La Nation Bénin...
Une session de formation destinée aux agents des laboratoires de contrôle de qualité des médicaments vétérinaires des États membres de l’Uemoa se tient du 17 au 28 novembre à Cotonou. Pendant dix jours, les participants seront formés aux méthodes normalisées décrites dans les pharmacopées internationales, un enjeu majeur pour la sécurité sanitaire animale, humaine et environnementale.
Dans un contexte où les maladies animales, la résistance antimicrobienne et les résidus médicamenteux menacent simultanément la santé publique et la sécurité alimentaire, le contrôle de qualité des médicaments vétérinaires s’impose désormais comme un enjeu stratégique pour toute la région ouest-africaine. Face à ces défis, les initiatives se multiplient pour garantir une sécurité sanitaire animale, humaine et environnementale conforme aux standards internationaux. C’est dans cette dynamique que se tient pendant 10 jours au Bénin, la formation régionale dédiée au contrôle de qualité des médicaments vétérinaires ouverte, hier 17 novembre à Cotonou. Organisée avec l’appui technique de l’Agence nationale de contrôle de qualité des produits de santé et de l’eau (Ancq), cette session réunit des analystes provenant de plusieurs États membres, et constitue une étape stratégique dans le renforcement du dispositif régional de surveillance pharmaceutique. Le choix du Bénin traduit la confiance croissante de l’Uemoa envers les capacités techniques de l’Ancq, dont les performances se sont significativement renforcées ces dernières années. Pour Achille Yemoa, directeur général de l’Ancq, cette initiative illustre le niveau d’exigence que s’impose désormais l’Union. « La tenue de cette session illustre la priorité accordée par l’Uemoa à la qualité, à la compétence et à la rigueur scientifique qui constituent les fondations de la sécurité sanitaire dans nos États », affirme-t-il. Il insiste sur le rôle central des analystes qui sont au cœur du dispositif de protection de la santé animale et humaine en tant qu’acteurs du contrôle de qualité. « Renforcer les capacités analytiques de nos laboratoires n’est plus une option, mais une exigence stratégique », a précisé le directeur de l’Ancq. L’harmonisation des pratiques, l’amélioration de la conformité aux standards internationaux et la consolidation du système régional sont les objectifs majeurs de cette session.
Résultats avec les réformes
Cette formation qui permettra de renforcer les capacités d’intervention des laboratoires, vise également à outiller les équipes pour accompagner la commission dans l’homologation des médicaments vétérinaires et la surveillance de leur qualité. Le sous-secteur de l’élevage représente environ 27 % du produit intérieur brut agricole de l'Union et constitue un pilier de la politique agricole adoptée depuis 2001. Ibrahima Karambe, conseiller au bureau de la représentation de l’Uemoa au Bénin, a rappelé son importance dans l’économie régionale. Il a également présenté les résultats encourageants de la première campagne régionale de contrôle qualité menée en 2022-2023, avec 92,6 % des 180 lots contrôlés qui étaient conformes, 84,2 % de conformité pour les produits à base d’albendazole, 97,8 % pour les médicaments à base d’oxytétracycline et 95 % pour les vaccins aviaires. Des progrès notables, mais encore insuffisants selon lui. « Il est nécessaire de poursuivre les efforts pour une surveillance accrue et régulière afin de préserver la qualité des médicaments vétérinaires en circulation dans nos États », a-t-il exhorté.
Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, Ali Imorou Bah Chabi, cette session intervient dans un contexte national particulièrement dynamique. « Le gouvernement a engagé des réformes profondes dans le secteur pharmaceutique: modernisation du contrôle de qualité, construction d’un laboratoire national aux standards internationaux, et professionnalisation continue du personnel scientifique », rappelle-t-il. Il souligne la pertinence du dispositif régional mis en place par l’Uemoa depuis 2006, qui constitue un pilier essentiel pour harmoniser les pratiques, élever les standards et garantir un système cohérent de surveillance pharmaceutique. Durant les dix jours que durera l’atelier, les participants seront initiés aux normes internationales, aux principes analytiques, aux méthodes de calcul et à l’interprétation des résultats de contrôle de qualité définis dans la pharmacopée américaine. Ali Imorou Bah Chabi invite les participants à faire preuve de rigueur et d’engagement. « Les résultats attendus contribueront à améliorer la qualité des médicaments vétérinaires dans toute la sous-région, avec un impact significatif sur la santé animale, la santé publique et la sécurité sanitaire », a-t-il fait savoir.
Lancement de la session régionale de formation sur le contrôle de qualité des médicaments vétérinaires