La Nation Bénin...
Depuis hier, lundi 23 février, le personnel civil du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes (MISPC) n’a plus de syndicat. En lieu et place du bureau directeur du Syndicat national du personnel de l’administration territoriale (SYNAPAT) qui a existé jusque-là, siège désormais un bureau provisoire qui est chargé de l’organisation d’un congrès pour la mise en place d’un autre organe dirigeant à la tête dudit syndicat. Ainsi en a décidé l’assemblée générale extraordinaire des travailleurs organisée hier à la salle de conférence du ministère.
Fortement soutenu par des dizaines de travailleurs du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, bandeaux rouges au front, scandant des slogans et chants révolutionnaires, Alain Gbénou, porte-parole de circonstance n’a pas tremblé devant la lourde responsabilité que venaient de lui confier ses camarades de lutte. C’est en effet lui qui a été désigné pour rendre publique la déclaration des travailleurs du ministère au sujet de la destitution de l’actuel bureau directeur du syndicat-maison, le Syndicat national du personnel de l’administration territoriale (SYNAPAT). Alors que de nombreuses attentes sont à satisfaire et que le personnel du MISPC compte sur ses dirigeants syndicaux, il dit avoir noté l’immobilisme, l’inaction et même la trahison de leur part.
Le secrétaire général dudit syndicat et les membres de son bureau, condamnent les travailleurs du MISPC, ne se montrent plus assez soucieux de la résolution des problèmes de leurs camarades. Pis, poursuit Alain Gbénou, ils agiraient contre l’intérêt commun. Plusieurs faits ont été présentés hier par les travailleurs lors de leur assemblée générale extraordinaire, pour illustrer les agissements de leurs responsables syndicaux. Ils ont insisté par exemple sur le cas de la prime de sécurité, la seule que perçoit le personnel civil du ministère et qui n’est même pas encore étendue à toutes les structures sous tutelle. Alors qu’ils auraient souhaité que leurs représentants portent ce combat et les aident à trouver une solution, ces derniers auraient choisi, au moment où l’autorité se montrait flexible et compréhensive, de compromettre le consensus presque trouvé, en invitant le personnel à abandonner la lutte.
Cette situation doublée de nombreux autres cas, a fini par excéder les travailleurs qui, hier, au cours de leur assemblée générale extraordinaire, ont estimé que leurs représentants ne sont plus à même de mériter leur confiance. Ils reprochent également au secrétaire général du SYNAPAT, certaines attitudes visant à déstabiliser le personnel. Toute chose qui, souligne le porte-parole de circonstance, n’a pas contribué à apaiser le climat social au sein du ministère. A l’analyse, les participants à l’assemblée générale extraordinaire trouvent que leur secrétaire général agit à dessein.
D’ailleurs, ont-ils déploré, ce dernier est appelé à faire valoir ses droits à la retraite depuis plusieurs mois déjà. De plus, aucune assemblée générale n’a été organisée depuis quatre ans, sans oublier que la dénomination et les attributions dudit syndicat ne sont plus en phase avec les réalités, le ministère ayant connu depuis plusieurs années déjà une scission qui a vu s’envoler la branche Décentralisation.
Au regard de tout ce qui précède, et même aux menaces que feraient peser certains mentors du SYNAPAT sur des travailleurs du ministère, l’assemblée générale a unanimement pris la résolution de dissoudre le bureau actuel dudit syndicat, en attendant la mise en place de nouvelles instances.