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Namibie: Un ministre démis pour viols présumés sur mineure – Un signal fort contre l’impunité politique ?

International

Le 27 avril 2025, la présidente namibienne Netumbo Nandi-Ndaitwah a officiellement relevé de ses fonctions son ministre de l’Agriculture, Mac-Albert Hengari, accusé de faits graves : viol sur mineure, enlèvement et avortement forcé.

Par   Lhys DEGLA, le 29 avr. 2025 à 10h00 Durée 2 min.
#Pour viol sur mineure

Un choc dans ce pays d’un peu plus de trois millions d’habitants, où la nomination de ce professeur en économie, en mars dernier, avait été saluée comme une volonté de rajeunissement et d’ouverture dans le gouvernement. Mais un mois plus tard, l’espoir s’écroule brutalement : le ministre est cité dans une enquête policière ouverte à la suite de révélations diffusées par les médias locaux. L’affaire est d’autant plus sensible que l’avortement reste interdit en Namibie, sauf exceptions médicales.

 

Un vent de fermeté soufflerait-il sur Windhoek?

Première femme élue à la tête de la République de Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah a réagi sans attendre. C’est par un communiqué publié sur les réseaux sociaux que la présidence a annoncé avoir déchargé le ministre de ses fonctions, précisant qu’il aurait dû, de lui-même, remettre sa démission depuis le 23 avril.

Une posture de rigueur qui marque une rupture dans la gestion des affaires sensibles sur le continent, où trop souvent, des personnalités mises en cause bénéficient encore d’une forme de protection politique.

Silence rompu sur les violences sexuelles

Pour la principale force d’opposition, le parti IPC (Patriotes indépendants pour le changement), ce scandale met à nu “la vacuité des discours officiels contre les violences de genre”. Le parti demande une transparence totale dans l’enquête.

La société civile, elle aussi, est en alerte. Les chiffres sont préoccupants : plus de 5 300 cas de violences sexistes et près de 1 400 viols ont été recensés en 2022 dans le pays, selon les données du ministère namibien de l’Égalité des genres.

Quid de Afrique de l’Ouest ?

Cet épisode intervenu dans le gouvernement Namibien soulève une question cruciale : que se passerait-il si un ministre en exercice, accusé de faits similaires, était pris dans une affaire de viol ? La justice béninoise — comme ailleurs en Afrique de l’Ouest — aurait-elle aujourd’hui la même promptitude, la même indépendance d’action ?

Au Bénin comme en Namibie, les femmes et les filles subissent encore trop souvent la loi du silence, du chantage ou du mépris. L’affaire Mac-Albert Hengari, au-delà du choc qu’elle provoque, peut être l’occasion d’un sursaut. Celui d’un continent qui refuse désormais d’associer pouvoir politique et impunité.