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Tribune: Le Bénin, une République qui puise sa force dans la sagesse de son peuple

Chroniques
Professeur Gbètchégnon Auguste VIDEGLA Professeur Gbètchégnon Auguste VIDEGLA

Le dimanche 7 décembre 2025, le Bénin a frôlé le pire. Ce jour-là, un coup d'État manqué a secoué les fondements de notre république, ébranlant notre quiétude collective et mettant à l'épreuve notre stabilité. Dans une situation où le chaos aurait pu prendre le dessus, le peuple béninois, soudé dans sa diversité et fort de ses principes démocratiques, a fait preuve de résilience. Cet épisode dramatique, bien qu'éprouvant, doit nous rappeler la fragilité de nos acquis et la nécessité de rester vigilants.

Par   Professeur Gbètchégnon Auguste VIDEGLA, le 15 déc. 2025 à 21h16 Durée 5 min.
#Professeur Gbètchégnon Auguste VIDEGLA

Le coup d’Etat manqué du 7 décembre nous rappelle une vérité incontournable : la paix et la stabilité sont des conquêtes précieuses et fragiles. Si notre pays a su résister aux tumultes du passé, il n’est pas à l’abri des périls du présent. Comme toute nation en marche vers le progrès, le Bénin se heurte parfois à des forces réactives qui cherchent à déstabiliser ses institutions démocratiques. Ces forces, nourries d’intérêts partisans ou de visions régressives, ne se contentent pas de mettre à mal l’ordre constitutionnel ; elles engagent également un combat contre nos idéaux de justice, d’égalité et de prospérité.

Le Bénin a toujours été un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, un phare d’espoir pour les autres nations du continent. Nous avons su bâtir une république où le dialogue, le respect des droits humains et le pluralisme politique sont des piliers intangibles. Cependant, cette stabilité n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’un travail constant, d’une vigilance de chaque instant, et d’une volonté collective d’édifier un Bénin plus juste et plus prospère.

Il est crucial de souligner que cette tentative de coup d'État, bien que déjouée, n’est pas un fait isolé. Elle s’inscrit dans un contexte mondial et régional où les défis de la gouvernance, de la démocratie et de la paix sont exacerbés par des tensions géopolitiques croissantes, des crises économiques et des menaces internes. Le Bénin, comme d’autres nations, doit se préparer à faire face à ces forces antagonistes, qui œuvrent souvent dans l’ombre.

C’est dans ces moments de crise que l’unité de notre peuple doit s’affirmer comme notre plus grande force. L’histoire de notre pays nous enseigne qu’en dépit des tumultes, c’est l’unité qui a permis de surmonter les épreuves les plus difficiles. En 1990, lors de la Conférence nationale, le Bénin a fait le choix de la paix, du dialogue et de la réconciliation nationale. C’est cette même unité que nous devons aujourd’hui cultiver et renforcer, pour ne pas laisser l’ombre de l’instabilité miner nos fondements démocratiques.

L’unité du peuple béninois repose sur une conscience partagée des valeurs essentielles de notre république. Ces valeurs, telles que la justice, l’égalité des chances et le respect des libertés, sont le ciment qui lie chaque citoyen à l’autre, au-delà des différences ethniques, politiques ou sociales. En ces temps incertains, il est essentiel de maintenir cette cohésion et de rappeler à chacun d’entre nous qu’aucune idéologie, aucun projet de pouvoir éphémère ne saurait justifier la rupture de cette unité fondamentale.

Face à cette tentative de coup d’État, nos forces de défense et de sécurité ont réagi avec une promptitude et un professionnalisme exemplaire. Ces hommes et ces femmes, gardiens de notre souveraineté et de notre sécurité, ont démontré une fois de plus leur engagement indéfectible envers la république. Leur intervention rapide et coordonnée a permis de préserver la stabilité du pays et de protéger les citoyens béninois, dans une démarche résolument républicaine.

Nous leur devons une gratitude sans faille, car ce sont ces patriotes, souvent invisibles, qui assurent notre sécurité et garantissent la pérennité de notre démocratie. Leurs sacrifices, leur dévouement à la cause de la nation doivent être salués et respectés. C’est aussi grâce à eux que nous pouvons regarder l’avenir avec sérénité, tout en restant vigilants face aux menaces qui, bien que momentanées, demeurent présentes.

L’armée républicaine, fidèle à sa mission de protection des institutions et des citoyens, incarne un modèle de discipline et de loyauté. Son rôle n’est pas seulement militaire, mais également citoyen, car elle participe activement à la préservation du bien commun. En ce sens, elle se distingue des forces armées de régimes autoritaires ou despotiques, qui cherchent à s’impliquer dans la vie politique pour défendre des intérêts personnels ou partisans.

Dans cette épreuve, il faut également saluer le rôle du Président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées. Depuis son quartier général, il a su donner des instructions claires et mesurées, évitant que la situation ne dégénère en affrontements sanglants. Par son sang-froid et son sens élevé de l’État, il a épargné les populations d’un bain de sang et renforcé la légitimité des institutions. Ce choix de responsabilité illustre une gouvernance où la protection de la vie humaine et de l’unité nationale prime sur toute autre considération.

Chers compatriotes, cette épreuve ne doit pas seulement être un moment de consternation, mais aussi une occasion de réfléchir à la manière dont nous entendons préserver et approfondir notre démocratie. L’avenir du Bénin repose sur la responsabilité de chacun d’entre nous, à tous les niveaux : citoyens, dirigeants politiques, forces de l’ordre, et même la société civile. C’est ensemble que nous devons garantir l’intégrité de nos institutions, qu’ensemble nous devons nous assurer que de telles tentatives de déstabilisation ne puissent plus avoir lieu.

Cela passe par une vigilance continue, par un renforcement de notre système judiciaire, par une meilleure gouvernance et par la mise en place de politiques publiques visant à promouvoir l’inclusivité et l’équité. Le développement économique, la lutte contre la pauvreté, et l’éducation de nos enfants sont autant de leviers sur lesquels nous devons agir collectivement pour bâtir un Bénin fort et résilient.

En ces temps difficiles, nous devons garder l’espérance. L’espérance en un Bénin meilleur, un Bénin où la paix et la justice ne sont pas des concepts abstraits, mais des réalités tangibles vécues par tous les citoyens. Nous devons faire nôtres les leçons de ce coup d’État manqué, et en tirer la force de continuer à avancer ensemble, dans l’unité et la solidarité.

Comme je l’ai déjà mentionné, l’histoire du Bénin est celle de la résilience. Nous avons traversé des moments de crise, mais chaque épreuve a renforcé notre détermination à faire de notre pays une nation prospère et démocratique. Aujourd’hui encore, je suis convaincu que nous surmonterons cette épreuve, et que nous en sortirons plus forts, plus unis et plus résolus à bâtir un avenir meilleur pour nos enfants.

Que Dieu bénisse notre nation, le Bénin.