La Nation Bénin...
Alors
que les tensions commerciales et géopolitiques influencent les grandes
économies, l’Afrique fait face à des défis spécifiques liés à sa dépendance aux
matières premières et à l’instabilité des marchés internationaux. Toutefois, le
continent peut s’adapter à ce contexte mouvant et tirer parti des opportunités
émergentes en opérant des réformes structurelles.
L’économie
mondiale montre des signes de ralentissement après une année 2024 marquée par
une résilience remarquable. Le dernier rapport de l’Organisation de coopération
et de développement économiques (Ocde, mars 2025) souligne une croissance qui
devrait passer de 3,2 % en 2024 à 3,1 % en 2025 puis à 3,0 % en 2026, une
tendance influencée par les tensions commerciales, les incertitudes
géopolitiques et les politiques économiques fluctuantes.
L’Afrique,
bien que marginalement concernée par ces tensions commerciales, n’échappe pas à
leurs conséquences indirectes, en particulier à travers les fluctuations des
prix des matières premières et la fragilité des chaînes d’approvisionnement. En
fait, l’économie du continent dépendant fortement des exportations de matières
premières, pourrait subir de plein fouet les fluctuations du marché mondial. La
demande en ressources naturelles risque d’être affectée par le ralentissement
industriel en Chine et en Europe, impactant les revenus de nombreux pays
africains. De plus, l’incertitude monétaire et la hausse des coûts
d’importation, notamment pour les produits alimentaires et énergétiques,
aggravent les déséquilibres macroéconomiques.
Le
rapport de l’Ocde met en évidence la nécessité pour les économies africaines de
renforcer leur résilience à travers la diversification économique et une
meilleure intégration régionale.
Privilégier industries et infrastructures
Plusieurs
pistes sont envisagées pour surmonter ces défis. Il urge de renforcer
l’investissement dans les infrastructures, en modernisant les réseaux de
transport et d'énergie, ce qui permettrait d'améliorer la productivité et
d’attirer les capitaux étrangers.
Le
développement de l’industrie locale apparaît également comme une solution clé
afin de réduire la dépendance aux exportations de matières premières en
stimulant la transformation locale et en atténuant l’impact des fluctuations du
marché mondial. Aussi, une meilleure gouvernance et une stabilité politique
accrue sont cruciales. Un cadre réglementaire prévisible et une gestion rigoureuse
des finances publiques contribueront à restaurer la confiance des
investisseurs.
Si
les incertitudes sont prégnantes, l’Afrique dispose toutefois de ressources et
d’opportunités pour surmonter ces difficultés. La Zone de libre-échange
continentale africaine (Zlecaf) en est une, mais sa mise en œuvre effective
reste un défi.
L’accélération
de l’adoption des technologies numériques et l’émergence d’un marché unique
intra-africain pourraient être des leviers de croissance significatifs.
Selon l’Ocde, une diffusion plus rapide des technologies de l’intelligence artificielle pourrait significativement accélérer les gains de productivité. Les gouvernements sont appelés à y contribuer en garantissant l’accès à des infrastructures numériques à haut débit, en veillant à ce que les marchés restent ouverts et concurrentiels, et en offrant aux travailleurs la possibilité d’améliorer leurs compétences.