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Intégration et défis sécuritaires en Afrique de l’Ouest: Une concertation régionale pour renforcer la coopération aux frontières

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les responsables nationaux de la gestion des frontières de l’Afrique de l’Ouest examinent les défis sécuritaires et humanitaires les responsables nationaux de la gestion des frontières de l’Afrique de l’Ouest examinent les défis sécuritaires et humanitaires

Réunis à Cotonou, les 19 et 20 août, les responsables nationaux de la gestion des frontières de l’Afrique de l’Ouest examinent les défis sécuritaires et humanitaires qui fragilisent la région. Objectif : renforcer la coopération transfrontalière pour garantir la libre circulation, lutter contre les trafics et faire des frontières des espaces de développement partagé.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 20 août 2025 à 08h13 Durée 3 min.
#gestion des frontières de l’Afrique de l’Ouest

La coopération transfrontalière en Afrique de l’Ouest, mise à rude épreuve par l’insécurité et les trafics illicites, est au centre d’une concertation régionale ouverte, hier mardi 19 août à Cotonou. C’est à la faveur de la deuxième réunion des responsables des structures nationales de gestion des frontières qui se tient à l’initiative de la Commission de la Cedeao avec l’appui de l’Union africaine.

Durant deux jours, les participants venus des Etats membres passent en revue les actions menées, partagent leurs expériences et envisagent de nouvelles approches pour une meilleure gouvernance des espaces frontaliers. L’objectif visé est d’assurer la libre circulation des personnes et des biens, renforcer la sécurité et stabiliser les zones transfrontalières.

En ouvrant les travaux, Yafradou Adam Taïrou, directeur de cabinet du ministre béninois de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a insisté sur la nécessité d’une approche collective.

« Cette rencontre offre un cadre propice pour évaluer les progrès accomplis, mutualiser nos expériences respectives, identifier les défis persistants et formuler des recommandations concrètes en vue d’une gestion efficace de nos frontières communes », a-t-il déclaré.

« Nos frontières ne doivent plus être perçues comme des lignes de séparation, mais comme des espaces de coopération, d’échange et de développement partagé », a-t-il poursuivi, rappelant l’engagement du Bénin dans cette dynamique.

 

Défis multiples 

Les enjeux sont de taille et appellent à renforcer la coordination et à promouvoir une approche inclusive impliquant les communautés locales, a souligné Albert Siaw-Boateng, directeur de la Libre circulation des personnes et des Migrations à la Commission de la Cedeao, citant l’insécurité, la criminalité transfrontalière, la migration irrégulière, le trafic de drogue et d’armes, sans oublier les menaces terroristes.

La rencontre, placée sous l’égide de Francis Langumba Keili, de l’Office national de sécurité de la Sierra Leone, met l’accent sur le partage de bonnes pratiques. Plusieurs initiatives sont au cœur des échanges, notamment l’expérience du Bénin avec ses plans locaux de sécurité et l’implication des collectivités, la Stratégie d’appui à la transition incomplète (Sati), la gestion pacifique des ressources naturelles partagées dans le bassin du fleuve Sénégal ou encore l’initiative de coopération transfrontalière entre les communes de Tominian (Mali) et de Kossi (Burkina Faso).

Pour Youssoufou Adam, directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (Abegief), cette réunion doit marquer « le point de départ de nouvelles dynamiques régionales, porteuses d’espoir pour les populations frontalières ». Il a salué le rôle du Programme régional d’appui à la coopération transfrontalière comme « levier stratégique pour le renforcement de la cohésion entre les populations ».

Vers une feuille de route triennale

Au-delà du partage d’expériences, les discussions portent aussi sur le financement durable des projets et programmes, la mise en place d’organismes de coopération transfrontalière, la maîtrise des flux migratoires et la prise en compte des menaces émergentes sur la gouvernance des frontières terrestres, fluviales et maritimes à savoir changements climatiques, gestion des ressources partagées ou encore crises sanitaires.

Dr. Stefan Buchwald, ambassadeur d’Allemagne près le Bénin Bénin, a exprimé son optimisme quant aux résultats. Selon lui, les leçons tirées des projets pilotes permettront de « planifier de façon conjointe et réaliste les actions des trois prochaines années », à travers une feuille de route triennale 2025-2027.

La rencontre de Cotonou doit ainsi déboucher sur des recommandations fortes pour améliorer la gouvernance, la sécurité et le développement dans les zones frontalières de la Cedeao. Elle sera suivie, les 21 et 22 août, d'une réunion de la Plateforme d’échanges et de coordination sur la gestion des espaces frontaliers en Afrique de l’Ouest (Pecagef), afin de traduire les conclusions des responsables nationaux en plans d’action opérationnels.