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Programme de filets de protection sociale productifs (Gbessoke): Un social structuré et humanisé pour le bonheur des plus pauvres

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Avec Gbessoke, le Bénin franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son  système de protection sociale Avec Gbessoke, le Bénin franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son système de protection sociale

Conçu pour accompagner les plus vulnérables à l’autonomie, le programme de filets de protection sociale productifs (Gbessoke) traduit la vision d’un social repensé et productif. Il marque un tournant décisif dans la politique de solidarité du Bénin. Au lancement officiel hier jeudi 16 octobre à Cotonou, populations, bénéficiaires et élus locaux se sont mobilisés pour applaudir un programme dont l’impact sur les ménages à très faibles revenus n’est pas des moindres.

 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 17 oct. 2025 à 08h21 Durée 3 min.
#protection sociale

Le Programme de filets de protection sociale productifs (Gbessoke) ambitionne d’améliorer durablement les conditions de vie des ménages en situation d’extrême pauvreté à travers tout le pays. Soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars, ce dispositif consacre une nouvelle approche du social, centrée sur la dignité, la transparence et l’autonomisation des plus pauvres. Pour les cent cinquante mille ménages bénéficiaires du programme Gbessoke, le temps est donc venu de sortir de l’extrême pauvreté à travers des transferts monétaires, des formations et la création d’activités génératrices de revenus. Grâce à un ciblage numérique et des transferts directs et sécurisés, le programme Gbessoke illustre la modernisation de la gouvernance sociale au Bénin. Un modèle d’efficacité salué, symbole d’un nouveau souffle pour l’inclusion sociale au Bénin.

Noutaï Rodrigue Honkpehedji, coordonnateur de la Cellule d’appui à la mise en œuvre du Programme (Camo), également coordonnateur du programme Gbessoke, a présenté à l’occasion du lancement, les trois axes essentiels qui en constituent l’ossature. Le premier axe, a-t-il expliqué, concerne le renforcement du système de protection sociale et l’intégration des services offerts. Actuellement, le pays compte 85 Guichets uniques de protection sociale (Gups) répartis sur le territoire. Le programme prévoit leur réhabilitation, leur équipement et la construction de 35 nouveaux guichets, pour un total de 120 structures modernisées et dotées de ressources humaines qualifiées.

Le deuxième axe vise le développement des capacités adaptatives du système de protection sociale à travers la promotion d’activités génératrices de revenus. Dans ce cadre, le programme soutiendra cent cinquante mille ménages pauvres extrêmes dans les 77 communes du Bénin, avec des transferts monétaires mensuels de dix mille francs Cfa pendant neuf mois consécutifs, ainsi que deux transferts additionnels de cinquante mille francs Cfa aux sixième et neuvième mois pour appuyer la création d’activités économiques. « Nous ciblons des ménages qui, aujourd’hui, peinent à s’offrir un repas chaud par jour,» a précisé le coordonnateur. Pour lui, ces transferts, associés à des formations et à un accompagnement de proximité, doivent leur permettre de franchir un palier vers l’autonomie.

Fort impact

Le troisième axe, a-t-il poursuivi, concerne la capacité de réponse du système social en cas de chocs, notamment climatiques. Le programme interviendra, par exemple, en situation d’inondations ou de crises humanitaires, pour soutenir les familles affectées. Pour la phase pilote, menée dans douze communes, Gbessoke a déjà touché 20 621 bénéficiaires, dont 85 % de femmes. Deux transferts ont déjà été effectués pour les mois de septembre et octobre. Au total, près d’un million de Béninois, grâce à des transferts monétaires non remboursables assortis d’un suivi rapproché, des appuis au développement d’Activités génératrices de revenus pour stimuler l’autonomie économique, sont impactés.

Les prochaines étapes incluent la poursuite des transferts dans les autres communes, le démarrage des formations, la construction des nouveaux Gups et la réalisation des études techniques et environnementales pour la réhabilitation des guichets existants.

Dans sa marche pour un social à visage humain et à fort impact, le Bénin est soutenu par la Banque mondiale. L’institution se veut le partenaire de référence du social béninois. En son nom, Césaire Ahanhanzo a salué la vision du gouvernement et réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner le pays dans la transformation sociale engagée depuis 2016. « La Banque mondiale est fière de soutenir un programme social phare du gouvernement pour un montant de 100 millions de dollars, » a-t-il déclaré. «Gbessoke s’inscrit dans la continuité de nos interventions au Bénin et vient renforcer la capacité du système national de protection sociale à soutenir les ménages pauvres et à faciliter leur accès aux services de base », poursuit-il, rappelant les succès du projet Access clôturé en 2022. Il a par ailleurs insisté sur la continuité et la cohérence de la stratégie sociale béninoise. Les résultats observés dans les douze communes pilotes démontrent l’impact positif de ces initiatives, apprécie-t-il. Grâce à la digitalisation du ciblage et des paiements, le Bénin figure désormais parmi les pays modèles en Afrique de l’Ouest dans la mise en œuvre d’un système de protection sociale intégré et productif.

Le préfet du Littoral, Alain Orounla, a pour sa part souligné la portée de ce programme qui illustre la dimension hautement sociale du Programme d’action du gouvernement. « Le hautement social, ce n’est pas seulement la solidarité. C’est la capacité de mobiliser des ressources, de les distribuer de manière rationnelle pour élever les couches les plus défavorisées. Gbessoke, c’est véritablement un ascenseur social », a-t-il affirmé.

Modèle social en marche

« Il y a moins de dix ans, le visage du social au Bénin portait les stigmates d’une gestion politisée et parfois désordonnée,» rappelle la ministre Véronique Tognifodé, retraçant l’évolution du social béninois depuis 2016. « Aujourd’hui, grâce à la vision du président Patrice Talon, le social n’est plus une faveur, c’est un droit garanti par l’Etat, un instrument de dignité et d’espoir », apprécie-t-elle. La ministre a mis en avant les réformes structurantes engagées notamment la digitalisation des transferts, le ciblage objectif à travers le Régime social unique, la professionnalisation de l’action sociale et la mise en réseau des acteurs locaux comme des éléments à succès. Le programme Gbessoke, a-t-elle souligné, illustre une transformation profonde. Celle d’un social béninois qui ne se distribue plus par émotion, mais s’investit dans les personnes. Plus de deux milliards francs Cfa sont déjà injectés à cet effet. Et elle invite à y voir, non pas de l’assistanat, mais un investissement dans le capital humain. Aux nombreux acteurs du terrain à la base de ce succès, ainsi qu’aux partenaires et bénéficiaires, elle a témoigné sa reconnaissance. « Vous êtes les visages du changement que nous voulons pour notre pays. Utilisez ces ressources avec sagesse, transformez-les en opportunités durables. Votre réussite sera la plus belle preuve que la politique sociale du gouvernement est une réussite collective », a souhaité pour finir la ministre.

Avec Gbessoke, le Bénin franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son système de protection sociale. En inscrivant le social dans la productivité, la transparence et la durabilité, le pays conforte son statut de référence régionale en matière de gouvernance sociale. Un modèle qui allie efficacité technique, équité sociale pour ne laisser aucun citoyen en marge du progrès.