La Nation Bénin...
Après Abidjan en 2022, le Salon des Industries musicales d’Afrique francophone (Sima) 2025 se tient, les 13 et 14 novembre, à Cotonou, devant un parterre de personnalités et d’acteurs engagés de la scène musicale africaine francophone et au-delà. L’édition de cette année met l'accent sur comment mieux valoriser la créativité africaine et attirer des financements durables.
La musique africaine francophone, malgré l’immense talent de ses nombreux créateurs et sa place de choix au sein des communautés, pèse très peu dans l’arène africaine et mondiale, notamment sur le plan économique. L’écart est important, et le Salon des Industries musicales d’Afrique francophone (Sima) poursuit son œuvre visant à faire rayonner et financer les contenus francophones du continent. Son ambition est de transformer la créativité africaine en valeur économique mesurable, renforcer la professionnalisation du secteur et attirer des financements durables.
Le thème de l’événement « Faire rayonner et financer les musiques d’Afrique francophone: du potentiel aux preuves » traduit logiquement cette volonté des organisateurs.
« Nous devons prouver que notre créativité est un actif économique durable, créateur d'emplois et de valeurs », affirme Mamby Laye Diomandé, commissaire général du Sima 2025. Atteindre ce poids financier, selon lui, passe par la protection de données fiables, la valorisation réelle de la propriété intellectuelle, l'apprentissage du langage des investisseurs et une meilleure structuration du secteur.
Il assure que la musique peut devenir l’un des piliers de la croissance africaine d’ici à cinq ans, dans un contexte où « 42 % de la population du continent est jeune et où le taux d'adoption de smartphones atteindra 87 % d'ici à 2030 ».
Le choix de Cotonou pour accueillir le Sima 2025 n’a pas été fait ex nihilo. Il est le résultat de la volonté des autorités béninoises de porter les industries culturelles et créatives au cœur du modèle de développement du pays. Un engagement clair et structuré qui s’est traduit par de nombreuses réformes, lesquelles séduisent aujourd’hui plusieurs Etats amis et voisins du Bénin et attirent les stars d’un peu partout dans le monde.
« Accueillir le Sima au Bénin est une grande fierté. Cette résidence artistique et ce salon incarnent l’énergie, la créativité et la solidarité de la jeunesse africaine. Ce qui distingue le Sima, c’est son approche inclusive : il réunit tous les acteurs du monde musical, des créateurs aux investisseurs. C’est une matérialisation concrète de ce qu’on peut accomplir quand on a la volonté, les bonnes personnes et un État engagé. Le Sima donne à notre jeunesse les leviers pour espérer et se hisser au niveau mondial », apprécie Lionel Talon, promoteur du Centre Eya et parrain du Sima 2025, cité par le communiqué de l’événement.
Plus de 7 000 participants dont des artistes, des producteurs, des décideurs publics, des investisseurs et des acteurs de la société civile, provenant de 25 pays participent au salon.
Agenda riche et alléchant
Le programme, dense et structuré, propose une alternance de keynotes, panels, master class, rencontres Business to Business (B2B) ou Business to Government (B2G) et sessions de networking, permettant aux participants d’échanger sur les enjeux majeurs de l’industrie en termes de financement, réglementation, digitalisation, export et gouvernance. Le workshop B2G occupera une place centrale dans cette dynamique, en favorisant le dialogue direct entre les décideurs publics et les acteurs privés autour des politiques culturelles et des leviers de financement à activer pour renforcer la compétitivité du secteur musical africain. Au-delà des échanges, ces deux journées visent à renforcer la confiance entre les parties prenantes, créer de nouvelles passerelles de financement et consolider les fondations d’un marché francophone musical structuré, compétitif et durable. Le Sima 2025 se positionne ainsi comme un catalyseur de coopération régionale et un accélérateur de transformation pour les musiques d’Afrique francophone.
« À travers ces showcases, ateliers, conférences et rencontres professionnelles, le Sima offre une plateforme concrète pour réveiller des talents émergents, consolider des compétences, stimuler des partenariats et favoriser la mobilité ainsi que la coopération au sein de l'espace francophone», salue Gwladys Gandaho, directrice adjointe de cabinet du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts. Elle rappelle que l'Afrique que les Africains souhaitent voir émerger, c’est celle qui fait de sa créativité une richesse et de sa diversité une force motrice. La représentante du ministre rassure en outre le secteur privé et l'industrie musicale que le travail de protection des œuvres artistiques, l'encadrement de l'artiste, la construction des espaces de diffusion et le développement de l'économie événementielle n’ont pour but que de développer le cadre idéal et attractif pour l'éclosion des chaînes de valeur.
Sima 2025 à Cotonou