Tourisme en Chine: Le « Great wall » vaut toujours le détour
Culture
Par
Josué F. MEHOUENOU, le 06 avr. 2023
à
11h44
Ceux qui ont déjà visité la Grande muraille de Chine ne rechignent jamais à la parcourir à nouveau. L’effort physique imposé par le trajet trouve sa consolation dans la contemplation de l'architecture des lieux et la vue panoramique sur le paysage voisin et la ville.« Celui qui a gravi la grande muraille de Chine, est un homme brave. » Les guides de tourisme chinois aiment rappeler ces mots de Mao Zedong avant l’entame de la visite à la grande muraille de Chine. Une manière sans doute de leur doper le moral pour les engager à finir ce parcours du combattant entre les marches et l’énorme étendue de pierre, jadis érigée comme une muraille défensive contre les ennemis et les envahisseurs. L’étonnante construction avec ses marches et ses pierres se laisse franchir, mais à pas difficiles. A mesure que le visiteur franchit les hauteurs, son souffle le lâche mais l’envie d’aller au bout du parcours, de découvrir les temples qui jouxtent la muraille motive à poser un pas, à s’adosser au massif de pierres pour reprendre de l’énergie, puis à poser un autre. Toujours aussi solide qu’à ses premiers jours, le « Great wall » comme on l’appelle voit s’entremêler en son sein, visiteurs chinois et étrangers qui s’échangent regards, sourires et amitié. Frais comme à l'accoutumée, le vent de Pékin s’invite aussi à la fête et se fait plus imposant à mesure que la vue verdoyante qui ceinture la muraille se laisse apprécier.
« C’est l’une des merveilles de l’Empire du Milieu. J’aime particulièrement la vue magnifique, verdoyante surtout au printemps, en automne et en hiver ». Zou Luin, 25 ans, en est à sa troisième visite mais il ne boude pas son plaisir et c’est en courant avec ses amis et en prenant des images en souvenir qu’il franchit les marches. Pour ce troisième passage, son centre d’intérêt, c’est le paysage. A la précédente visite, il avait été fasciné par les pandas.
Fascination et challenge
Pour d’autres, franchir cette géante architecture et parvenir à son sommet relève parfois d’un challenge. « Je n’ai jamais vraiment rencontré de défi important pendant le Ramadan. Peut-être parce que je ne l’ai jamais passé ailleurs que dans le confort de ma famille. C’était la première fois et ce fut difficile. Mon pouls battait. Ma gorge séchait. Mon estomac se soulevait. Mais je ne pouvais pas abandonner et boire de l’eau n'était pas une option. Si vous escaladez la Grande muraille, vous êtes un héros, a déclaré le président Mao. Je suis donc un héros, surtout que je l’ai franchie en temps de jeûne », expose bras en l’air, Talibeh Hydara, journaliste gambien au bout de l’exercice.
La Grande muraille est la plus grande et la plus vieille structure de par sa taille à travers le monde. Elle laisse voir des balises, des barrières, des garnisons, des temples… Elle allie aussi art et décoration. Des dieux et des écritures symboliques apparaissent sur plusieurs portes et même aux murs. Une ingénierie haut de gamme que la Chine s’emploie à préserver et qu’elle prend du plaisir à présenter à ses visiteurs. Visiter la grande muraille tend à devenir une tradition, si non un passage obligé pour tous ceux qui visitent la capitale du pays. Forteresse imprenable et défensive des siècles antérieurs, elle est devenue un lieu de haut tourisme et figure sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité classé par l’Unesco depuis 1987 sous le N° 438. « Tout le long de la Muraille, des tours se succèdent. Elles servaient à transmettre les informations (par des signaux de fumée pendant la journée et des feux pendant la nuit). Ces moyens de communication étaient sans doute les plus performants avant l’usage de l’électricité. Un message pouvait être transmis à plus de 500 km en quelques heures, explique Hu Jiliang, guide pour les journalistes étrangers en séjour à Beijing et en visite ce jour-là. On doit la construction de l’édifice à plusieurs dynasties, indique-t-elle ■