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Miva Karo 2025: L’art au service de l’environnement

Environnement
Faire émerger, en collaboration avec les enfants de la  communauté et des femmes... Faire émerger, en collaboration avec les enfants de la communauté et des femmes...

Portée par une vision artistique engagée, l’initiative Miva Karo 2025 transforme le centre culturel ‘’Villa Karo’’ de Grand-Popo en un espace de création, de sensibilisation et de dialogue autour de l’environnement. Artistes, femmes rurales et enfants unissent leurs voix depuis le 17 avril pour donner vie à des spectacles puissants, en prélude à un futur festival dédié aux enjeux climatiques et sociaux.

 

Par   Bernard Kpocheme (Stag), le 15 mai 2025 à 07h42 Durée 2 min.
#Miva Karo 2025 #Art et culture

Depuis le 17 avril dernier, le centre culturel ‘’Villa Karo’’ de Grand-Popo est en effervescence. La résidence artistique Miva Karo, placée sous le thème de la protection de l’environnement, a mobilisé une diversité de créateurs venus de plusieurs horizons. L’objectif est de faire émerger, en collaboration avec les enfants de la communauté et des femmes issues des zones rurales, des œuvres scéniques qui interpellent sur les mutations écologiques, tout en ouvrant des pistes de réflexion sur les droits fonciers et les inégalités de genre. Pendant plusieurs jours, ateliers, échanges, répétitions et expérimentations se sont succédé au sein de cette résidence singulière. Chaque artiste ou collectif a apporté sa sensibilité, son langage et son univers pour faire jaillir des créations originales, ancrées dans les réalités locales et portées par une conscience environnementale affirmée.

L’activité, pilotée par Georgette Singbe, manager culturelle, ne se limite pas à une simple résidence. Elle s’inscrit dans une démarche de long terme qui consiste à jeter les bases d’un festival annuel, dès 2026, qui ferait de Grand-Popo un haut lieu de convergence entre art, recherche, engagement communautaire et plaidoyer environnemental. Lors de la cérémonie de lancement officielle, tenue le 30 avril dernier, Richard Tandjoma, directeur de la Villa Karo, a exprimé la vision de ce projet ambitieux. « Miva Karo incarne une démarche artistique engagée, placée sous le signe des défis climatiques. Cette année, sa mission est d’expérimenter des formes artistiques ancrées dans l’urgence environnementale et de jeter les bases pérennes d’un festival annuel dès 2026. Ce futur festival ambitionne de devenir un carrefour unique de dialogues, de savoir-faire et d’innovations, réunissant artistes, chercheurs, communautés locales et institutions autour d’un idéal commun : agir ensemble pour un monde plus solidaire, résilient et durable », a-t-il fait savoir. Pour Richard Tandjoma, directeur de la ‘’Villa Karo - Finnish West African Cultural Centre’’, leur défi aujourd’hui est de tester le territoire, d’affiner leurs arguments, et de construire collectivement les fondations de cette aventure.

Parmi les initiatives fortes de cette résidence, l’équipe dirigée par Codjo Donatien Sodegla a réalisé un travail remarquable avec un groupe de femmes rurales, qui font ici leurs premiers pas sur scène. Ensemble, ils ont donné naissance à «Voix de femme», une œuvre vibrante qui traduit les luttes silencieuses et les aspirations profondes de ces femmes souvent marginalisées dans les discours sur l’environnement et le développement. Autre moment fort : le spectacle «Le ventre de l’océan», porté par le trio Chakirou Salami, Davis Aligbé et Davy Aligbé. Inspirée du livre «L’océan a mal au ventre», cette création fusionne la danse, la percussion et la parole poétique pour explorer les douleurs invisibles de la mer et les conséquences du dérèglement climatique. L’œuvre se veut à la fois sensible et percutante, interrogeant notre lien à l’eau, à la terre, et notre responsabilité collective. Enfin, l’artiste Jean Louis Kedagni présente «Monsieur Environnement», une performance satirique et engagée qui détourne l’humour pour dénoncer avec finesse les contradictions du comportement humain face à la nature.