La Nation Bénin...
Paix,
sécurité, promotion et respect des droits de l’homme, développement durable,
fonctionnement des Institutions nationales des droits de l'Homme (Indh)… La
sixième Consultation régionale des Institutions nationales des droits de
l'Homme (Indh) qui s’est ouverte à Cotonou, mardi 27 août, constitue un
rendez-vous pour faire un état des lieux et baliser le terrain en vue d’une
meilleure promotion et préservation des droits de l’Homme.
Des
personnalités, acteurs et activistes des droits humains mobilisés à Cotonou, du
27 au 29 août, témoignent de la détermination des Institutions nationales des
droits de l'Homme (Indh) à assumer leurs charges, fonctions et rôles en toute
indépendance. Ils y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux et entendent en
discuter au cours de cette sixième consultation à laquelle participent des
délégations de 14 pays. Le rôle des Indh pour assurer la paix, la sécurité et
le développement durable, le respect des droits de l’Homme face à la question
du terrorisme et à l’insécurité, notamment au Sahel, la promotion des processus
électoraux, l’Etat de droit, la consolidation de la démocratie… Un bien riche
agenda pour cette consultation que Cotonou et la Commission béninoise des
droits de l’Homme (Cbdh) s’honorent d’accueillir.
Sidikatou
Adamon Houédété, vice-présidente et présidente par intérim de la Cbdh, se
félicite du pari tenu, de la mobilisation, de l’engagement des institutions
sœurs de la Cedeao et du soutien de l’Exécutif béninois à cette cause. Pour les
14 pays en concertation à Cotonou, la paix et la sécurité occupent une place
prépondérante, introduit-elle dans son adresse à l’ouverture des travaux. Pour
elle, le fonctionnement des Indh mérite d’être repensé pour réclamer et jouir
de l’indépendance indispensable pour leur bon fonctionnement même si le soutien
des gouvernements s’avère nécessaire. Au terme de la présente consultation, il
faut poser les bases du rayonnement des Indh, préconise-t-elle.
Joseph
Whittal, président du Réseau des Indh d’Afrique de l’Ouest, réitère, pour sa
part, l’engagement de ses pairs à promouvoir et à défendre les droits de
l’Homme par tous les moyens. Face au contexte ouest-africain avec les défis
sécuritaires de l’heure, il en appelle à un regard plus pointilleux sur le sort
des enfants. « Nous avons une importante contribution à apporter en tant que
Indh sur le terrain de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme », insiste-t-il.
Ces institutions, poursuit-il, prennent la pleine mesure de leur contribution
et s’engagent. Mais, prévient-il, la question de l’indépendance importe à
toutes les Indh qui tiennent à la préserver par tous les moyens.
Ebenezer Asiedu, au nom de la Commission de la Cedeao, met lui aussi un point d’honneur sur la crédibilité des Indh pour surmonter les challenges. « La Cedeao attend beaucoup de vos institutions et souhaite vous voir agir davantage pour la promotion et la protection des droits de l’Homme ». Il les exhorte aussi à orienter un peu mieux que ce qui est déjà fait, les gouvernements de leurs pays respectifs vers le respect des droits de l’homme pour le développement socioéconomique. Robert Kotchani, représentant du Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel soutiendra lui, qu’il faut renforcer les textes fondamentaux des Indh. Il y voit un tournant indispensable pour franchir les obstacles existants afin qu’elles « jouent pleinement leur rôle ».
Le respect de l’Objectif de développement durable 16 qui consiste à promouvoir des sociétés pacifiques et ouvertes à tous, à assurer l’accès à la justice pour tous et à mettre en place des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous à tous les niveaux résume pour une bonne part l’action des Indh, pense Nicolas Assogba, vice-président de la Cour constitutionnelle du Bénin. « Notre monde devient de plus en plus belliqueux et demande des solutions pour garantir la paix et la sécurité quand le terrorisme prend du terrain », illustre-t-il. En procédant à l’ouverture des travaux de la Consultation de Cotonou, la sixième du genre, il a plaidé pour un accès de tous à la justice. Pour lui, les questions liées aux droits de l’Homme sont désormais au cœur de toutes les attentions. Il se réjouit donc de voir 14 pays en conclave sur la question et dit attendre de leurs travaux, non seulement des recommandations, mais aussi, des solutions qui aident à mieux assurer paix et sécurité dans la sous-région. Cette sixième consultation prend fin demain 29 août■