La Nation Bénin...
Du 23 au 26 juillet, s’est tenue la 7ᵉ édition du mois de la Mode au Bénin, un rendez-vous devenu incontournable pour valoriser la créativité béninoise et structurer un secteur en pleine mutation. Défilés, panels, formations et réflexions ont rythmé l’événement. William Codjo, Directeur général de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac), revient sur l’accompagnement apporté par son institution et partage les ambitions pour l’avenir.
La Nation : Quel a été l’accompagnement de l’Adac pour la 7ᵉ édition du mois de la Mode ?
William Codjo : L’Adac a soutenu l’ensemble des activités programmées dans le cadre de cet événement, que nous avons intitulé « Le mois de la Mode au Bénin ». À sa septième édition, ce n’est plus une activité nouvelle, mais nous travaillons à l’amener vers un niveau de professionnalisme plus abouti. L’idée est de créer un véritable cadre de travail pour les acteurs de la mode, leur donner la possibilité de se connecter au monde et d’exercer dans de meilleures conditions. Les panels et tables rondes, par exemple, ont été pensés pour renforcer les capacités des professionnels. L’industrie de la mode béninoise reste encore largement artisanale et notre objectif est de mieux la structurer afin qu’elle puisse employer encore plus de main-d’œuvre et contribuer davantage à l’économie. Nous avons donc mis en place des rencontres professionnelles, facilité les échanges entre créateurs, invité des experts venus d’ailleurs et même des financiers, pour analyser leurs besoins et proposer des solutions adaptées. C’est une démarche transversale, car la mode est une véritable industrie qui mérite un accompagnement complet.
Justement, quel impact cet accompagnement a-t-il eu, selon vous ?
Le plus simple serait de vous rapprocher directement des participants et d’échanger avec eux. Ce serait la meilleure façon de mesurer l’impact réel de nos actions. Bien sûr, nous avons déjà reçu des retours très encourageants. Des suggestions pour améliorer certains points et surtout, beaucoup de motifs de satisfaction. Ces retours nous motivent à faire encore mieux pour les prochaines éditions.
La nuit de la Mode a clôturé cette édition. Quel était l’objectif particulier de ce rendez-vous ? Et qu’est-ce qui le distinguait cette année ?
Effectivement, la nuit de la Mode a constitué le point
d’orgue du mois de la Mode. Notre ambition était d’offrir une vitrine aux
créateurs béninois et de montrer l’étendue de leur talent. Cette année, nous
avons voulu innover en faisant défiler ensemble des créateurs émergents et
d’autres déjà bien établis. Cela a permis de confronter la génération montante
à celle qui est confirmée, et de créer un véritable « melting-pot ». Le
résultat a été à la hauteur de nos attentes. Les jeunes ont rivalisé d’audace
et de créativité, poussant les créateurs confirmés à se réinventer et à ne pas se
reposer sur leurs acquis. C’est un bel équilibre entre racines et futur, qui
était d’ailleurs la thématique centrale de cette soirée : puiser dans notre
patrimoine pour mieux imaginer l’avenir.
On a également noté la présence remarquée de la chanteuse Ciara, devenue compatriote. Quel rôle cela a-t-il joué dans l’événement ?
La présence de Ciara, en effet, a apporté une dimension très particulière à cette édition. Elle a assisté aux défilés et, touchée par le talent d’un créateur béninois, Tid, elle a pris contact avec lui. Elle est même devenue l’ambassadrice de l’une de ses créations, qu’elle portera et présentera à travers le monde. C’est une formidable vitrine pour le créateur, mais aussi pour toute la mode béninoise.
Quelles sont maintenant vos perspectives pour les prochaines éditions ?
Nous voulons continuer de monter en gamme, année après
année. Notre grand objectif est d’institutionnaliser une véritable fashion week
au Bénin, qui figurerait sur la carte des grandes fashion weeks internationales.
Cela permettrait de révéler encore plus de talents, souvent cachés dans nos
villes et campagnes, et de contribuer à la création d’emplois et de richesses,
conformément à la mission qui nous est confiée. Rendez-vous est déjà pris pour
la 8ᵉ édition, programmée pour 2026, où nous espérons franchir une nouvelle
étape.
William Codjo