé une garantie basée sur les politiques (Pbg) de 200 millions d’euros pour aider le Bénin à lever des fonds sur les marchés internationaux à des conditions avantageuses.

Des engagements soutenus

Le service de la dette publique s’est élevé à 836,3 milliards F Cfa, comprenant 604,1 milliards pour le remboursement du principal et 232,2 milliards pour le paiement des intérêts. Le Bénin n’a pas d’arriérés de paiement sur le service de la dette, assure la Cagd.

Le taux d’endettement public reste en dessous de la norme communautaire de 70 % fixée par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). L’Analyse de viabilité de la dette (Avd), réalisée avec le Fonds monétaire international (Fmi) en octobre 2024, conclut que la dette du Bénin reste viable avec des risques modérés.

Malgré cette stabilité apparente, la trajectoire de l’endettement nécessite une gestion prudente, notamment pour maintenir une soutenabilité budgétaire dans un contexte de financements croissants. La prédominance de la dette extérieure expose le pays à des risques de change et de refinancement.

En décembre 2024, l’Assemblée nationale a adopté le document de Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (Sdmt) 2025-2029 annexé à la loi de finances 2025, fournissant un cadre pour optimiser le recours aux financements. Le plafond de la dette est fixé à 1400 milliards F Cfa pour l’année 2025.