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Fête des religions endogènes: Prières, exhortations et réjouissances populaires dans l’Ouémé

Culture
Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 11 janv. 2023 à 07h04
Dans l’Ouémé, la 29e édition de la fête nationale des religions endogènes célébrée, ce mardi 10 janvier, sur le site départemental à Malanhoui dans la commune d’Adjarra, a été l’occasion pour les dignitaires et adeptes des cultes vodoun ainsi que les officiels de magnifier les divinités et traditions ancestrales pour les valeurs inestimables qu’elles incarnent.Le site départemental de l’Ouémé de célébration du culte vodoun à Malanhoui dans la commune d’Adjarra était sous les feux de la rampe, ce mardi 10 janvier. Il était noir de monde. Dignitaires et adeptes des religions endogènes se sont massivement mobilisés pour l’édition 2023 de la fête des religions endogènes du Bénin. Le top des festivités a été donné par le ministre de l’Energie, Jean-Claude Houssou, représentant le gouvernement. Pour lui, la célébration de cette 29e édition de la fête des religions endogènes est le témoignage de la considération que le gouvernement porte au culte vodoun. « Nous devons être fiers de cette religion. Nous devrons la revendiquer », souligne Jean-Claude Houssou. Il a rappelé les réalisations et différents projets du gouvernement pour révéler davantage les religions endogènes et les porter au firmament du patrimoine culturel béninois et de la culture béninoise. Le ministre promet que d’ici à là, le Bénin sera un endroit incontournable où sera célébré à travers le monde le vodoun. Ceci, au regard des nobles ambitions du chef de l’Etat, Patrice Talon, pour le secteur, dévoile Jean-Claude Houssou. Pour le préfet de l’Ouémé, Marie Akpotrossou, « le vodoun est notre racine, notre identité ». Elle caricature le vodoun comme la source d’énergie qui réside en chacun des Béninois. Tous les citoyens béninois doivent reconnaitre le vodoun et les religions endogènes comme des valeurs à promouvoir. L’autorité préfectorale apprécie à sa juste valeur les efforts du gouvernement à cet effet. Elle cite entre autres la constitutionnalisation des chefferies traditionnelles, le retour des trésors royaux ramenés de France et la construction de plusieurs musées et sites royaux dont le musée international de Porto-Novo. Marie Akpotrossou encourage les dignitaires et adeptes des religions endogènes à persévérer dans l’effort pour porter davantage haut le flambeau de nos us et coutumes. Elle a exhorté les acteurs des religions et cultes endogènes du département de l’Ouémé à l’unité et à l’amour pour faire profiter au peuple les pratiques du vodoun et valeurs ancestrales. Le préfet a saisi l’occasion pour appeler les dignitaires et adeptes des religions endogènes à contribuer au renforcement de la sécurité nationale. Toute personne suspecte autour d’eux et dans leurs localités doit être rapidement dénoncée.

Paix et sécurité nationale

Le maire de Porto-Novo, Charlemagne Yankoty, a laissé entendre que conscient de la valeur que représente le vodoun, son conseil municipal a initié le Festival international de Porto-Novo (Fip). L’évènement qui est à sa sixième édition cette année vise à révéler davantage les valeurs cultuelles et culturelles du Bénin, a-t-il ajouté. Le maire d’Adjarra, Germain Wanvoègbè, abonde dans le même sens. Selon lui, le vodoun est un facteur de richesse et de développement. Il constitue une niche d’opportunités pour l’économie locale. C’est pourquoi, indique le maire d’Adjarra, son conseil communal a inscrit au rang de ses priorités plusieurs projets pour la valorisation des richesses culturelles et cultuelles de la commune dont l’organisation d’un festival qui est à sa première édition cette année. Le président départemental des cultes et des religions endogènes de l’Ouémé, Sètondji Adanklounon et le ministre et chef suprême des religions endogènes, Mito Akplogan Guin Agbotozounmè, ont vanté les valeurs du vodoun. Selon eux, le vodoun ne fait pas de mal et n’est nuisible à personne. Il protège la vie et incarne le bien. Le vodoun est un vecteur de développement et défend les mêmes valeurs que les religions importées, soulignent-ils pour inviter les uns et les autres à éviter d’attaquer et de dénigrer les cultes endogènes. Le clou de la cérémonie a été la consultation publique, comme tous les ans d’ailleurs, de l’oracle pour voir sous quel signe sera placée cette année 2023 dans le département de l’Ouémé. La consultation a révélé le signe « Gbé a tè ». Selon les interprétations des prêtres du Fâ, ce signe appelle à la patience face à toute épreuve et au respect des lois de la République. Les populations de l’Ouémé ont été invitées à éviter les conflits inutiles durant l’année 2023. Les manifestations se sont achevées par la distinction de certains gardiens de la tradition en reconnaissance de leurs actions pour le rayonnement des valeurs ancestrales et des réjouissances populaires ponctuées de défilés des divinités présentes, toutes parées de leurs plus beaux accoutrements.