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Editorial de Paul AMOUSSOU: Les scories de l’histoire coloniale

Chroniques
Editorial de Paul Amoussou Editorial de Paul Amoussou

Le président français, Emmanuel Macron vient de franchir un pas supplémentaire dans le travail de mémoire et de décomplexification des relations Afrique-France, qu’il a amorcé sans discontinuer. Ceci s’inscrit en droite ligne de son discours prononcé le 28 novembre 2017 à l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso, où Emmanuel Macron a décliné les axes de la relation qu’il souhaite voir la France entretenir avec “un continent où se joue une partie de notre avenir commun”, disait-il alors. A cette occasion, il a fait notamment état de son inclination à la restitution des œuvres africaines aux pays africains, prenant clairement position pour que le patrimoine africain soit désormais exposé en Afrique...Dont acte 26 œuvres restituées au Bénin.

Par   Paul AMOUSSOU, le 14 août 2025 à 07h31 Durée 3 min.
#éditorial de Paul Amoussou

Avec la lettre qu’il vient d’adresser à son homologue camerounais et rendue publique ce mardi 12 août, c’est un euphémisme de dire qu’il est allé plus loin que tous ses prédécesseurs qui, dans ce registre, se sont cantonnés aux mots. Emmanuel Macron passant de la parole aux actes, vient de reconnaître, en effet, le rôle et la responsabilité de la France dans la guerre au Cameroun durant la période coloniale.

A propos du Cameroun comme de l’Algérie, Macron cultive la vertu d’appeler un chat un chat. Sans tergiverser. Un exercice dans lequel il excelle malgré les critiques acerbes de ses oppositions, de l’extrême gauche à l’extrême droite, qui n’entendent pas les choses de la même manière que l’actuel locataire du palais de l’Élysée.

Mais pour autant, n’allez pas croire que ce dernier est recompensé pour ses efforts, si l’on doit les confronter au mercure des relations (exécrables) que la France entretient actuellement avec l’Algérie par exemple, ou au bashing dont elle fait l’objet en Afrique d’une façon générale... Rendez-vous manqué du croisement de bonnes volontés des deux côtés de la Méditerranée, nécessaire pour asseoir les bases d’un renouveau des relations Afrique-France ? Ce serait une bêtise de ne pas saisir l’occasion de cette perche tendue par Macron, avec beaucoup de volontarisme, pour en finir avec les scories de l’histoire coloniale■

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