La Nation Bénin...

Réconciliation mémorielle et citoyenneté retrouvée: Trois Afrodescendants reçoivent la nationalité béninoise

Actualités
Le Bénin veut ainsi offrir un modèle de réconciliation entre le continent et ses diasporas Le Bénin veut ainsi offrir un modèle de réconciliation entre le continent et ses diasporas

Joseph Gabendy, David Romuald Smeralda et Wilson Ciara Princess, trois Afrodescendants, ont officiellement reçu leur attestation de nationalité béninoise, à la faveur d’une cérémonie empreinte de solennité et d’émotion, ce samedi 26 juillet à Cotonou. Un acte porté par la réforme du gouvernement de Patrice Talon en faveur des diasporas d’origine africaine.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 28 juil. 2025 à 08h05 Durée 3 min.
#Afrodescendants

C’est une page d’histoire réparée, un lien brisé qui se ressoude entre le Bénin et ses fils d’outre-mer. Sous le regard ému des autorités et du public, trois Afrodescendants sont devenus, ce 26 juillet à Cotonou, citoyens béninois de plein droit. L’ambiance était solennelle et chargée de symboles. La remise officielle des attestations de nationalité à Joseph Gabendy, David Romuald Smeralda et Wilson Ciara Princess marque la première concrétisation de la loi 2024-31, promulguée sous l’impulsion du président Patrice Talon, et consacrée à la reconnaissance de la nationalité béninoise aux Afrodescendants.

Trois membres du gouvernement ont personnellement procédé à la remise de ces documents, en présence d’invités de marque et de représentants de la société civile. Il s’agit de Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères, et Yvon Détchenou, Garde des Sceaux, qui a pris la parole au nom de ses pairs. Il a salué un moment de "réconciliation historique" et de "construction de ponts culturels" entre le Bénin et la diaspora africaine. Il a également rappelé le sens profond de cette démarche.

« Cette attestation symbolise une mémoire douloureuse, une quête contemporaine de soi et la reconnaissance d'une citoyenneté béninoise transnationale », a-t-il déclaré. Le ministre a souligné que ce geste ne relevait pas uniquement d’une décision administrative, mais s’inscrivait dans une volonté politique claire : celle de refuser l’oubli, de réparer les fractures de l’Histoire et de redonner aux Afrodescendants une patrie d’origine.

Des récipiendaires émus et engagés

Au nom des nouveaux citoyens, Wilson Ciara Princess a exprimé sa profonde gratitude dans un discours empreint d'engagement. Béninoise désormais reconnue, elle a pris la parole pour dire son attachement à cette terre d’Afrique dont elle se sent, depuis toujours, l’héritière spirituelle. « Je viens d’être reconnue Béninoise. Par cet acte, je reconnais mon appartenance à cette Nation», a-t-elle affirmé. Elle a juré fidélité aux institutions de la République, à la Constitution et aux valeurs qui fondent l’identité du Bénin : Fraternité, Justice, Travail. Avec émotion, elle a assuré vouloir être une citoyenne active, contribuer au développement du pays et défendre sa souveraineté.

Une ouverture vers d’autres restitutions identitaires

Avec cette première remise officielle, le Bénin se positionne comme un pionnier dans la reconnaissance des Afrodescendants comme citoyens de droit. Depuis 2021, la question de la mémoire et de la réintégration des descendants d’Africains déportés a fait l’objet d’une attention particulière au sommet de l’État. La loi de 2024 est venue formaliser une dynamique enclenchée de longue date par les autorités. Par cette initiative, le Bénin réaffirme sa place dans le dialogue global sur la mémoire, la justice et la réhabilitation des peuples d’origine africaine. 

Le pays veut ainsi offrir un modèle de réconciliation entre le continent et ses diasporas. Joseph Gabendy, David Romuald Smeralda et Wilson Ciara Princess sont aujourd’hui les visages de cette renaissance identitaire. Ils prennent désormais place dans la communauté des filles et fils du Bénin, avec la fierté de ceux qui retrouvent une part essentielle d’eux-mêmes.