La Nation Bénin...
Entre mode, télévision et cinéma, Pamella N’ze Asseko se trace une voie singulière en transformant sa vision en réalité. Avec Funke, sa maison de mode, elle prouve que la mode béninoise peut rayonner à travers le monde, suscitant l’envie de porter fièrement le local.
On pourrait dire de Pamella N’ze Asseko qu’elle est l’une des architectes du style africain. Au cœur de la ville de Cotonou où elle a implanté son entreprise, Pamella transforme le Kanvô, textile traditionnel béninois, en pièces de luxe uniques qui séduisent au-delà des frontières. Entre passion et stratégie, elle a fait de Funke, sa création, une marque qui valorise le pagne tissé béninois. À travers des confections limitées, un savoir-faire unique et une vision audacieuse, elle montre que l’excellence africaine peut séduire sur tous les marchés. Pourtant, elle n’était pas censée se poser dans l’univers de la mode. « J’aime bien dire que je suis une rêveuse», lance-t-elle avec sourire. Mais une rêveuse qui se donne les moyens de transformer ses songes en réalité. Derrière cette grande silhouette d’un mètre 80, longtemps sujette aux regards et aux remarques, se cache une femme déterminée à tracer sa propre voie.
Heureux hasard
Enfant déjà, Pamella se distinguait par son physique atypique. « À la maison, tout le monde m’appelait la Mistinguett de la famille », se souvient-elle. Si ce surnom pouvait parfois frôler la moquerie, il soulignait aussi une grâce naturelle. Pourtant, la jeune fille timide et renfermée préférait se réfugier dans ses cahiers par lesquels elle dessinait des robes et des silhouettes élégantes. Sa mère, intriguée, se demandait souvent, non sans l’interroger aussi, d’où elle tenait ce talent. Mais, comme souvent dans les familles africaines, l’école restait la priorité absolue, elle dut s’y consacrer sans se soucier de cet autre talent qui couvait en elle. C’est par un heureux hasard que la mode s’est imposée à elle. Étudiante en Relations internationales à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, elle exerçait comme hôtesse (un de ses mille jobs) lorsqu’un organisateur de défilés l’aborda. Celui-ci lui tend la perche, l’invitant à s’essayer au mannequinat. Curieuse, elle accepta le défi. Sélectionnée lors d’un casting où se pressaient des mannequins venus de toute la sous-région, elle fit ses premiers pas sur le T. Très vite, de grands podiums s’offrent à elle. Ainsi commença une carrière de mannequinat qui allait durer plus de dix ans. Dix années marquées par des rencontres avec les grands noms de la mode africaine comme Alphadi, Gilles Touré, Bazem’Se, et bien d’autres. « Être mannequin m’a donné confiance en moi et en mon physique. Quand on est grande dans un pays où la taille moyenne est plus petite, on est souvent complexée. Le mannequinat m’a aidée à comprendre que ma taille était aussi une force », confie-t-elle. Au fil des défilés, sa curiosité naturelle s’aiguisa.
Elle observait, fascinée, les stylistes en coulisses. Leur créativité débordante, leur passion, leur manière de réinventer une tenue avec un simple accessoire. « Les stylistes, je les appelle des petits fous », dit-elle en riant. « Mais des fous de génie, capables de transformer un tissu en œuvre d’art », souligne-t-elle. Pourtant, à cette époque, Pamella ne voyait pas encore la mode comme un projet de vie. Étudiante brillante, elle poursuivait en parallèle des études de Droit. Sa mère l’imaginait notaire ou diplomate, des carrières prestigieuses et rassurantes. Mais, de casting en défilé, une autre passion s’installait silencieusement.
Naissance du projet Funke
Lorsqu’en 2019 Pamella décide de revenir à son premier amour, la mode, elle sait déjà qu’elle ne veut pas « simplement vendre des vêtements ». Elle veut apporter une valeur ajoutée, contribuer à l’identité culturelle et à l’économie du Bénin. C’est ainsi qu’elle se tourne vers le Kanvô, ce tissu tissé traditionnel béninois, trop souvent éclipsé par le Wax hollandais et autres tissus importés. Elle s’est donc donné pour mission de le valoriser. L’aventure démarre par une indignation. En cherchant à s’en procurer, elle réalise que ce textile n’est presque plus visible sur les marchés de Cotonou, malgré l’existence de tisserandes qui perpétuent l’art de sa fabrication. Beaucoup d’entre elles abandonnent, faute de débouchés. « Je me suis dit qu’il fallait agir pour éviter que ce patrimoine ne s’éteigne», confie-t-elle. Pamella se rapproche alors d’une de ces femmes, qu’elle appelle aujourd’hui affectueusement « une maman formidable ». Ensemble, elles commencent à imaginer des tissus plus légers, adaptés à des créations modernes. « Je lui donnais les motifs et les coloris que je voulais. Elle acceptait mes folies et relevait mes défis. C’est comme ça que Funke est né ». En 2020, elle lance effectivement la marque éponyme. Grâce au soutien de son entourage, notamment pour le branding et à la visibilité offerte par les réseaux sociaux, ses premières pièces trouvent rapidement preneurs. Un showroom est ouvert à Jéricho, puis la marque s’exporte.
Pamella N’ze Asseko reconnaît volontiers que derrière son parcours éclatant se cache aussi l’appui stratégique de Fanaka, une agence qui ne se contente pas de conseiller, mais qui agit comme un véritable catalyseur de réussite. Grâce à son expertise dans la conception et la mise en œuvre de solutions innovantes pour le développement du secteur privé africain, cette structure a su créer autour d’elle un environnement favorable à l’épanouissement de ses initiatives, qu’elles soient artistiques ou entrepreneuriales. L’agence, qui accompagne bailleurs de fonds et gouvernements dans la redéfinition des politiques publiques, place l’humain et l’impact social au cœur de sa démarche. Pamela en est un bel exemple. En bénéficiant de ce soutien, elle a pu donner plus de visibilité à sa marque, mais aussi renforcer son influence. « Fanaka m’a permis de croire encore plus à mes projets et de comprendre que ma voix, en tant que femme et créatrice, avait un rôle à jouer dans la transformation du secteur privé en Afrique », confie-t-elle.
La force tranquille d’une femme plurielle
Mais la désillusion est rapide. « Je suis allée à Dantokpa pour acheter du Kanvô. Je n’en ai pas trouvé. J’ai vu des Atcho-okè, mais c’était trop dur, pas pratique. Cela m’a choquée et attristée», confie-t-elle. Persévérante, elle poursuit ses recherches et découvre, dans les profondeurs de la commune d’Abomey-Calavi, des coopératives de femmes tisserandes. C’est auprès d’elles qu’elle apprend que le Kanvô s’enseigne comme un métier, avec des diplômes, mais que nombre de diplômées finissent comme vendeuses de charbon ou de tomates, faute de débouchés. Ses débuts restent pourtant modestes malgré la forte volonté de réussite et l’engagement qu’elle affiche. Il en va de même pour sa communication, gérée avec les moyens de bord via les réseaux sociaux. Malgré tout, l’accueil est positif. Mais Pamella réalise vite que les clients béninois ne sont pas encore prêts à acheter uniquement en ligne. Elle ouvre alors un premier local pour leur permettre de toucher ses créations, de les essayer et surtout d’être rassurées. Le véritable déclic survient, à Abidjan en 2021, lors d’un événement au Sofitel Hôtel Ivoire, où ses créations séduisent un public conquis.
Les réactions enthousiastes des Ivoiriennes, les ventes record sur deux jours et l’image de clientes revenant acheter avec leurs amies lui confirment qu’elle est sur la bonne voie. « Ce moment m’a confortée. Je me suis dit, oui, ce que tu fais a du potentiel », rappelle-t-elle non sans nostalgie. De fil en aiguille, Funke grandit. Pamella a bénéficié aussi de plusieurs appuis structurants grâce à ses multiples recherches. Subvention de la Fondation Tony Elumelu, participation au programme Social and inclusive business camp, un programme d'accélération et de renforcement de capacités dédié aux entrepreneurs présentant un projet à impact social et/ou environnemental sur le continent africain et ayant une volonté de développement à Marseille, prix de la Fondation Bénédicte Janine Kacou Diagou, une entité visant à promouvoir l'art, la culture, l'éducation et l'entrepreneuriat en 2023... « Être entrepreneur, c’est de la folie. C’est un stress permanent. Je suis même devenue migraineuse », avoue-t-elle avec franchise. Consciente qu’on ne réussit pas seule, elle bâtit une équipe de techniciens, commerciaux, logisticien, consultant financier… « Une entreprise, c’est mille aspects. Et même si tu ne fais pas tout toi-même, il faut comprendre chaque chose pour ne pas se faire dépasser », rappelle la notaire ratée, devenue par la force des choses une business woman de la mode.
De Dakar à Paris !
Aujourd’hui, Funke s’impose comme une marque identitaire et ambitieuse. Ses créations en Kanvô se retrouvent dans des concept stores à Abidjan, Dakar, Paris, aux côtés d’autres grandes marques africaines. L’objectif est clair, offrir des pièces en matières locales mais avec la même qualité que les grandes marques au monde. Pour Pamella, ce pari n’est pas qu’un rêve, c’est une mission. Elle s’impose de faire du textile béninois une référence internationale et de donner aux tisserandes locales une véritable place dans l’économie créative.
Lorsqu’on demande à Pamella N’ze Asseko qui l’a inspirée dans son parcours, elle sourit. « Ce n’est pas forcément une personne en particulier, c’est plutôt l’envie de confort, l’envie de se sentir bien dans ce que l’on porte », explique-t-elle. Sa véritable source d’inspiration, ce sont les femmes africaines, celles qu’elle croise dans les marchés, les rues, les événements et qui, malgré des moyens modestes, cultivent toujours l’élégance et la créativité. « La femme africaine a une force incroyable. Même avec un simple pagne, elle arrive à exprimer sa beauté, son charisme. C’est ce qui m’inspire. Cette capacité à faire rayonner sa féminité, quelles que soient les circonstances », laisse entendre la jeune créatrice. À travers Funke, Pamella veut aller plus loin qu’une simple marque de vêtements. Elle défend l’idée que la mode est un langage, un outil d’expression identitaire et culturelle. Porter du Kanvô, pour elle, ce n’est pas seulement revêtir un tissu local, c’est affirmer son appartenance, valoriser un savoir-faire ancestral et dire au monde que « nous avons aussi quelque chose à offrir », défend-elle.
Pamella, l’âme de Funke
Mais au-delà de la fierté culturelle, il y a aussi un engagement économique et social. « Chaque vêtement que je crée, c’est du travail pour une tisserande, pour une couturière, pour un artisan. C’est une chaîne de valeur. Et si on valorise cette chaîne, on valorise la femme africaine, qui en est souvent le pilier ». Cette vision s’accompagne d’une exigence, celle de hisser les matières locales au niveau des standards internationaux.
« Je veux que lorsqu’une femme achète une pièce Funke, elle se sente aussi chic que dans du Zara ou du Louis Vuitton. Et surtout qu’elle soit fière de dire: ceci est fait au Bénin, c’est africain ». Au fil de son parcours, Pamella a appris que rêver est une chose, mais bâtir exige patience, discipline et résilience. Elle en est consciente, et c’est avec cette lucidité qu’elle trace son chemin. « Je me vois comme une rêveuse, oui, mais une rêveuse qui agit », nuance-t-elle.
Ce qui frappe aussi chez Pamella N’ze Asseko, c’est sa lucidité. « Comment voulez-vous qu’on se développe si on ne valorise pas ce que nous produisons ? », s’interroge-t-elle, encore bouleversée par le peu d’engouement d’une bonne part de la population et même de certaines autorités du pays pour le pagne tissé béninois. Pour elle, il faut reconnecter la création vestimentaire à son terroir. Les femmes tisserandes, héritières d’un savoir-faire transmis de génération en génération, n’ont besoin que de ce coup de main pour mieux s’en porter, souffle la jeune créatrice. L’un des défis majeurs qu’elle a accepté de relever et y est d’ailleurs parvenu, c’est de rendre le Kanvô plus léger, plus souple, plus moderne. Avec ses collaborateurs, elle imagine des motifs et des coloris adaptés aux vêtements urbains d’aujourd’hui et les fait porter avec fierté à de nombreuses clientes. Avec Funke, Pamella N’ze Asseko incarne une nouvelle génération de créateurs africains, à la croisée de l’authenticité et de la modernité. Au-delà de la mode, sa démarche se veut culturelle et économique. Chaque vêtement vendu soutient une chaîne de valeur où les femmes, tisserandes et couturières, occupent une place centrale.
Mode et lifestyle
Funke n’est pas qu’une marque. C’est une révolution du textile béninois. Pamella, sa fondatrice, impose un style unique, des pièces limitées et s’impose elle-même comme la première ambassadrice du Kanvô. La mode béninoise, elle l’a réinventée à sa manière en apportant au Kanvo, identité et élégance. De Cotonou à Paris, l’ascension de la jeune créatrice béninoise qui n’est jamais passée par une école de mode donne vie au rêve d’enfant de Pamella et voit s’éclore l’ambition, pourquoi pas la témérité d’une jeune adolescente battante qui, aujourd’hui, permet le parcours d’une adulte qui pose ses empreintes dans l’univers du made in Benin. Aujourd’hui distribuée dans plusieurs concept stores à Abidjan, Dakar et Paris, la marque poursuit son expansion. Pamella elle, rêve d’élargir ce réseau pour inscrire durablement le Kanvô dans la mode contemporaine mondiale. « Nous avons les matières, nous avons le savoir-faire, nous avons les idées. Il nous faut juste y croire assez pour valoriser ce que nous produisons », s’engage-t-elle.
De la petite fille à la femme entrepreneure qui expose aujourd’hui ses créations à travers le monde, Pamella N’ze Asseko a parcouru un chemin jalonné de doutes, de défis et de victoires. Elle a prouvé qu’il était possible de transformer une indignation en un projet, puis un rêve en une entreprise. À travers Funke, elle ne vend pas seulement des vêtements. Elle raconte une histoire, celle des tisserandes qui refusent l’oubli, celle d’un pays qui veut réapprendre à valoriser ses matières, celle d’une jeunesse africaine qui choisit l’audace plutôt que la résignation. « Je ne me considère pas comme une grande entrepreneure», dit-elle humblement. Pour Pamella, l’aventure ne fait que commencer. Elle veut voir le Kanvô briller sur les podiums internationaux, mais aussi dans les garde-robes du quotidien. Si pour l’instant tout semble lui sourire, c’est parce qu’elle a appris à observer, écouter et admirer. Elle veut incarner la possibilité pour toute une génération de croire en ses talents, de se réapproprier ses richesses culturelles et d’en faire des leviers de développement. Avec sa détermination, son authenticité et son exigence, elle trace la voie. Celle d’une mode africaine fière, moderne et universelle.
On l’a vue sur les plateaux de tournage !
Pamella n’a pas seulement investi le monde de la mode et de l’événementiel, elle a aussi fait une incursion remarquée dans l’univers du cinéma, révélant une autre facette de sa curiosité insatiable et de son ouverture d’esprit. « Je suis quelqu’un de curieux », aime-t-elle répéter, et cette curiosité l’a conduite à accepter un défi qu’elle n’aurait jamais imaginé relever, celui d’incarner un rôle principal dans une série télévisée.
Dans Apparences, première grande saga familiale 100% béninoise produite par Christiane Chabi Kao et diffusée sur A+ Bénin, Pamella incarne l’un des personnages centraux. La créatrice incarne Houéfa Oni, héritière d’un empire économique fragilisé par la disparition soudaine de son père. À travers ce rôle principal, elle donne vie à une figure féminine forte, tiraillée entre la fidélité à l’héritage paternel et les rivalités internes qui secouent la famille Oni. Avec intensité et justesse, elle campe une héroïne qui doit sauver coûte que coûte l’« Oni Corporation», naviguant entre intrigues, trahisons et conflits de pouvoir. Au-delà du drame familial, le personnage de Houéfa interroge subtilement la place des femmes dans la guerre des successions et dans l’exercice du pouvoir, offrant ainsi aux spectateurs une réflexion sociale qui dépasse la simple fiction. Pour Pamella, ce rôle n’est pas seulement une incursion réussie dans le cinéma, c’est aussi une manière de prouver sa capacité à explorer de nouveaux horizons artistiques et à marquer durablement l’imaginaire collectif.
Pamella y interprète une jeune femme ambitieuse, partagée entre ses rêves personnels et les pressions sociales, un rôle exigeant qui lui a permis de dévoiler des talents insoupçonnés. Sans formation académique en art dramatique, mais avec une envie sincère de tester ses limites, elle s’est prêtée au jeu du casting, une, deux, puis plusieurs fois jusqu’à être retenue comme personnage central. Ici, on salue sa capacité d’adaptation et son professionnalisme, qualités qui lui ont permis de se hisser au niveau des acteurs confirmés de la série. Pour Pamella, cette expérience est aussi une leçon de dépassement de soi et une manière de gagner en visibilité. « Si j’ai accepté, c’est aussi pour Funke », confie-t-elle, soulignant que le cinéma peut devenir un relais pour promouvoir sa marque et son univers créatif. Aujourd’hui, aux côtés de son rôle de créatrice et de présentatrice d’événements, l’aventure Apparences vient enrichir son parcours et témoigne d’une polyvalence assumée, mais aussi d’un courage constant à se réinventer et à surprendre là où on ne l’attend pas.
Fragilités assumées, émotions complexes…
Lorsque le rythme effréné de ses engagements professionnels et familiaux devient trop pesant, Pamella a son refuge : la solitude. Elle revendique ce besoin de se retirer du monde, de couper le téléphone, d’être totalement « off » pour se recentrer. Même ses enfants savent respecter ces moments de silence où leur mère choisit de se retrouver avec elle-même. Elle l’assume d’autant plus qu’elle a volontairement opté pour une vie sociale mesurée, préférant les rencontres de circonstance aux amitiés envahissantes. Lorsqu’elle se dévoile loin des projecteurs, c’est une femme d’une intensité rare qui apparaît, portée par des convictions intimes et des sources d’inspiration profondément humaines. Elle laisse apparaitre à cet instant un autre Elle, plus intime, plus profond, presque fragile dans sa sincérité.
Elle dit puiser son énergie dans les visages qu’elle croise, dans la richesse des émotions, dans la complexité de la nature humaine qu’elle observe avec une attention presque instinctive. Mais ses racines, son socle, ce sont sa mère et ses enfants. Elle veut être la fille forte sur qui l’on peut compter, la mère solide qui montre à ses enfants qu’on ne baisse jamais les bras. Une anecdote de sa fille aînée en témoigne. Face à un défi scolaire, l’adolescente a répondu d’un ton assuré, « chez nous, on n’a pas peur d’enfoncer les portes. Même si on échoue, au moins, on aura essayé. » Dans ce miroir filial, Pamella reconnaît sa propre philosophie. Vivre sans regrets, saisir chaque opportunité et transformer l’échec en tremplin.
Son credo, « la vie, c’est maintenant. Pas demain, pas après-demain. Même demain se construit aujourd’hui », selon elle. Ses lectures nourrissent cette soif de sonder la nature humaine, de comprendre les émotions, de capter ce qui se cache derrière les apparences. Elle avoue une prédilection pour les polars d’Agatha Christie, qu’elle considère comme une auteure ayant su sonder les profondeurs de l’âme humaine, mais aussi pour les récits empreints d’émotions de Danielle Steel. Chez elle, la lecture est une autre manière d’explorer les mystères de la vie et de nourrir sa curiosité.
Côté sport, en revanche, elle avoue une relation plus compliquée. Pamella confesse ses failles avec sincérité. La natation lui a été recommandée, mais elle rit de sa peur viscérale de l’eau. « Je marche dans la piscine, je panique dès qu’il faut se laisser flotter », dit-elle en riant. Une phobie héritée, croit-elle, de l’histoire douloureuse de ses ancêtres. Elle a tenté aussi les salles de sport, mais sans grande assiduité. « Est-ce un manque de temps ou un manque de volonté ? », s’interroge-t-elle. Elle sait cependant qu’elle devra, tôt ou tard, affronter cette peur, parce que pour elle, grandir, c’est toujours aller à la rencontre de ses limites pour mieux les dépasser.
Une femme qui ose, qui échoue parfois, mais qui se relève toujours. Une femme qui inspire, parce qu’elle vit pleinement. C’est ce qu’est Pamella au fond. Et c’est peut-être là que réside toute sa beauté. Dans cette tension permanente entre force et vulnérabilité, entre ambition et fragilité assumée.
Avec Funke, sa maison de mode, Pamella N’ze Asseko prouve que la mode béninoise peut rayonner à travers le monde, suscitant l’envie de porter fièrement le local