La Nation Bénin...

Le chef de l’Etat était, ce jeudi 22 décembre, devant la Représentation nationale pour son premier discours sur l’état de la Nation. Bref et concis, cette adresse du président de la République rappelle ses engagements vis-à-vis du peuple béninois et invite au travail, au courage et à l’espoir.
Le président Patrice Talon a surpris plus d’un dans la ponctualité qu’il a imprimée à la cérémonie consacrant son premier discours sur l’état de la Nation devant l’Assemblée nationale. Non seulement il est venu à temps pour l’exercice, mais il n’a pas fait attendre les députés. Mais c’est surtout le contenu du discours qui aura épaté plus d’un. En vingt-cinq minutes, Patrice Talon avait fini d’accomplir cette obligation que lui impose l’article 72 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Il dit y être venu pour partager à nouveau « la grande espérance ainsi que les heureuses perspectives » que le peuple béninois s’est offert à la faveur de l’alternance démocratique qui a consacré son avènement au pouvoir. Et à l’occasion, rappelle le chef de l’Etat, « La situation politique, économique et sociale de notre pays n’était guère reluisante ». Elle était caractérisée, note-t-il, par « la suprématie écrasante du pouvoir exécutif et le clientélisme », tandis que l’indice de développement humain n’était pas favorable pour laisser envisager une continuité à l’issue heureuse. Le Bénin alors classé 166e rang sur 177 pays était devenu inquiétant sur plusieurs plans, précise Patrice Talon qui égrène la longue liste des dysfonctionnements dont son gouvernement a hérité.
Redorer le blason du Bénin
Malgré la situation du pays peint par lui, le chef de l’Etat reste confiant en l’avenir et entend combler les attentes de ses compatriotes. « J’ai pleinement conscience de la légitimité de l’impatience de nos concitoyens et j’appréhende dans sa juste mesure l’immensité de la tâche qui attend mon Gouvernement et moi-même. C’est pourquoi je voudrais redire en cette occasion solennelle que mon mandat ne sera pas celui des fausses promesses mais plutôt celui de la responsabilité», indique-t-il. Son œuvre, rappelle-t-il une fois encore, sera accentuée sur le redressement du pays. Le temps, la méthode, la rigueur, l’expérience constituent autant d’éléments sur lesquels Patrice Talon projette d’asseoir son action. Et à l’impatience de ses compatriotes de le voir réformer le pays, il associe volontiers le tien. « Je suis tout aussi impatient de réformer, de reconstruire sachant que les réformes ne seront pas achevées en une année et qu’il n’y aura pas non plus le plein emploi au bout d’une année seulement », souligne-t-il. A ses compatriotes, il lance aussi un « appel au bon sens et au patriotisme » et leur demande de s’isoler de « l’esprit mesquin et immature de la diabolisation qui tronque dangereusement la réalité, pervertit les objectifs et compromet inutilement l’unité nationale ».
Le président de la République assoit davantage son optimisme sur les premières initiatives ou décisions prises par son Gouvernement. Lesquelles, précise-t-il, avaient pour principal objectif « d’arrêter la saignée de la dépense publique par l’identification et la résorption des poches de gaspillage de l’argent public ». L’acte fondateur a été la réduction du train de vie de l’Etat grâce notamment, à une redéfinition à la baisse du nombre de ministères, soit une réduction de 25%, sans oublier la réduction du nombre de directions générales de 430 à 280. Ensuite, « tous les secteurs de la vie économique, sociale et administrative ont été mis en chantier très rapidement ».
Optimisme
Une série de mesures urgentes a été également prise rapidement pour corriger des dysfonctionnements ou des insuffisances dans plusieurs secteurs. Mais Patrice Talon ne veut pas s’en satisfaire. Je prends, dit-il, « l’engagement de veiller à ce que l’attente ne soit pas trop longue. Nous avions longtemps pensé notre développement comme une série de petites retouches sectorielles à court terme et sans aucun creuset économique structuré. Nous avions pris l’habitude de traiter à chaud les problèmes et de nous contenter de solutions limitées aux circonstances qui les ont générées ». Il diagnostique un manque de vision globale contre lequel son Gouvernement a proposé « un vaste programme d’actions à la fois global, ambitieux et visionnaire » pour impulser une nouvelle dynamique de développement dans notre pays. Mais il faudra « du courage, beaucoup de courage pour garder un rythme soutenu dans l’effort et la persévérance », implore-t-il. Pour le chef de l’Etat, aucune main ne sera de trop face à la tâche et en conjuguant les efforts pour l’intérêt général, « nous parviendrons à faire de notre pays, un pays stable, un pays uni et de paix, un pays à économie prospère et de bien-être partagé ».
Convaincu de la justesse des mesures et solutions proposées par son Gouvernement qui s’essaie depuis plus de huit mois. Avec lui, et il insiste beaucoup là-dessus, la méthode sera à la rigueur et la gouvernance sans complaisance avec en toile de fond une rationalisation des ressources. En somme, l’espoir est permis et le futur du Bénin est prometteur, est allé dire Patrice Talon devant le Parlement, clamant avec insistance sa foi en un avenir meilleur?