La Nation Bénin...
La session extraordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociation s’est tenue, ce mardi 9 septembre à Cotonou. Cette rencontre, présidée par le ministre d’État chargé de la Coordination de l’Action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a mobilisé une importante délégation gouvernementale, les responsables syndicaux ainsi que des représentants du Conseil national du patronat.
A quelques jours de la reprise des classes, l’Exécutif et les partenaires sociaux se sont retrouvés pour évaluer les préparatifs de la rentrée 2025-2026 et anticiper les défis qui persistent malgré les progrès enregistrés dans le système éducatif. L’objectif de cette session était double : d’une part, présenter aux partenaires sociaux les diligences effectuées par le gouvernement pour assurer une rentrée scolaire et universitaire 2025-2026 sereine ; d’autre part, recueillir leurs doléances et suggestions afin de renforcer la concertation et d’apaiser le climat social à la veille de la reprise des classes. Abdoulaye Bio Tchané a rappelé que l’éducation demeure le socle de tout développement durable et le véritable levier par lequel s’opère la transformation économique, sociale et culturelle d’une nation. Citant Nelson Mandela, il a insisté sur l’importance de faire de l’école non seulement un lieu de transmission du savoir, mais également un espace de formation citoyenne. En s’attardant sur les conditions d’une rentrée apaisée, le ministre d’État a souligné la volonté du gouvernement de consolider les acquis et d’accroître les performances déjà enregistrées au sein du système éducatif. A l’appui de son propos, il a présenté les résultats des examens de 2025 qui témoignent d’un progrès significatif : 89,81 % de réussite au Cep, 77,25 % au Bepc et 73,02 % au baccalauréat, contre 56,91 % seulement l’année précédente. Ces performances, parmi les meilleures jamais obtenues, sont le fruit d’efforts conjoints impliquant enseignants, apprenants, parents et autorités, et illustrent la pertinence des réformes engagées.
Toutefois, Abdoulaye Bio Tchané a rappelé que des défis majeurs subsistent et doivent être relevés sans délai. L’amélioration durable des conditions de vie et de travail des enseignants, l’adaptation des programmes aux réalités d’une économie en pleine mutation, la meilleure répartition des infrastructures éducatives sur le territoire national, l’intégration effective des outils numériques dans les pratiques pédagogiques et la réduction des inégalités d’accès à l’éducation, notamment pour les filles et les enfants des zones défavorisées, constituent autant de priorités identifiées. Ces enjeux, a-t-il insisté, nécessitent la mobilisation de tous les acteurs pour faire de l’école béninoise un véritable moteur de développement.
Cette rencontre a aussi permis aux centrales et confédérations syndicales de présenter leurs doléances au gouvernement.
Doléances
Le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin, Nagnini Kassa Mampo, soutenu par ses homologues de la Csa et de la Cosi-Bénin, a exposé des préoccupations jugées urgentes. Parmi celles-ci figurent le reversement des enseignants contractuels en fonctionnaires de l’État, le recrutement massif d’enseignants qualifiés pour répondre aux besoins croissants des écoles, collèges, lycées et universités, le retour en formation des professeurs adjoints, la prise en compte des années de service des Acdpe dans les procédures de reclassement, la suppression de la mensualisation des primes de rentrée ainsi que la mise en place d’un mécanisme équitable d’avancement et de reclassement des agents sous contrat local.
En réponse à ces revendications, Abdoulaye Bio Tchané a réaffirmé la disponibilité du gouvernement à maintenir un dialogue permanent et constructif avec les partenaires sociaux. Il a rappelé que le dialogue social constitue le socle de la gouvernance éducative et demeure le gage d’un climat de sérénité propice à la réussite du système. En citant Kofi Annan, il a conclu son propos en rappelant que la connaissance est le pont vers la liberté, la démocratie et la condition même du développement.
Cette session extraordinaire, qui a réuni gouvernement, syndicats et patronat, apparaît ainsi comme une étape cruciale dans la préparation de la rentrée scolaire et universitaire 2025-2026. Elle confirme la volonté des autorités de conjuguer réformes, performance éducative et justice sociale, tout en impliquant l’ensemble des acteurs dans la construction d’un système éducatif performant et résilient.
Concertation gouvernement-syndicats