La Nation Bénin...
L’interdiction faite aux populations de traverser le fleuve Niger a pour finalité d’éviter qu’un drame ne survienne du fait des conditions peu commodes dans lesquelles les embarquements sont faits. Le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement l’a expliqué, vendredi dernier, au cours d’une sortie médiatique à Cotonou.
De
la manière dont les populations embarquent dans les pirogues pour traverser le
fleuve Niger, il n’est pas exclu qu’un drame survienne. Tant le nombre de
personnes par embarcation est exagéré et échappe à tout contrôle des autorités
des deux pays. Il fallait donc agir avec célérité pour mettre fin à cette
situation déplorable. C’est une décision qui a pour unique motivation de sauver
les vies humaines, qu’il s’agisse de Béninois ou de Nigériens. C’est du moins
la lecture que fait Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et
porte-parole du gouvernement, de l’interdiction de la traversée du fleuve
Niger. Il l’a fait savoir lors de la conférence de presse itinérante qu’il a
donnée, vendredi 24 mai à Cotonou. “Nous avons ouvert les frontières mais les
autres disent que les frontières sont fermées. Le trafic normal qui devait
prendre par le pont est dérouté vers le fleuve avec des embarcations que
personne ne contrôle”, indique le porte-parole du gouvernement qui expose les
craintes des autorités béninoises. “Vous avez vu circuler les images de
personnes qu’on entasse dans les barques. C’est parce qu’un drame n’est pas
encore arrivé qu’on n’en parle pas assez mais nous ne pouvons attendre que cela
arrive d’abord”, poursuit Wilfried Léandre Houngbédji tout en insistant qu’il
relève d’une logique que si la frontière est fermée au niveau du pont, qu’elle
le soit aussi au niveau du fleuve. Surtout dans un contexte où les autorités
nigériennes portent des accusations à l’endroit du Bénin, il est prudent de
contrôler les flux migratoires par le fleuve. “Ceux qui disent que la frontière
est fermée peuvent relever qu’en favorisant le trafic par le fleuve vers leur
pays nous envoyons des agresseurs chez eux ; or ce sont essentiellement leurs
compatriotes qui passent par là”; explique-t-il.
En
attendant que la situation ne se normalise entre les deux pays, le Bénin a une
alternative pour le trafic normal entre les deux pays en passant par le
Nigeria. C’est dans cette dynamique que la frontière entre le Bénin et le
Nigeria à la hauteur de Ségbana a été ouverte. “ Nous savons qu’une partie des
marchandises qui passent par ce poste frontalier va au Niger et le reste au
Nigeria”; fait comprendre le porte-parole du gouvernement.
Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement