La Nation Bénin...
Le gouvernement entend mobiliser et dépenser 3 551,005 milliards F Cfa au cours de l’année 2025 au profit des populations. C’est ce que laisse comprendre le projet de loi de finances adopté en Conseil des ministres, ce mercredi 18 septembre.
3
551,005 milliards F Cfa. C’est le montant du projet de loi de finances 2025
adopté en Conseil des ministres, ce mercredi 18 septembre, et qui sera soumis
dans les prochaines heures à l’Assemblée nationale pour étude et vote. Ceci
conformément à l’article 109 de la loi n°2019-40 du 7 novembre 2019 portant
révision de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la
République du Bénin qui stipule que « L’Assemblée nationale vote le projet de
loi de finances dans les conditions déterminées par la loi. L’Assemblée
nationale est saisie du projet de loi au plus tard une semaine avant
l’ouverture de la session d’octobre ».
Dans
le fond, le projet de loi de finances reste dans la dynamique de la réalisation
des grands axes du Programme d’action du gouvernement. Il est ainsi prévu la
réalisation, voire l’achèvement de plusieurs infrastructures socioéconomiques.
Entre autres, il y a la cité ministérielle, les cités administratives
départementales, les services marchands, les réceptifs hôteliers et
touristiques, les structures sanitaires de référence dont le Centre hospitalier
international de Calavi (Chic), l’hôpital de zone de Savè-Ouèssè, l’hôpital de
zone de Tchaourou.
Les
filets sociaux ne sont pas du reste dans la panoplie d’actions prévues pour
être exécutées au cours de l’année prochaine. Le projet Gbessoké, le
microcrédit Alafia, le projet d’alimentation scolaire dont la couverture
passera à 100 % en zone rurale, l’expérimentation du projet de supplément de
nutrition de 1000 jours et autres, figurent donc en bonne place dans le projet
de loi de finances qui sera bientôt sur la table des députés à l’Assemblée
nationale. D’ailleurs, les dépenses à sensibilité sociale à elles seules
s’élèvent à 1101,71 milliards de F Cfa, soit 41,5 % du budget général.
En termes d’infrastructures sociocommunautaires, il est prévu la mise en service de plusieurs systèmes d’alimentation en eau potable multi-villages et leur raccordement aux ménages, l’extension du réseau de distribution de l’énergie électrique et l’acquisition des compteurs à moindre coût, etc. De même, il y aura la densification du réseau routier par l’achèvement et la livraison de plusieurs infrastructures, tant en milieu urbain qu’en zone rurale.
Les entreprises du secteur privé notamment n’ont rien à craindre par rapport aux nouveautés dans ce projet de loi de finances. Aucun nouvel impôt n’y a été intégré. A en croire le Conseil des ministres, cet effort traduit l’engagement du gouvernement à assurer une bonne stabilité et une prévisibilité des normes fiscales pour les opérateurs et investisseurs privés. Dans le même ordre, aucune augmentation des taux des impositions existantes n’a été proposée au rang des nouvelles mesures fiscales et douanières dans le projet de loi de finances.
D’une
manière générale, le projet de loi de finances consacre la poursuite et la
consolidation des leviers de transformation structurelle et une meilleure redistribution
des fruits de la croissance économique pour plus d’équité et de justice
sociale. De ce fait, les actions de diversification des secteurs productifs, de
transformation et de création de valeur seront poursuivies et accentuées. En
dépit du contexte d’incertitude croissante du fait des aléas climatiques, des
chocs exogènes, il postule un taux de croissance de 6,8 % en lien avec les
performances attendues dans le secteur agricole et l’expansion du tissu
industriel, le secteur portuaire et le tourisme.
Le projet de loi de finances 2025 est à l’image de celui de 2024. Au nombre des aspects phares du budget en exécution, figurait l’inclination du gouvernement à amplifier son option de répondre de façon plus structurelle et plus visible à la demande sociale avec un niveau d'allocation de ressources aux actions à sensibilité sociale qui a atteint 41,9 % du budget général.
L’autre facteur important, c’était la hausse des ressources du budget de l'Etat pour la gestion 2024 avec un taux de progression de 12,8 % qui correspondait à 236 milliards de F Cfa. Ces ressources étant chiffrées à 2 076 milliards de F Cfa contre 1 840 milliards de F Cfa prévus dans le scénario initial de la loi de finances 2023. De toute évidence, cette performance est la preuve de la bonne trajectoire des produits de recettes budgétaires malgré un contexte économique mondial peu favorable et le signe de la résilience de l’économie qui se fait de plus en plus robuste comme le confirment les notations successives des institutions internationales. En réalité, cela reste le témoignage de la pertinence des différentes réformes engagées au plan économique depuis 2016. C’est également le fruit des réformes fiscales et non fiscales centrées sur l’élargissement de l’assiette fiscale et la dynamique de consommation puis des investissements massifs dans les secteurs clés de l’économie en cours de réalisation depuis l’avènement du régime de la Rupture.
Les
prévisions budgétaires montrent bien que le gouvernement n’entend pas s’arrêter
en si bon chemin et a le souci de consolider les acquis. Pour cela, le projet
de loi de finances 2025, à l’instar du budget 2024, a pris l’option d’accélérer
la transformation structurelle de l’économie et d’opérer concomitamment une
meilleure répartition des fruits de la croissance pour plus d’équité et de
justice sociale