La Nation Bénin...

Outre le caractère succinct du message sur l’état de la nation prononcé ce jeudi 22 décembre, Patrice Talon a marqué encore positivement les esprits. Il a réussi à apporter une cure de jouvence à l’ordre protocolaire qui était de mise sous les régimes précédents à l’occasion de cette cérémonie.
Il a été noté hier l’absence remarquable de certains habitués, notamment les présidents d’institutions de la République, des membres du corps diplomatique accrédité près le Bénin, les rois et têtes couronnées de la ville de Porto-Novo, les sages et notables de Porto-Novo, les autorités morales et religieuses de la ville capitale et autres autorités politico-administratives de Porto-Novo. Il n’y a pas eu le ballet de ceux-ci. Le roi Toffa IX de Porto-Novo a débarqué hier au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Mais il a été éconduit à l’entrée de l’hémicycle par les éléments de la garde républicaine qui veillaient au respect du protocole, malgré son insistance à s’introduire dans la salle de plénière des députés. Il ne devrait en être autrement d’autant qu’il a n’a pas été invité. L’article 72 de la loi fondamentale qui organise cette cérémonie stipule : « Le président de la République adresse une fois par an un message à l’Assemblée nationale sur l’état de la nation. Il peut aussi à tout moment adresser des messages à l’Assemblée nationale. Ces messages ne donnent lieu à aucun débat ; ils peuvent toutefois inspirer les travaux de l’Assemblée ». Nulle part, il n’est prévu la présence des présidents d’institutions de la République, des membres du corps diplomatique accrédités près le Bénin, des membres des Organisations de la Société civile et autres.
Même du côté du Gouvernement, c’est une légère délégation qui a été dépêchée. Il n’y avait que cinq ministres en l’occurrence Pascal Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané, Joseph Djogbénou, Odile Atanasso et Salimane Karimou. Ce qui tranche avec la pratique observée sous les précédents régimes où c’est tout le Gouvernement qui se transporte à l’Assemblée nationale.
Beaucoup ont salué hier cette innovation positive du régime du Nouveau départ qui donne la preuve palpable de sa détermination à redresser certaines dérives et mauvaises pratiques.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau