Projet de renforcement du système de distribution de la Sbee: Les effets visibles d’ici décembre

Les travaux de construction des ouvrages électriques de distribution de haute, moyenne et basse tensions (Hta/Bt) avancent de manière significative et devraient permettre d’atteindre les objectifs fixés à travers le Projet de renforcement du système de distribution de la Sbee (Presredi) d’ici la fin du quatrième trimestre 2024. Le dernier Rapport sur l’état d’exécution et les résultats en date du 29 juillet 2024 de la Banque africaine de développement (Bad), partenaire financier du projet, souligne que les indicateurs vont connaître «une forte progression ».

A date, note le rapporteur Eric Pregnon, chargé du projet à la Bad, les travaux Hta/Bt sont presque achevés dans les départements du Littoral et de l’Ouémé. Ils progressent bien dans les départements du Mono, du Couffo et du Zou, poursuit-il, malgré un retard de trois mois dû notamment à la difficulté de l’entreprise à fournir les poteaux en béton armé et le retard dans la mise à disposition des câbles par la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee).

Concernant le volet Htb (Haute tension B), les travaux de renforcement des sous-stations d’Akpakpa et de Gbégamey progressent également, avec une prévision de réception opérationnelle d’ici fin septembre. Tous les équipements ont été commandés, dont 89 % ont été réceptionnés sur site. Les études d’exécution sont terminées à 100 %, les travaux  de génie civil sont achevés à 90 %, et 77 % des équipements sont déjà installés, selon le rapport.

Point d’attention

En revanche, signale le rapporteur, les travaux de construction des postes et lignes de transport (63 kV) de Lokossa à Hagoumè n'ont pas encore démarré, en raison d’une nouvelle demande de réajustement des prix formulée par l’entreprise, à laquelle la Sbee n’a pas donné une suite favorable. L’entreprise ayant informé la Société qu’elle ne serait pas en mesure d’exécuter les travaux, une procédure de résiliation du contrat est en cours. Cela représente le « principal point d’attention du projet», fait observer M. Pregnon. La nécessité de réallouer les ressources du don et du prêt Fad (Fonds africain de développement) non attribuées pour des activités à décaissement rapide appelle à l’autorisation d’une nouvelle prorogation de douze mois de la date limite de paiement de ces ressources.

Le faible niveau de décaissement et le risque d’annulation du financement constituent un problème qui devra focaliser l’attention des principaux acteurs. Il est question de finaliser les validations des rapports d’Etude d’Impact environnemental et social (Eies), du Plan de gestion environnemental et social (Pges) et du Plan d’action de réinstallation (Par) afin de démarrer les travaux restants dans les meilleurs délais et pallier le retard dans la réalisation des préalables aux indemnisations des personnes affectées par le projet.

L’Unité de gestion de projet (Ugp) est appelée à dynamiser les activités pour l’atteinte de l’objectif de développement du projet, à savoir contribuer à améliorer les conditions de vie des populations de la zone du projet grâce à l’accès à des services énergétiques de qualité■

Noble ambition mais retardée

Initialement prévu pour une durée d’exécution de trente-six mois, entre 2018 et 2020, le Projet de renforcement du système de distribution de la Sbee (Presredi) a pour ambition d’améliorer la qualité de la fourniture d’électricité au Bénin et réduire les pertes globales d’énergie évaluées à 23 % en 2015 dans les réseaux de répartition et de distribution de la Sbee. Il vise à assurer l’accessibilité à l’électricité à quelque 212 000 habitants dont au moins 109 000 femmes et aux commerces, entreprises, usines et industries dans les localités de Cotonou, Porto-Novo, Akpro-Missérété, Sèmè-Kpodji, Lokossa, Dogbo, Djakotomey, Klouékanmè, Toviklin, Abomey, Bohicon et Zogbodomey. L’extension des réseaux de distribution en moyenne et basse tensions de la Sbee dans ces zones permettrait à la Sbee de disposer d’un potentiel supplémentaire de 40 000 nouveaux abonnés et de réaliser 10 000 branchements au profit des ménages.

Le projet a rencontré des difficultés dans la finalisation des procédures de recrutement des entreprises pour la fourniture des matériels et l’exécution des travaux, ce qui a entraîné un retard dans leur démarrage.

Le coût du projet était évalué à 21 milliards F Cfa. Il est cofinancé par le Fonds africain de développement (Fad) du Groupe de la Bad sous forme de don et de prêt à hauteur de 43 %, l’Agence française de développement (Afd) à 47 % et une contrepartie de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) de 10 %■