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Projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours: 252,8 milliards F Cfa mobilisés

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En parvenant à fédérer les efforts des acteurs publics, des Partenaires techniques et financiers et de la société civile, le Bénin affirme sa détermination à faire de la nutrition une priorité nationale En parvenant à fédérer les efforts des acteurs publics, des Partenaires techniques et financiers et de la société civile, le Bénin affirme sa détermination à faire de la nutrition une priorité nationale

Les Partenaires techniques et financiers se sont montrés plus que généreux. Alors que le gouvernement béninois espérait mobiliser 200 milliards de F Cfa, ce sont finalement 252,8 milliards de F Cfa de promesses de financement qui ont été annoncées à l’issue de la table ronde dédiée au Projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours. C’est le point présenté peu après les assises, dimanche 28 septembre à Cotonou, par Cyriaque Edon, directeur général des Politiques de développement au ministère du Développement et Alain Hinkati, directeur général de l’Agence nationale pour l’alimentation et la nutrition.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 29 sept. 2025 à 08h30 Durée 3 min.
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252,8 milliards F Cfa. C’est le montant des promesses de financement recueillies à l’issue de la table ronde consacrée au Projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours au Bénin. Ce chiffre, bien au-delà des 200 milliards initialement attendus, traduit l’engagement fort des partenaires techniques et financiers à soutenir une politique publique ambitieuse visant à améliorer durablement l’état nutritionnel des enfants de zéro à cinq ans et offrir à chaque enfant un départ optimal dans la vie.

Ce dépassement des attentes financières témoigne d’une prise de conscience partagée : la malnutrition infantile n’est pas une fatalité, mais un défi que l’on peut relever collectivement.

Avant l’annonce des engagements financiers, Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, a planté le décor avec un constat alarmant. Plus de 840 000 enfants béninois de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance. Et les conséquences sont loin d’être anodines. « Ce retard entraîne une altération du développement cérébral, un déficit d’apprentissage, un affaiblissement du système immunitaire et une vulnérabilité accrue aux maladies chroniques», a-t-il rappelé avec gravité.

C’est précisément pour inverser cette tendance préoccupante que le Projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours a été conçu. Il vise à renforcer les interventions nutritionnelles à fort impact, à élargir la couverture géographique du programme, et à assurer une mise en œuvre efficace et durable des actions prévues sur le terrain. Grâce aux fonds mobilisés, ces objectifs pourront désormais être atteints à une échelle beaucoup plus ambitieuse.

Pour Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, cet engagement financier revêt une portée bien plus large que la seule dimension sanitaire.

« Investir dans ce projet, ce n’est pas seulement investir dans la santé. C’est beaucoup plus », a-t-il déclaré, insistant sur l’impact multidimensionnel de la nutrition sur le capital humain, la productivité économique et la stabilité sociale du pays. « Ce projet marque notre volonté de préserver ce que nous avons de plus cher : la vie des enfants », a ajouté le ministre d’Etat.

La réussite de cette table ronde est également le fruit d’un leadership national affirmé. Les autorités béninoises ont su convaincre les partenaires internationaux de la cohérence, de la viabilité et de l’ambition du projet. L’objectif est désormais clair : construire un système de supplémentation nutritionnelle robuste et inclusif, qui couvre l’ensemble du territoire national.

Comme l’a souligné Cyriaque Edon, les fonds annoncés permettront non seulement de consolider les acquis, mais aussi d’« assurer une mise en œuvre efficace et durable des actions prévues sur le terrain ».

Avenir sain

Au-delà des montants mobilisés, cette table ronde marque un tournant dans la lutte contre la malnutrition infantile au Bénin. En parvenant à fédérer les efforts des acteurs publics, des Partenaires techniques et financiers et de la société civile, le Bénin affirme sa détermination à faire de la nutrition une priorité nationale.

Alors que les premières années de la vie d’un enfant conditionnent son avenir, le Bénin fait aujourd’hui le choix de l’action, convaincu que chaque franc investi dans la nutrition est un pari sur l’avenir, un avenir où chaque enfant aura les moyens de développer pleinement son potentiel.

En effet, le projet est conçu à partir d’une expérience pilote réalisée dans une zone sanitaire au Bénin, qui a permis de tester son acceptabilité par les populations. Les activités du projet sont complémentaires aux interventions existantes dans le secteur. Les suppléments nutritionnels seront fournis gratuitement aux cibles et les consultations prénatales seront gratuites. Une vaste campagne de communication sera assurée pour soutenir la demande et consommation des suppléments nutritionnels. Une approche de mise en œuvre graduelle a été retenue pour assurer la prise en compte adéquate des difficultés opérationnelles à l’étape de sa généralisation. La conduite opérationnelle du projet dans les localités couvertes sera assurée grâce à un partenariat établi entre l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan), l’Agence nationale des soins de santé primaires (Anssp) et la direction générale des Affaires sociales (Dgas).