La Nation Bénin...
Un comportement responsable pour être à l’abri des maladies
non transmissibles (Mnt). De gestes simples, peu coûteux et moins stressants pour
nous épargner du pire. C’est ce à quoi Dr Salimane Amidou, coordonnateur
national du Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles
au ministère de la Santé, exhorte les populations, après avoir fait le lien
entre les aliments malsains et les Mnt et rappelé les efforts de l’Etat en
matière de réglementation des produits malsains.
Qu’est-ce qu’un aliment sain ?
Il s’agit des produits que l’on peut consommer et qui non
seulement garantissent notre sécurité mais également nous apportent les
nutriments nécessaires au développement et à la bonne santé.
Quel lien pourrait-on faire entre les aliments malsains et les maladies non transmissibles ?
Les maladies non transmissibles sont un ensemble de
maladies dues essentiellement à notre comportement, à ce que nous mangeons et à
la sédentarité. Certains aliments consommés abusivement peuvent entraîner des
dysfonctionnements dans l’organisme qui vont se traduire finalement par des
maladies.
Quels sont les aliments malsains, responsables de ces dysfonctionnements ?
En termes d’aliments malsains, nous parlerons du sel, du
sucre, du gras consommé abusivement. C’est aussi la consommation d’alcool et de
tabac. Le fait de ne pas consommer suffisamment de fruits et légumes. Les
normes recommandent cinq portions de fruits et légumes par jour. C’est
l’ensemble de ces facteurs qui va entraîner les maladies non transmissibles.
Lorsqu’on consomme les produits malsains, le sel, le sucre,
le gras et les produits transformés, on risque de contracter certaines maladies
telles que les maladies cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle, le
diabète, le cancer, les maladies respiratoires chroniques, sans oublier
l’altération de notre santé mentale.
Quelles sont les estimations du Bénin en matière de maladies non transmissibles ?
Les chiffres font plus peur de jour en jour. Actuellement,
97 % des adultes au Bénin présentent au moins un facteur de risque des maladies
non transmissibles ou au moins un comportement susceptible d’entraîner ces
maladies. Les conséquences sont grandes. Un adulte sur quatre aujourd’hui est
hypertendu, un adulte sur huit est diabétique. Plus grave encore, c’est que les
deux tiers des personnes hypertendues ne le savent pas. Elles s’en rendent
compte plus tard lorsqu’elles font un accident cardio-vasculaire ou
lorsqu’elles commencent par souffrir d’insuffisance ou quand la mort subite
survient.
Que fait l’Etat pour régle-menter la consommation des aliments malsains ?
L’Etat à travers les différents ministères joue un rôle
central dans la réglementation de la consommation de ces aliments. Mais il faut
souligner que les différentes structures (Ndlr : en charge de la
réglementation) ne travaillent pas toujours en synergie. Le Forum national sur
la réglementation des produits alimentaires malsains, des boissons et du tabac
au Bénin vise à mettre tous les acteurs au même niveau d’information, à faire
un état des lieux de la consommation des produits malsains, à identifier les
défis à relever et à responsabiliser chaque acteur afin que chacun puisse bien
jouer sa partition. Bien sûr que le ministère de la Santé est le premier
concerné par le sujet, mais la régulation des produits malsains fait appel à
plusieurs autres secteurs, notamment les ministères en charge de l’Agriculture,
de l’Industrie et du Commerce, le ministre de l’Economie et des Finances à
travers les douanes, les impôts, et celui en charge du Développement.
Comment prévenir ces maladies ?
Le ministère de la Santé a essayé de codifier les moyens de
prévention en lien avec un sigle très simple à retenir. C’est le zéro-zéro-cinq-trente et trois
P (0-0-5-30 3P). Ce qui veut dire 0 tabac, 0 alcool, 5 portions de fruits
par jour, 30 minutes d’activités physiques et sportives par jour et les trois
‘’P’’ qui correspondent à une alimentation peu salée, peu sucrée, peu gras.
Je souhaite que tout le monde s’approprie les messages de
prévention et que chacun travaille au quotidien à se rapprocher le plus
possible du ‘’0-0-5-3-0 3P’’.