La Nation Bénin...

L’éditorial de Paul AMOUSSOU: La plus grande ambition collective

Chroniques
Editorial de Paul AMOUSSOU Editorial de Paul AMOUSSOU

Qui a intérêt à faire échec à la dynamique positive qui s’est clairement dessinée ces dernières années ? Car, la marque de la gouvernance Patrice Talon, frappante, a largement contribué au rayonnement accru du Bénin, faisant de sa gouvernance un modèle de réussite nationale incontestable, une évidence même pour quiconque vit au Bénin ces vingt ou trente dernières années, qui se passe de toute notice explicative.  

Par   Paul AMOUSSOU, le 09 déc. 2025 à 10h32 Durée 3 min.
#éditorial de Paul Amoussou

Pourtant, malgré cet acquis qualitatif, la volonté farouche de certains esprits chagrins de torpiller ce succès se révèle, motivée par des intérêts souvent personnels, des ambitions égoïstes, voire des rancunes politiques, qui compromettent la paix et l’unité nationales. En remplacement d’ailleurs d’une perspective, qu’on a du mal à envisager, à projeter pour le Bénin d’aujourd’hui.

En témoigne, la tentative de coup d’État survenue dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre 2025, un événement cavalièrement orchestré par une faction militaire qui s’est illustrée par une attaque abrupte contre l’ordre républicain.  Et même déjouée par les forces loyalistes, cette tentative n’est pas sans rappeler douloureusement un passé que le Bénin croyait révolu depuis la conférence nationale souveraine de 1990, laquelle avait mis fin à une période trouble marquée par une succession de coups d’État et d’instabilité politique entre 1960 et 1972, qui valut au pays son surnom peu flatteur d’« enfant malade de l’Afrique ».

Le retour soudain de ce virus putschiste, après le lointain 1972 et l’épisode récent de septembre 2024, démontre que, malgré les progrès accomplis, les démons du passé restent menaçants dès lors que des esprits fragiles s’abandonnent aux raccourcis dangereux d’une politique de la force et du chaos.

C’est un mystère que même les postures politiciennes ne peuvent suffire ni à expliquer ni à justifier, pour peu qu’on s’essaye à faire un pas de côté pour se piquer d’un zeste de patriotisme. Il demeure alors légitime de s’interroger: pourquoi s’acharner à vouloir faire échouer ce qui pour l’essentiel marche bien, au point de plonger le pays dans l’incertitude et de jeter une ombre sur son rayonnement international ? La réponse requiert une prise de conscience patriotique plus profonde.

L’attachement au Bénin ne peut se conjuguer avec la volonté d’abîmer son progrès ou d’alimenter la division. En effet, la grandeur d’une nation se mesure aussi dans sa capacité à refuser que des intérêts partisans ou personnels compromettent la stabilité durement acquise. C’est à cette condition que le Bénin pourra véritablement s’élever, témoignant par son exemple qu’il est possible de conjuguer progrès économique, réforme institutionnelle et respect du jeu démocratique. Ainsi, si Patrice Talon incarne à la fois un leader tenace et un artisan du renouveau béninois, il est essentiel que tous – civils, militaires, acteurs politiques et citoyens – se fédèrent autour de l’idéal républicain qui fait la force du Bénin moderne. Plutôt que de céder aux divisions ou aux tentatives désespérées de déstabilisation, il appartiendra à la société béninoise dans son ensemble d’œuvrer pour traduire en actes concrets cette vision d’un État démocratique, stable et prospère, auquel chaque Béninois aspire. La tentative de putsch déjouée ce 7 décembre est certes un choc, mais elle peut aussi se transformer en un électrochoc salutaire, invitant à dépasser les querelles stériles pour construire solidement l’avenir de ce pays si riche de son histoire et de ses potentialités, où l’espoir d’un lendemain meilleur reste la plus grande ambition collective.