La Nation Bénin...
Les
départements du Couffo et du Mono attendent beaucoup de la modernisation
annoncée des voies Dogbo-Lalo et Adjaha-Athiémé y compris ses bretelles. Outre
l'amélioration de la mobilité interurbaine, ils espèrent en ce projet
d’aménagement et de bitumage un levier pour développer les activités agricoles
des localités impactées et relancer l’animation des marchés notamment ceux de
Hlassamè et Dogbo.
Quelque
91 km de voies bitumées vont s’ajouter, dans les semaines à venir, au réseau
routier des départements du Mono et du Couffo. Dogbo-Lalo longue de 21 km et
Adjaha-Athiémé et ses bretelles qui font une distance totale de 70 km sont les voies
concernées par cet important investissement décidé, mercredi 13 mars dernier,
en Conseil des ministres. En prenant cette décision, le gouvernement venait
ainsi d’accorder des moyens de développement réclamés depuis plusieurs années.
« Le développement d’une localité, d’une région passe par le développement de
la voie », justifie Elie Tchatchabloukou, secrétaire exécutif de la maire
d’Athiémé, département du Mono.
Dans
le Couffo où il est question de bitumer la voie Dogbo-Lalo, la décision
gouvernementale est particulièrement saluée pour son effet de surprise. La
surprise, relève Magloire Agossou, maire de Dogbo, tient au fait que « le
projet de bitumage n’était pas inscrit au départ dans le budget de l’Etat
exercice 2024 ». En changeant la donne en faveur du Couffo, nombre d’autorités
politico-administratives estiment que cela constitue une preuve de l’attention
du chef de l’Etat aux préoccupations de développement.
Le
secrétaire général du département, Jean Comlan Houétognon, est l’un de ceux qui
rêvent du bitumage depuis leur enfance. «C’est avec joie, appuie-t-il, que j’ai
accueilli l’annonce parce que, depuis mon enfance, j’ai rêvé de voir du bitume
sur cette voie. A un moment donné, je n’y croyais plus. Et sans tapage, le rêve
prend corps ». A l’image de ce cadre de la préfecture d’Aplahoué, presque tous
les citoyens d’Adjaha à Lalo en passant par Athiémé, Dogbo et Toviklin ne
doutent point du démarrage imminent des travaux. Puisque, jurent-ils, il s’agit
d’une décision du gouvernement du président Patrice Talon. « Le chef de l’Etat
est un homme de parole. D’ici peu, nous aurons les engins sur le chantier pour
traduire dans la réalité la décision », insiste Vincent Nago Zinsou, chef de
l’arrondissement de Lokogba où, en saison pluvieuse, la route Dogbo-Lalo se mue
en une boue glissante entrainant les véhicules dans le décor précisément au
niveau de la montée.
Propulser
le développement
Dogbo-Lalo
ainsi que Adjaha-Athiémé et ses bretelles représentent pour les populations
bénéficiaires bien plus que de simples voies de circulation. La modernisation
annoncée de ces routes constitue un nouveau souffle pour les activités économiques, des leviers pour
propulser le développement des localités traversées. Adjaha et Athiémé, dans le
département du Mono tout comme Lalo, Dogbo et Toviklin dans le Couffo abritent
toutes des communautés agricoles.
Spécifiquement
pour la voie Adjaha-Athiémé qui traverse au moins trois arrondissements :
Kpinnou, Atchannou et l’arrondissement central, Elie Tchatchabloukou, le Se de
la mairie d’Athiémé, entrevoit un changement de contexte, une nouvelle ère pour
ses administrés qui subissent les affres des inondations de façon cyclique. Le
projet de bitumage, soutient-il, non seulement facilitera la mobilité
interurbaine en toute saison mais aussi contribuera à l’accroissement de la
production de banane plantain, du crincrin et du manioc qui sont des
spéculations phares d’Athiémé. Egalement, avec l’axe Adjaha-Athiémé modernisé
sur le corridor Abidjan-Lagos, Elie Tchatchabloukou fait observer que le flux
des transports en commun en provenance des pays de la sous-région pourrait
faire naître de nouveaux marchés sur son territoire et repositionner sa commune
dans le concert des villes carrefours où se côtoient diverses nationalités,
diverses cultures.
Gagner
du temps
Egalement, le projet de bitumage Dogbo-Lalo pourrait conférer un statut de grand carrefour à Lalo, passage de prédilection des transporteurs. Vincent Nago Zinsou, chef de l’arrondissement de Lokogba, fait partie de ceux qui y croient. Il soutient qu’une fois les travaux d’aménagement et de bitumage achevés, ceci à la suite de ceux ayant transfiguré les axes Abomey-Agbangnizoun-Toffo et Lalo-Klouékanmè, la ville de Lalo serait presque entièrement désenclavée. Relativement aux effets positifs du bitumage sur les activités économiques à l’interne, sont visés en premier lieu les marchés de Dogbo et de Hlassamè à Lalo où, entre autres spéculations, la tomate et les céréales, les agrumes, le manioc et ses dérivés sont proposés aux consommateurs. Ces activités qui, en vérité, battent de l’aile, du fait de l’état dégradé de la voie, pourraient retrouver un nouveau souffle grâce au projet. En l’état actuel des choses, explique Jean Comlan
Houétognon,
Sgd du Couffo, « Si vous voulez éviter des accidents qui sont parfois mortels
sur l’axe Dogbo-Lalo et inhaler moins de poussière, il faut emprunter des
déviations d’environ 45 km au lieu de 21 km seulement à parcourir entre les
deux villes ». A cause de cet état de choses, souligne le maire de Dogbo,
Magloire Agossou, trop peu de produits
vivriers sont convoyés vers les marchés avec pour conséquence, la baisse des
redevances mobilisées pour le compte des mairies. Le bitumage, insiste-t-il,
est destiné à siffler, entre autres, la fin de l’époque où des paniers de
tomate se dégradent en cours de route compte tenu de la longue distance. La
voie Dogbo-Lalo modernisée, poursuit Jean Comlan Houétognon, vise par ailleurs
à faciliter les transactions avec les autres communes et départements. Les
marchés concernés notamment celui de Hlassamè étant fréquentés par des
marchands en provenance du Zou et de
l’Atlantique. Dans la même veine, le maire Magloire Agossou soutient que
Dogbo-Lalo va faire gagner du temps, offrir davantage de possibilités de
raccourcis à ceux qui circulent à travers le Bénin. « On ferait désormais,
espère l’édile, Dogbo-Cotonou, par exemple, en passant par Lalo-Toffo puis
Allada pendant à peine 1h 30min au lieu d’y passer plus de deux heures
d’horloge »¦