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Barthélémy Biao, ancien recteur de l’université de Parakou:«Malgré les innovations et les acquis, beaucoup reste à faire»

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 23 janv. 2015 à 00h46

L’ancien recteur de l’université de Parakou, le professeur Barthélémy Biao, après la passation de service au professeur Prosper Gandaho se félicite des réalisations de son équipe saluées par l’ensemble de la communauté universitaire. Il parle ici de ses projets pour l’avenir.

La Nation : Monsieur le recteur, vous venez de passer la main au nouveau recteur élu. Les résultats de votre bilan parlent d’eux-mêmes. Avez-vous le sentiment d’un devoir accompli, après trois ans au service de la communauté universitaire ?

Barthélémy Biao : Comme vous le savez sans doute, la situation qui prévalait à l’université de Parakou fin 2011 début 2012 était telle que les défis étaient nombreux et multiformes. Il fallait non seulement ramener l’accalmie et la sérénité au plan du climat social, mais également remettre la communauté universitaire au travail dans l’accomplissement des missions traditionnelles de toute université : formation, recherche et service à la communauté.
Après trois années au service de la communauté universitaire, c’est assurément un sentiment du devoir accompli qui m’anime. En effet, à travers initiatives, réformes et actions, mon équipe et moi avons essayé de réaliser les attentes et les ambitions de départ. Et tous les aspects de la vie de notre institution ont connu des avancées notables. L’approche de gouvernance participative et totalement inclusive marquée par de nombreuses séances d’échanges et de travail avec toutes les composantes de la communauté universitaire, ainsi que le fonctionnement normal et régulier de tous les organes statutaires de gouvernance de l’université ont permis d’avoir un climat social relativement apaisé.
Les conditions ainsi créées ont permis les grandes avancées que nous avons résumées dans un petit document de bilan et qui peuvent être ici brièvement rappelées : rationalisation et assainissement de la gestion financière, consolidation, modernisation et diversification des programmes de formations, recherche universitaire plus visible avec l’organisation du premier colloque international de l’UP, renforcement et modernisation des infrastructures et équipements, une coopération interuniversitaire et relations extérieures redynamisées, professionnalisation des formations et de l’insertion professionnelle au cœur des préoccupations.

La communauté universitaire a décerné un satisfecit à vous et à votre équipe pour les réalisations. Mais avez-vous néanmoins des regrets aujourd’hui, quand vous jetez un coup d’œil dans le rétroviseur ?

Comme vous vous en doutez certainement, la construction d’une université est une œuvre gigantesque et de longue haleine. Aussi, malgré les innovations entreprises et les acquis de ces trois dernières années, nous avons le sentiment que beaucoup reste à faire pour l’édification et le rayonnement de notre université. Plus spécifiquement des difficultés et contraintes inhérentes à notre environnement et aux ressources disponibles ont constitué des limitations à notre détermination pour une université de Parakou paisible et résolument tournée vers la réalisation de ses ambitions essentielles. Ainsi l’administration rectorale a subi les effets collatéraux des revendications liées aux œuvres sociales. De même certains projets d’infrastructures qui nous tenaient à cœur, bloc des bureaux pour enseignants, nouvelle bibliothèque universitaire notamment n’ont pu être réalisés entièrement.

Avez-vous déjà une idée de votre prochain point de chute ?

Bien que, pour assumer cette responsabilité de recteur de l’université de Parakou pour trois ans environ, j’ai été rappelé d’une institution interétatique panafricaine dont le Bénin est membre et où j’étais en position de détachement, il convient de dire que je suis un enseignant permanent de l’université de Parakou. Le fonctionnement institutionnel des universités veut qu’à tour de rôle, des enseignants assument les responsabilités de doyens, vice-doyens, directeurs, directeurs adjoints, recteur et vice-recteurs. Mon point de chute est donc la position d’enseignant de l’UP. Toutefois, étant agent permanent de l’Etat, et au regard d’une riche expérience accumulée et des états de service, le principe du «partout où besoin sera» peut toujours s’appliquer.

Quels sont vos projets personnels ?

Je suis responsable à l’université de Parakou d’une unité de recherche qu’on appelle le Laboratoire de Recherche en Economie et Gestion (LAREG). Cette unité de recherche s’efforce d’avoir une visibilité internationale comme l’illustre notre participation en Novembre 2014 à Pékin (Chine) à la 10e Conférence internationale du réseau NTA sur les aspects macroéconomiques des Transferts intergénérationnels réponses de politique au changement démographique. Nous y avons présenté les résultats de l’équipe du Bénin qui est constituée de chercheurs du LAREG. L’objectif est donc de dynamiser cette unité de recherche non seulement pour soutenir les formations doctorales en vue mais également pour des travaux scientifiques individuels ou collectifs pertinents.

Un mot pour clore cette interview

Mon mot de fin est pour exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui par leur sollicitude et leur engagement ont permis les nombreuses réalisations de l’équipe que j’ai eu l’honneur de diriger pendant trois ans. Je pense d’abord au Dr Yayi Boni, président de la République, chef de l’Etat, chef du gouvernement qui a honoré l’université de Parakou d’une visite en 2014 en vue d’inaugurer des infrastructures pédagogiques. Je pense ensuite au ministre d’Etat, le professeur François Abiola pour sa bienveillante attention et son appui de tous les jours à nos sollicitations. Merci à toute la communauté universitaire (enseignants, étudiants, personnel administratif) qui a montré que la construction d’une université est une œuvre collective à laquelle chacun doit apporter sa part.