La Nation Bénin...
Cotonou accueille, du 23 au 25 septembre, les Rencontres de l’industrie Bénin–France, une plateforme d’échanges entre acteurs publics et privés des deux pays. Dès l’ouverture, ce mardi, le ton était donné : le gouvernement béninois veut séduire les entreprises françaises et leur offrir un cadre favorable pour s’implanter, investir et contribuer à la transformation industrielle du pays.
Avec des perspectives de croissance supérieures à 6 % sur la période 2025–2027 et une stabilité monétaire et des réformes structurelles, le Bénin affiche un environnement macroéconomique propice aux investissements. Les opportunités d’affaires sont présentées à des investisseurs français lors des Rencontres de l’industrie Bénin–France qui se déroulent du 23 au 25 septembre à Cotonou.
La conférence inaugurale a permis de dresser un panorama économique favorable, en mettant en avant un Code des investissements modernisé qui formalise des incitations fiscales, offre des garanties juridiques et sécurise le traitement des investisseurs étrangers. A ces dispositions s’ajoute le rôle de l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), véritable guichet unique chargé de simplifier les formalités et d’accompagner les investisseurs.
En effet, l’Apiex mise sur une politique industrielle inclusive, associant investisseurs étrangers et secteur privé local. Les procédures sont simplifiées, les garanties juridiques renforcées et les opportunités multiples, avec la stratégie industrielle du pays qui s’articule autour de la valeur ajoutée locale et de l’intégration régionale.
Infrastructures et projets structurants
Les intervenants ont souligné l’importance de l’immobilier et de la planification urbaine comme leviers pour accueillir de nouveaux investissements. Des chantiers sont engagés en matière de routes, logements, urbanisme durable et partenariats public-privé pour relier les zones de croissance et soutenir l’essor industriel. Ces initiatives convergent vers un même objectif : doter le Bénin d’infrastructures modernes, capables de soutenir son ambition industrielle.
Au-delà des infrastructures, le directeur général de l’Agence de développement des Petites et moyennes entreprises (Adpme), Laurent Gangbès, a rappelé que son institution facilite les démarches administratives, oriente les Pme vers les marchés et soutient leur montée en compétences. Il a donné l’exemple du secteur de la maintenance hospitalière, où des besoins massifs se dessinent, offrant un marché prometteur pour les entreprises locales et étrangères prêtes à coopérer.
Le capital humain reste aussi une question centrale. Le directeur général de l’Agence nationale pour l’Emploi (Anpe), Urbain Amègbédji, a présenté, pour sa part, le Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie). Pendant un an, a-t-il expliqué, l’Etat prend en charge salaires et charges sociales des jeunes recrutés, donnant aux entreprises le temps de tester, former et intégrer durablement ces nouveaux employés. Un second dispositif cible l’insertion des jeunes dans les zones industrielles, avec un appui public pour la formation pratique sur site. Ces mesures réduisent le coût d’embauche pour l’entreprise et visent à combler l’écart entre formation initiale et besoins industriels, a ajouté M. Amègbédji.
Un partenariat durable à construire
Outre les conférences, les Rencontres de l’industrie France-Bénin sont marquées par des rendez-vous d’échanges (BtoB et BtoG), permettant aux entreprises françaises présentes de rencontrer des partenaires béninois et les institutions publiques. Les discussions se poursuivront ce mercredi autour de l’intelligence artificielle, de l’innovation pédagogique et de l’emploi des jeunes, avant une immersion dans les grands sites stratégiques du Bénin.
Les opérateurs visiteront demain la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), développée par la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (Sipi-Bénin). Elle se présente comme la vitrine de l’industrie transformatrice du Bénin, avec ses 1 640 hectares aménagés, ses infrastructures modernes et ses incitations fiscales attractives. L’objectif, c’est de transformer localement et de développer des chaînes de valeur autour du coton, de l’anacarde et d’autres produits agricoles.
Dans le même esprit, la visite du port de Cotonou et du parc d’innovation ouverte de Sèmè City, prévue au cours de ces rencontres, permettra aux investisseurs de percevoir les atouts logistiques et technologiques du pays. Pour rappel, le port de Cotonou fait l’objet d’un important programme de modernisation avec des plans d’extension, pour desservir la sous-région et réduire les coûts logistiques des industriels.
A travers ces rencontres de l’industrie, le Bénin entend démontrer que son cadre des affaires s’est profondément modernisé et qu’il est prêt à accueillir les investisseurs dans un partenariat « gagnant-gagnant ».
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