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Éliminatoires CAN 2026 / Conférence de presse d’avant-match: Ouzérou Abdoulaye : « Nous respectons le Nigéria, mais nous avons nos ambitions »

Sports

À la veille du choc Bénin–Nigéria comptant pour le dernier tour qualificatif de la CAN féminine Maroc 2026, le sélectionneur des Amazones, Ouzérou Abdoulaye, s’est confié en conférence de presse. Calme, lucide et ambitieux, il croit en la capacité de son groupe à déjouer les pronostics face aux Super Falcons, tout en posant les bases d’un projet durable pour le football féminin béninois.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 24 oct. 2025 à 13h32 Durée 2 min.
#Éliminatoires CAN 2026 #Conférence de presse d’avant-match

La Nation : Comment avez-vous préparé la rencontre de ce vendredi face au Nigéria, et quelles sont vos attentes ?

 

Ouzérou Abdoulaye : « Nous avons préparé ce match comme d’habitude. Ce n’est pas parce que c’est le Nigéria que nous devons changer nos habitudes ou nous mettre une pression inutile. Le programme de préparation a débuté il y a un peu plus de vingt jours avec les joueuses du championnat national. Par la suite, celles évoluant à l’étranger nous ont rejoints. Même si certaines, comme Lucie Tangué, ne sont arrivées que lundi, leur expérience facilite l’intégration. Les locales ont déjà bien assimilé nos principes de jeu. Nous savons qui est le Nigéria et où nous nous situons. Nous respectons cette grande équipe, mais nous venons avec ambition, sans complexe. Nous voulons entrer dans l’histoire, sans pression, en jouant avec plaisir et exigence. »

 

Le Bénin vient d’affronter le Nigéria chez les hommes. Peut-on établir un parallèle avec ce duel féminin ?

« Je ne pense pas. Ce sont deux contextes différents. Les Guépards et les Super Eagles évoluent dans un autre univers que les Amazones et les Super Falcons. Il ne faut donc pas comparer. Nous avons préparé ce match avec sérénité, en étudiant bien notre adversaire. Le Nigéria est redoutable, mais nous progressons. Le football féminin béninois a beaucoup évolué. C’est la première fois que nous atteignons ce stade des éliminatoires. Les U17 et U20 ont aussi brillé. Tout cela montre qu’il y a un travail de fond. Nous voulons désormais nous installer durablement parmi les meilleures nations africaines. »

Vous jouerez à Lomé, et non à Cotonou. Cela change-t-il quelque chose pour vous ?

« C’est vrai, nous aurions aimé jouer à domicile. Mais nous connaissons bien Lomé. Nous y avons souvent gagné, que ce soit avec les U20 ou les A. Nos supporters feront le déplacement, donc pour moi, Lomé ou Cotonou, c’est pareil. Nous nous sentons chez nous. »

 

Une nouvelle joueuse, Alicia Assogba, rejoint le groupe. Quelle est votre impression ?

« Alicia, je la suis depuis près d’un an. Son arrivée s’inscrit dans notre vision à moyen terme : bâtir une équipe compétitive et durable. Nous voulons intégrer des jeunes talents de 16 à 21 ans pour assurer la relève. Le football féminin nécessite d’anticiper, car les carrières y sont plus courtes. Nous avons besoin de renouveler constamment le groupe pour rester compétitifs. »

 

Quelle plus-value apportent les expatriées par rapport aux locales ?

« Sans manquer de respect aux entraîneurs locaux, il existe une différence de formation. Les filles formées en Europe ont une avance technique et tactique évidente. Elles servent de relais sur le terrain et tirent vers le haut leurs coéquipières du championnat national. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir des joueuses béninoises à l’étranger. Autrefois, il fallait regarder du côté du Nigéria. Désormais, ce n’est plus nécessaire, et c’est une vraie richesse pour nous. »

Quelle identité de jeu souhaitez-vous adopter face au Nigéria ?

« J’aime le jeu haut, la possession et la domination. Mais je sais que face au Nigéria, ce ne sera pas possible de la même manière. Il faut savoir s’adapter à l’adversaire et aux profils disponibles. Ce sera un match différent, mais cela ne me dérange pas. L’essentiel est de rester cohérent et compétitif. »

 

L’absence d’Aude modifie-t-elle votre approche du match ?

« Oui, un peu. C’est une joueuse importante, et son absence crée forcément un vide. Mais nous nous adaptons. Les filles ont envie de poursuivre l’aventure pour elle. Les jeunes progressent vite, techniquement et mentalement. Aujourd’hui, je suis plus serein qu’avant : le Nigéria a la pression, pas nous. »