La Nation Bénin...
Grâce
à la plateforme du Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie.bj), des
milliers de jeunes béninois, ont trouvé des opportunités professionnelles au
sein des entreprises locales. En facilitant la mise en relation directe entre
les jeunes diplômés et les entreprises, cette initiative répond aux défis de
l’emploi des jeunes tout en soutenant la croissance des entreprises, en leur
offrant l’accès à une main-d’œuvre qualifiée.
Résidant
à proximité de la Zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè (Gdiz), à 30 km de Cotonou
depuis 2023, Geoffroy et Julien, tous deux diplômés en marketing digital,
étaient au chômage depuis deux ans. Grâce à la plateforme du Programme spécial
d’insertion dans l’emploi (Psie.bj), ils ont trouvé une opportunité de travail
dans une entreprise de marketing digital.
« Au début, j’étais découragé de ne pas réussir à trouver un stage
ou un emploi dans mon domaine. Mais, après avoir postulé via la plateforme,
j’ai été recruté trois mois plus tard », témoigne Geoffroy. Julien
ajoute : « Sans expérience professionnelle, mes recherches étaient
compliquées. Psie m’a permis d’accéder à des offres correspondant à mon profil
et de débuter une carrière solide ».
A l’instar de Geoffroy et Julien, des milliers de jeunes, aujourd’hui
épanouis et motivés, occupent des postes clés au sein de plusieurs entreprises.
Ceci, grâce à la plateforme du Programme spécial d’insertion dans
l’emploi. Leur insertion témoigne de l’efficacité
et de l’impact réel de ladite plateforme sur leur avenir.
Lancé
en 2020, le Psie piloté par l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) est une
initiative du gouvernement du président Patrice Talon qui vise à recruter
chaque année à la charge de l’État, 2000 jeunes diplômés à placer dans les
entreprises privées ou publiques, sur une période de deux ans, avec l’espoir
qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue
de la période d’insertion, ou alors qu’ils sauront voler de leurs propres ailes
dans l’auto emploi. Pour avoir des opportunités d’embauche, le candidat
intéressé est invité à s’inscrire sur la plateforme www.Psie.bj. Ce recrutement
se fait suivant plusieurs étapes. Tout commence par l’expression de la demande
de profils par l’entreprise. Ladite demande est analysée par le Psie, suivie de
la publication des offres sur son site. Les candidats répondant aux profils
recherchés postulent. Après analyse sur
pièces des dossiers de candidatures, ils subissent une évaluation écrite. «
Notre plateforme génère le résultat de l’évaluation par ordre de mérite. Pour
une demande qui a un seul poste, nous avons juste à prendre les 10 premiers
qu’on envoie à la prochaine étape qui est celle de l’interview des candidats
par les panels d’experts. Nous convions dans un même espace les experts métiers
à qui on associe un expert en ressources humaines pour voir les aspects
émotionnels, la motivation et d’autres facteurs. C’est un panel de deux experts
auquel on associe, à sa volonté, l’entreprise offrant le poste. Cela aide le
panel à affiner ses appréciations sur les candidats », clarifie lors d’un
entretien, Thomas Kpèna Singbo, chargé des Opérations de suivi-évaluation. Il
explique qu’au terme de l’entretien, le panel se charge d’envoyer le rapport
d’interview aux responsables du Psie en énumérant les candidats qui, selon eux,
ont pu franchir l’étape de l’entretien. « Nous prenons les trois premiers au
moins ou les cinq premiers au plus selon le cas qu’on envoie à l’entreprise. Si
par coïncidence, il y a des candidats que l’entreprise connaissait par le passé
et qui n’ont pas été sélectionnés parmi les 5 premiers après l’interview, ils
ne seront jamais envoyés à l’entreprise », a rassuré le responsable. Ce qui
prouve, selon lui, que même en acceptant un quelconque pot-de-vin, l’entreprise
n’a aucun pouvoir de recruter un candidat qui n’est pas passé par le processus
depuis la composition jusqu’à l’entretien. À l’en croire, il revient à
l’entreprise d’organiser le dernier entretien de sélection au cours duquel elle
procède à l’élimination des candidats selon les critères d’éligibilité et ceux
propres à elle et qui peuvent tenir compte des aspects : posture,
comportement et autres. « Au terme des entretiens, l’entreprise nous
envoie le rapport de sélection. C’est alors qu’on organise à notre niveau, les
formalités de mise en emploi et d’activation du contrat dès la prise de service
effective de l’agent», a précisé Thomas Kpèna Singbo qui souligne que le Psie
dispose d’une plateforme dynamique et transparente.
Succès
Malgré quelques difficultés initiales, la plateforme a enregistré des performances remarquables au cours des deux dernières années. L’intérêt croissant des entreprises pour ce programme a permis de dépasser le seuil de 2 000 candidats insérés dans l’emploi en 2023. Au 31 août 2024, 2 152 jeunes ont été intégrés dans des entreprises grâce à la plateforme. Une enquête réalisée en juin 2024 sur l’itinéraire professionnel des candidats insérés révèle l’impact significatif du programme sur l’employabilité et les revenus des bénéficiaires. Parmi ceux ayant terminé les deux années prévues par le contrat du programme, 68,63 % sont toujours en emploi, dont 55,69 % dans un emploi salarié et 12,94 % dans un emploi indépendant, bénéficiant ainsi de revenus stables. Toujours au 31 août 2024, le programme avait versé une subvention totale de neuf milliards six cent quarante-cinq millions neuf cent cinquante-quatre mille francs Cfa aux entreprises bénéficiaires, destinée aux salaires des jeunes insérés, directement payés par le Trésor public. A la question de savoir si le Psie sera renouvelé après 2025, Urbain Amégbédji, directeur national du Programme spécial d’insertion des jeunes dans l’Emploi (Psie), affirme que le Psie évolue très bien avec des résultats qui sont au-delà des attentes. « Je ne pense pas qu’aussi bien les entreprises que les candidats à l’emploi imaginent, un seul instant, l’arrêt de cette belle aventure si tôt. Cependant, c’est au gouvernement, et à lui seul, qu’il revient de donner les nouvelles orientations que connaîtra le programme au-delà de l’année 2025 », a-t-il conclu.
Cet
article a été rédigé dans le cadre de la Bourse régionale sur les
Infrastructures publiques numériques (Ipn) organisée par la Fondation des
Médias pour l’Afrique de l’Ouest et Co-Develop.