La Nation Bénin...
Les
communes béninoises ont bouclé le premier semestre 2025 avec des résultats
budgétaires en demi-teinte. Si elles parviennent à dégager une épargne brute en
nette progression, leurs recettes propres s’essoufflent et l’exécution des
investissements reste largement en deçà des prévisions.
Au
premier semestre 2025, les communes béninoises ont mobilisé 20,41 milliards F
Cfa de recettes de fonctionnement, soit 19,13 % des prévisions annuelles. Ce
niveau est en léger recul par rapport à celui de la même période en 2024 avec
20,86 milliards, soit une baisse de 2,18 %, selon la Note de conjoncture des
finances locales au titre du deuxième trimestre 2025, publiée par la direction
générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp, juillet 2025).
Cette
situation est surtout due à la chute des recettes fiscales à 4,80 milliards F
Cfa, en baisse de 33,64 % en glissement annuel. Les recettes non fiscales
reculent également à 4,29 milliards, soit une régression de 19,63 %.
En revanche, les transferts de l’Etat viennent gonfler les recettes. D’après les chiffres de la direction de la Production des Comptes publics (Dpcp/Dgtcp), les dotations et subventions bondissent à 10,77 milliards F Cfa, en hausse de 31,05 %. Il en ressort un accroissement de la dépendance des communes aux ressources de l’Etat, une tendance déjà relevée en 2024.
Achats de biens et services
Les dépenses de fonctionnement des communes atteignent 17,37 milliards F Cfa au premier semestre, soit une hausse de 11,34 % par rapport à la même période en 2024. Au nombre des charges, la masse salariale qui représente la plus importante, s’élève à 8,14 milliards F Cfa, en augmentation de 6,91 %. Par contre, les charges des élus reculent de 6,36 %. Mais les autres postes explosent : achats de biens et services (+37,69 %) et autres charges réelles (+65,33 %).
Malgré la chute des recettes propres, les communes dégagent une épargne brute de 28,19 milliards F Cfa au premier semestre, soit une progression de 27,90 % sur un an. La hausse est plus remarquable au niveau de la municipalité de Cotonou qui enregistre même une performance spectaculaire, avec 5,53 milliards F Cfa, soit une hausse de 245,1 % par rapport à 2024. Les autres communes à statut particulier voient plutôt leur épargne brute chuter de 55,31 %.
L’ensemble
des communes ordinaires enregistre une hausse globale de leur épargne de 9,77
%.
A
l’échelle des départements, le Littoral domine largement, suivi du Borgou et du
Zou, tandis que l’Atacora et le Plateau ferment la marche.
Faibles investissements
Le
chapitre des investissements reste le talon d’Achille de l’exécution budgétaire
locale. Sur des prévisions annuelles de 39,27 milliards F Cfa, seules 13,01
milliards F Cfa de ressources d’investissement ont été mobilisées, soit un taux
de réalisation de 33,12 %.
Les
dépenses d’investissement s’élèvent à 11,57 milliards F Cfa, en progression de
43,25 % par rapport au premier semestre 2024, très loin des 188,99 milliards
programmés pour l’année, soit un taux de consommation de seulement 5,93 %. Les
investissements concernent surtout les constructions (5,80 milliards) et les
équipements (1,64 milliard). Plusieurs communes affichent des taux d’exécution
quasi nuls, à l’image de Dangbo, Lokossa ou Savalou, indique la Note.
Au total, les taux de réalisation budgétaire demeurent préoccupants : 14,19 % pour les recettes fiscales, 26,51 % pour les recettes non fiscales et 16,26 % pour les dépenses de fonctionnement. La Dgtcp appelle à un sursaut au second semestre et à une révision réaliste des prévisions, afin de réduire l’écart entre les ambitions affichées et les moyens effectivement mobilisés.
Une dépendance aux subventions toujours préoccupante
La
faible exécution des budgets locaux au premier semestre soulève des
interrogations sur la capacité des communes à jouer pleinement leur rôle dans
le développement territorial. Alors que l’Etat central continue de renforcer
les transferts via le Fadec (56,54 milliards F Cfa prévus en 2025), l’enjeu
demeure la soutenabilité des finances locales et l’autonomie des communes.
La dépendance excessive vis-à-vis des subventions, conjuguée à la faible mobilisation fiscale, risque à terme de fragiliser la gouvernance locale et de ralentir les projets structurants au niveau communal.
Dans les communes, les taux de réalisation budgétaire demeurent préoccupants, avec 14,19 % pour les recettes fiscales, 26,51 % pour les recettes non fiscales et 16,26 % pour les dépenses de fonctionnement