La Nation Bénin...
La
valorisation du paysage Otammari se poursuit avec différentes activités
menées dans le cadre du projet ‘’la
route des tatas’’ financé par l’ambassade de France au Bénin. C’est ce qui a été
expliqué aux ambassadeurs de l’Union européenne, lors d’une visite à Boukombé,
mercredi 15 mai dans le cadre de la semaine de l’Europe tenue du 13 au 17 mai.
«
L’initiative est née de l’ambassade de France qui a décidé de soutenir en 2017
le gouvernement béninois à travers son Pag qu’il a dénommé Tata premium. La
commune de Boukombé est sélectionnée pour conduire ce projet », informe Guy
N’Dah, guide sur le circuit la route des tatas. Le projet, porté par le ministère
du Tourisme, de la Culture et des Arts, conçu, réalisé et animé par des acteurs
locaux, a été soutenu financièrement par
la France à hauteur de 150 000 euros (98 393 550 francs Cfa). Il a été finalisé
en 2019, mais continue à produire ses effets en permettant à cette zone de
l’Atacora de rester attractive dans un contexte de raréfaction de l’offre
touristique en raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans une
grande partie du département.
Le
projet vise à asseoir une stratégie touristique sur les communes de
Toucountouna, Natitingou et Boukombé. Il s’agit pour les acteurs de développer
la notoriété de la destination, d’augmenter la programmation de la route des
tatas par les tours opérateurs nationaux et internationaux, de travailler sur
la qualité des accueils des visiteurs qui sont sur cette destination et les
actions collectives qui sont concentrées beaucoup plus sur la restauration des
tatas, des sites attractifs. Guy N’Dah explique qu’une enquête sur la
destination effectuée en 2017 a pris en compte les communes de Boukombé,
Natitingou et Toucountouna. Elle a permis de découvrir qu’il existe 7 000 tatas
à vue aérienne avec 1 700 tatas inventoriés sur une partie de Boukombé. Parmi
eux, des tatas premium qui n’ont rien perdu de leur authenticité. On peut y
dormir. Il y existe encore des pratiques ancestrales qui répondaient aux
aspirations des initiateurs de ces bâtis réalisés avec des matériaux locaux
sans ciment, mais agréables à la vue.
Utilité
L’idée du projet, souligne Guy N’Dah, est de construire un circuit le long des tatas qui va couvrir une superficie de 50 km2. « Nous avons compris qu’il fallait créer de nouveaux circuits au niveau de la destination des tatas. L’ambassade de France a confié ce projet à l’Agence nationale de promotion du tourisme (Anpt) qui a signé une convention de gestion avec Eco-Bénin, une Ong locale grâce à qui la destination touristique et la promotion du patrimoine dans cette aire ont été mises en place pour valoriser le paysage Otammari. Il prend en compte les communes de Natitingou, Boukombé, Toucoutouna et regroupe les Bétamaribè. Le projet permet au peuple otammari de prendre conscience de l’importance et de la valeur de son habitat, de faire connaître le tata, son histoire, sa valeur et son rôle social. Il l’aide à comprendre que les activités touristiques autour des tatas sont des sources de revenus pour les propriétaires de ces bâtis, les guides touristiques…
Les
difficultés sur ce projet sont liées à la rareté du matériau de construction du
tata, l’exode rural et le fait que de nombreux tatas tombent en ruine, faute de
moyens d’entretien, selon Guy N’Dah. Il
énonce que le défi actuel est d’orienter la communication sur le développement
du tourisme domestique avec à la clé le développement d’un modèle de tourisme
social basé sur les chèques vacances sous le leadership de l’Anpt et du
ministère en charge du Tourisme. Il s’agit également de soutenir financièrement
et techniquement les propriétaires de tatas
pour leur entretien, de sensibiliser lors des ateliers et émissions
radiophoniques les communautés à l’importance et aux avantages qu’elles ont à
sauvegarder leur patrimoine et à travailler pour sa promotion. L’autre défi est
de travailler beaucoup plus à l’amélioration des produits artisanaux de la
destination, de nouer plus de partenariats…
Il
faut dire que la construction des tatas répond à un principe. Leur porte est
toujours tournée vers l’ouest, d’où viennent les bons esprits. À l’entrée, on
découvre des trophées d’animaux et au coin, une divinité du propriétaire du
tata. Si celui-ci a des cicatrices faciales, les mêmes sont retrouvées sur son
tata en signe distinctif. Le circuit des tatas a été présenté aux ambassadeurs
qui ont eu du plaisir à découvrir les types de tatas et leur architecture.