Drame de Thio: La diligence des secours saluée après le naufrage du bus

Le drame du bus de la compagnie de voyage Stm qui a plongé dans le fleuve Ouémé sur la route nationale inter-Etats n°2 en direction de Malanville intervient moins de dix jours après un exercice intensif de simulation autour du Plan national de contingence. Exercice dont le but était de s’assurer qu’en temps opportun, chaque maillon de la chaîne joue pleinement sa partition. L’Agence béninoise de protection civile (Abpc) comme si elle avait une sorte de prémonition, avait réuni des acteurs clés pour tester leurs réflexes en cas d’éventuelles crises, jauger en situation fictive les capacités opérationnelles des acteurs concernés par les actions de l’Agence afin d’améliorer leur réactivité en cas de crise réelle par des exercices de simulation autour du plan national de contingence (Pnc). Un exercice qui, comme on le voit, a permis de gérer le dernier cas de drame en date avec la célérité requise.

Dès l’alerte, l’Agence béninoise de protection civile a mobilisé ses équipes sur le terrain. Avec le concours de la police républicaine, du corps médical de l’hôpital de zone de Savè et de pêcheurs locaux, la priorité a été donnée au sauvetage des survivants, à la recherche des corps et ou d’éventuels survivants et à la sécurisation des lieux. « La situation est assez calme aujourd’hui, car le bus a été retiré de l’eau et la majorité des corps repêchés », a indiqué le directeur général de l’Abpc, tout en soulignant la coordination parfaite entre toutes les parties prenantes.

« Nous avons travaillé sans relâche, nuit et jour, pour retrouver les victimes et sécuriser la zone. L’appui des pêcheurs locaux, grâce à leur connaissance du fleuve, a été déterminant », précise Abdel Aziz Bio Djibril, directeur général de l’Abpc. Pour ce qui est du bilan, 54 passagers ont initialement embarqué dont deux sont descendus à Bohicon, ce qui fait 52 passagers à bord au moment du drame. « Il y a neuf survivants. Actuellement, six personnes sont portées disparues. Au premier jour, 27 corps ont été repêchés, et le deuxième jour, 10 corps, ce qui fait un total de 37 corps repêchés à ce jour », a confié Aziz Bio Djibril. Pour ce qui est des recherches, elles se poursuivent encore. « Les pêcheurs locaux ont apporté une aide précieuse. L’Abpc a également déployé une barque plus puissante pour renforcer l'équipe. L'identification des corps est menée par la police républicaine de Savè, en collaboration avec le procureur de la République et le corps médical», précise-t-il.

Réactivité, professionnalisme et coordination

L'identification des corps se fait aussi. « Les parents qui savaient que leurs proches avaient pris le bus et n'ont pas eu de nouvelles se sont déplacés et rassemblés à l'hôpital de zone de Savè pour l'identification. La police républicaine de Savè, en lien avec le procureur de la République et le corps médical, aide les parents à procéder aux identifications. Les corps seront remis aux parents individuellement », a aussi confié le directeur général de l’Abpc à notre rédaction. Un total de 37 corps a été repêché à ce jour (27 le premier jour, dont 23 dans le bus et 3 dans les environs, et 10 le deuxième jour). Six corps sont toujours portés disparus. Concernant les provenances/origines, le bus est nigérien bien qu'immatriculé au Mali. Il y avait à son bord beaucoup de Nigériens, mais aussi des Béninois et probablement d'autres nationalités étrangères.

La gestion de cet autre accident tragique mais instructif, illustre combien la réactivité, le professionnalisme et la coordination des services de secours béninois, pilotés par l’Abpc sont essentiels pour limiter les conséquences des catastrophes et protéger la vie humaine. Cette synergie entre services officiels et savoir-faire communautaire a permis d’accélérer les recherches et d’augmenter les chances de retrouver rapidement les victimes. Mais il est aussi le résultat de la disponibilité d’un plan de contingence nationale régulièrement éprouvé au terme d’exercices de mise en condition. Leur diligence est unanimement saluée, de même que leur professionnalisme et réactivité. Cette synergie permet de limiter l’ampleur de la tragédie et de donner un cadre digne à l’accompagnement des familles pour qui, la douleur reste intense. Cet élan collectif qui conjugue expertise technique, discipline administrative et solidarité locale, constitue un motif de réconfort pour les proches des victimes.