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Atteinte à la sûreté de l’Etat déjouée: Les dessous d’un échec retentissant

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La joie perceptible des Béninois de reprendre le cours normal de leur vie, dès le lendemain témoigne à satiété de ce qu’ils ne sont pas demandeurs d’un coup de force militaire La joie perceptible des Béninois de reprendre le cours normal de leur vie, dès le lendemain témoigne à satiété de ce qu’ils ne sont pas demandeurs d’un coup de force militaire

Au lendemain de la tentative militaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, quels enseignements en tirer ?

Par   Paul AMOUSSOU, le 10 déc. 2025 à 03h16 Durée 3 min.
#Tentative de coup d’Etat au Bénin

Le cours des dramatiques événements du 7 décembre dernier aurait été autre, n’eût été l’opposition des forces de défense républicaines face à l’assaut des éléments félons. Mais il y a un autre facteur déterminant, à savoir l’erreur de casting du groupuscule d'assaillants,  qui ont misé sur la supposée impopularité du gouvernement en place, au point de faire appel à la rue. Visée chimérique, qui a servi la cause de l'ordre légal.

Il faut le dire de go : si la tentative de coup d’Etat cavalièrement orchestrée par un groupuscule de militaires a échoué, c’est bien parce qu’il s’agit d’un coup sans cause, sans fondement objectif, si ce n’est le chapelet de raisons (sic !) égrené par les auteurs, qui ont plutôt laissé songeur et perplexe. Du reste, qui veut noyer son chien, c’est connu, l’accuse de rage.

D’où le flop de l'appel de mobilisation de la masse, fait un temps par les putschistes à la Société de radiodiffusion et de télévision du Bénin, qu’ils ont contrôlée en profitant du léger système de gardiennage des lieux ! Le président Talon a donc raison, lors de son intervention télévisuelle dimanche soir, d’indiquer qu’il s’agissait de motifs fallacieux. En clair, il n’y a eu aucune adhésion populaire à cette aventure machiavélique, quand bien même, tel un mantra lancinant, le message des putschistes est passé un temps en boucle sur la télévision nationale.  C’est dire que ce coup de force ne pouvait aboutir, car impopulaire, en raison de l’indifférence des populations qui vaquaient dimanche dernier à leurs activités comme si de rien n’était, loin du théâtre des opérations.  Et la joie perceptible des Béninois de reprendre le cours normal de leur vie, dès le lundi, témoigne à satiété de ce qu’ils ne sont pas demandeurs d’un coup de force militaire synonyme de lendemains incertains à l’image de ce qui a cours actuellement dans les pays de la sous-région où la démocratie a cédé place aux juntes militaires.  

Une bérézina

La seule réussite des mutins, outre cette publicité calamiteuse dont le Bénin n’avait guère besoin pour se révéler au monde, reste leur déclaration sur la télévision nationale qui a ensuite rapidement circulé sur les réseaux sociaux. C’est un euphémisme de dire que le coup a fait pschitt !! Pourtant, dans la tradition des putschs, lorsque l’annonce est faite, les populations (même si elles ne comprennent rien aux motivations des putschistes), prennent souvent la rue pour manifester leur joie qui traduit l’impopularité du président renversé. En l’occurrence, et d’ailleurs, point de président renversé, en dépit de l’assaut armé et violent subi par le chef de l’Etat en sa résidence.

Personne n’est sorti célébrer les mutins. Les populations, généralement, demandaient plutôt quel intérêt de faire un coup d’Etat dans le Bénin d’aujourd’hui. Des vox populi, il ressort que malgré les défis restant à relever pour favoriser le bien-être global, le Bénin a fait des progrès remarquables ces dernières années et que le président Talon n’est pas impopulaire comme ont tenté de le faire croire les putschistes et leurs commanditaires. Certes, un temps sur les réseaux sociaux, dimanche dernier, certains ont jubilé, mais la majorité condamnait plutôt et affirmait sa certitude que l’ordre républicain devrait rester inchangé. C’est là, indubitablement, un signe de la confiance des citoyens en leurs institutions et, surtout, en la capacité du gouvernement à affronter avec efficacité et succès l’épreuve qui lui était proposée.