La Nation Bénin...
Le Bénin signe une performance historique avec une note de 7,15 sur 10 à la 5ᵉ Revue biennale du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (Pddaa). Premier pays de la Cedeao et cinquième à l’échelle africaine, il confirme sa montée en puissance dans le secteur agricole, fruit de réformes structurelles et d’investissements soutenus engagés depuis 2016.
C’est une performance qui hisse le Bénin au sommet des nations agricoles africaines. À l’issue de la 5ᵉ Revue biennale des sept engagements de Malabo, le pays a obtenu la note de 7,15 sur 10, se classant premier dans la zone Cedeao et cinquième à l’échelle continentale. Cette évaluation, présentée le 24 octobre 2025 à Addis-Abeba lors de la 6ᵉ Session ordinaire du Comité technique spécialisé sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement de l’Union africaine, consacre les efforts constants du gouvernement pour moderniser et rendre plus compétitif son secteur agricole. Le Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (Pddaa), cadre de référence continental pour la transformation agricole, a permis de mesurer les progrès réalisés par les États membres sur la décennie 2015-2024. Et le Bénin s’y distingue brillamment avec une progression de 66 %, reflet d’une politique cohérente et d’une gouvernance axée sur les résultats. Pour Gaston Cossi Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, cette performance n’est pas le fruit du hasard. « Les résultats que nous enregistrons aujourd’hui traduisent la vision du président Patrice Talon et les réformes audacieuses mises en œuvre depuis 2016. Elles ont permis de poser les bases d’une agriculture moderne, compétitive et inclusive », a-t-il expliqué. Ces réformes ont touché aussi bien la gouvernance foncière que la valorisation des chaînes de valeur agricoles, l’accès au financement rural, la mécanisation, et la promotion des filières à fort potentiel d’exportation comme le coton, l’anacarde, le soja ou le riz. L’État a également investi dans la formation et la professionnalisation des producteurs, ainsi que dans le renforcement des infrastructures rurales. Le ministre souligne par ailleurs un engagement financier exemplaire, avec les investissements dans le secteur agricole qui représentent en 2024, 10,89 % des dépenses générales de l’État, dépassant ainsi la cible de 10 % fixée par l’Union africaine. Cette priorité budgétaire traduit la volonté du gouvernement de faire du secteur agricole le principal levier de croissance inclusive et de sécurité alimentaire du pays.
Impacts concrets
Les fruits de ces efforts sont palpables. L’agriculture béninoise, désormais considérée comme performante et résiliente, a généré plus de 300 000 emplois directs et indirects sur la période 2015-2024. Le revenu moyen annuel des producteurs a nettement augmenté pour atteindre 215 000 Fcfa pour les petites exploitations et 1 288 000 Fcfa pour les grands exploitants. Sur le plan de la sécurité alimentaire, le pays affiche un taux de couverture remarquable avec 156 % pour les produits végétaux, 50 % pour les produits animaux et 41 % pour les produits halieutiques. Ces chiffres traduisent une autosuffisance renforcée et une meilleure résilience face aux chocs climatiques et économiques. Pour Gaston Cossi Dossouhoui, ces avancées constituent une étape décisive. « Le chemin est désormais tracé. Grâce aux Programmes d’action du gouvernement (Pag I et II), le Bénin a su structurer son agriculture. Le prochain programme consolidera ces acquis et permettra à notre pays de s’imposer davantage dans plusieurs filières sur le continent », informe-t-il.
Cette distinction continentale vient couronner plusieurs années d’efforts méthodiques. Le rapport de l’Union africaine souligne la cohérence des politiques agricoles béninoises, l’efficacité des mécanismes de suivi-évaluation, et la pertinence des investissements publics dans les filières productives. Dans un contexte où plusieurs pays africains peinent encore à atteindre les objectifs de Malabo, le Bénin fait figure d’exemple. Son modèle de gestion agricole, combinant innovation, rigueur et accompagnement des acteurs à la base, séduit de plus en plus de partenaires techniques et financiers. Cependant, cette réussite appelle à la persévérance. Les défis restent nombreux avec l’adaptation au changement climatique, la transformation locale des produits, l’amélioration de la productivité animale et halieutique, et l’intégration des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeur. Le gouvernement entend y répondre à travers le Programme d’action du gouvernement 3 (Pag III), qui mettra l’accent sur la transformation agro-industrielle, la promotion de l’agroécologie et la création de pôles régionaux de production autour des Zones économiques spéciales comme Glo-Djigbé.
Le Bénin fait figure d’exemple dans le secteur agricole avec une performance qui séduit