La Nation Bénin...
Définie
comme l’incapacité à concevoir après 12 mois de rapports sexuels réguliers non
protégés, l’infertilité peut concerner aussi bien les femmes que les hommes.
Quelles en sont les principales causes ? Quels sont les traitements disponibles
? Éléments de réponse avec Docteur Cédric Koussihouèdé, gynécologue,
obstétricien périnatologue.
L’infertilité
est une affection du système reproducteur masculin ou féminin qui empêche la
conception après un an ou plus d’essais. Elle touche de nombreux couples à
travers le monde et peut être une source de détresse émotionnelle et sociale.
Elle peut être due à des facteurs féminins, masculins ou mixtes. Selon les
spécialistes, dans un cas sur deux, les deux partenaires sont concernés. Chez
la femme, les principales causes incluent les troubles de l’ovulation (comme le
syndrome des ovaires polykystiques, Sopk), l’occlusion des trompes de Fallope,
souvent liée à des infections ou à des séquelles de chirurgies, l’endométriose,
une maladie qui peut altérer la qualité des ovocytes et affecter l’implantation
embryonnaire, les anomalies de l’utérus ou du col qui empêchent la nidation de
l’embryon.
Selon
le spécialiste, les causes les plus fréquentes chez l’homme sont les problèmes
de production ou de qualité des spermatozoïdes (faible mobilité, forme
anormale, nombre insuffisant, les maladies testiculaires, comme l’ectopie
testiculaire ou les oreillons, la varicocèle, une déformation des veines testiculaires
affectant la production et la qualité des spermatozoïdes).
«
Je recommande aux couples de consulter après 12 mois d’essais infructueux »,
confie Docteur Cédric Koussihouèdé. Toutefois, pour les femmes de plus de 35
ans, ce délai est réduit à 6 mois, car la réserve ovarienne diminue avec l’âge.
Comment diagnostiquer l’infertilité ?
Le
parcours diagnostique comprend plusieurs examens. Chez la femme : un bilan
hormonal (FSH, LH, AMH) pour évaluer la fonction ovarienne, une échographie
pelvienne et une hystérosalpingographie pour examiner l’état des trompes de
Fallope. Chez l’homme, il faut un spermogramme permettant d’analyser la qualité
et la quantité des spermatozoïdes, ainsi qu’un bilan hormonal et une
échographie testiculaire en cas de suspicion d’anomalie.
Selon la cause identifiée, plusieurs solutions existent notamment la stimulation ovarienne pour corriger les troubles de l’ovulation, la chirurgie réparatrice en cas d’obstruction des trompes ou de varicocèle, l’insémination artificielle pour améliorer les chances de conception, la fécondation in vitro (FIV), une technique qui consiste à féconder l’ovule en laboratoire avant de transférer l’embryon dans l’utérus.
Un impact psychologique important
«
L’infertilité peut générer une grande détresse émotionnelle et affecter la
dynamique du couple », note le médecin. Il est essentiel d’ouvrir le dialogue,
de se faire accompagner par un professionnel (psychologue, thérapeute de
couple) et d’adopter des stratégies de gestion du stress comme le yoga ou la
méditation.
Bien que l’infertilité soit une épreuve difficile, les progrès médicaux offrent aujourd’hui des solutions adaptées à chaque situation. Un accompagnement précoce et une prise en charge personnalisée permettent d’augmenter les chances de réussite et de mieux vivre ce parcours.
Docteur Cédric Koussihouèdé, gynécologue, obstétricien périnatologue