La Nation Bénin...
Accusée par certains acteurs politiques et observateurs
de ne pas respecter le calendrier électoral, la Commission électorale nationale
autonome (Cena) a formellement démenti ces affirmations. Lors d’une rencontre
avec les Osc et les médias, hier mercredi 6 août, Boucary Abou Soulé Adam,
directeur général des élections, a clarifié la situation, expliquant la
différence entre le calendrier électoral et le chronogramme des élections, et
détaillant les étapes en cours.
Face aux critiques sur un supposé non-respect du
calendrier électoral, la Cena assure être dans les délais légaux et explique la
différence entre son chronogramme interne et le calendrier officiel prévu par
la loi. Selon Boucary Abou Soulé Adam, la polémique est née d’une confusion.
« A ce jour, la Cena déroule normalement son chronogramme des élections. La
dixième activité de ce chronogramme est intitulée “Publication du calendrier de
l’élection du duo président de la République et vice-président de la
République”. Sa période s’étend du 11 au 18 août 2025. Nous sommes le 6 août.
Le calendrier électoral n’a donc pas encore été publié », a-t-il rappelé. Il
s’est dit surpris qu’en juillet 2025, certains aient accusé la Cena de ne pas
respecter un calendrier “qui est encore en gestation”. « Je ne sais d’où vient
cette imagination », a-t-il ajouté. Le directeur général des élections a
insisté sur la distinction entre le calendrier électoral et le chronogramme des
élections. Le calendrier électoral est prévu par la loi et son application
répond aux dispositions du décret 2020-563 du 25 novembre 2020, qui fixe les
étapes officielles du processus électoral. Le chronogramme, en revanche, est un
outil interne de planification et de communication utilisé par la Cena pour
organiser ses activités et informer les parties prenantes. « Le chronogramme
est rendu public afin que chaque acteur sache quand et comment la Cena entend
mener les activités qui aboutiront aux différents scrutins », a expliqué
Boucary Abou Soulé Adam. « Pour chaque activité, il y a des préalables. Si un
préalable n’est pas rempli, nous informons les partis concernés », a-t-il
poursuivi.
La pomme de discorde
En effet, la polémique actuelle porte sur le processus de
parrainage des candidats à l’élection présidentielle. La Cena avait prévu une
date dans son chronogramme, mais ne l’a pas respectée, en raison de préalables
non remplis. « Dès que nous avons constaté ce retard, nous avons adressé un
courrier aux partis concernés. Malheureusement, certains en ont déduit un
prétendu retard du calendrier électoral », regrette le directeur général. Il
précise que la loi prévoit le parrainage, mais sans en détailler les modalités.
C’est donc en vertu de l’article 32 de la loi 2019-43 que la Cena élabore la
procédure. « Nous voulons expliquer clairement aux parrains potentiels le
déroulement avant de leur remettre les formulaires, afin d’éviter tout
contentieux », explique-t-il, rappelant que l’expérience de 2021 avait montré
l’efficacité de cette approche. Le retard constaté dans le chronogramme
s’explique par deux raisons. La première, la Cena doit recevoir de l’Assemblée
nationale et du ministère de la Décentralisation la liste complète des parrains
potentiels, avec leurs coordonnées. La seconde, elle doit organiser des séances
d’information avec les élus. Deux grands rendez-vous sont déjà fixés : le 12
août à Parakou avec les maires des départements de l’Alibori, de l’Atacora, du
Borgou et de la Donga ; et le 14 août à Bohicon avec les maires des
départements du Couffo, du Mono, de l’Atlantique, du Littoral, du Zou, des
Collines, de l’Ouémé et du Plateau. Une séance similaire aura lieu à
l’Assemblée nationale pour les députés.
Ce n’est qu’après ces rencontres que la Cena délivrera les formulaires de parrainage aux élus habilités, issus des quatre partis disposant de parrains potentiels : Fcbe, LD, Bloc Républicain et Up-Le Renouveau. Pour Boucary Abou Soulé Adam, la priorité est claire : éviter les contentieux qui peuvent retarder l’organisation des scrutins. « La Cena n’aime pas les contentieux parce qu’ils nous retardent », a-t-il déclaré. Pour le directeur général des élections, la Cena n’a, à aucun moment, enfreint le calendrier électoral, et toutes les activités prévues se déroulent dans le respect des délais légaux.
La Cena assure être dans les délais légaux et explique la différence entre son chronogramme interne et le calendrier officiel prévu par la loi