Métiers du transport au Bénin: Une initiative promeut l’accès massive des filles

Très peu de femmes au Bénin exercent les métiers de camionneuse, conductrice ou encore de mécanicienne poids-lourds. Cette absence de la gent féminine dans ces métiers du transport routier est due, entre autres, aux stéréotypes, aux préjugés et autres idées.

Pour briser ces clichés et combler le fossé homme-femme dans ce secteur, l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (Ocal) a lancé le projet « Ensemble pour un regard féminin sur les métiers du transport». L’objectif est de sensibiliser 500 000 jeunes filles et femmes aux opportunités dans le secteur du transport, de former 60 jeunes filles et femmes à la conduite de camion (permis BCDE) et de briser les barrières socio-culturelles freinant leur accès à ces métiers. « Il s’agira de faire la sensibilisation à l’endroit des jeunes filles et femmes sur les métiers du transport, faire de la sensibilisation sur la santé sexuelle reproductive, les Vbg. La deuxième étape sera le lancement d’un avis pour le recrutement des jeunes filles qui seront formées dans toutes les catégories de permis de conduire. Ensuite, elles seront mises en stage auprès des faitières. Enfin, les 60 jeunes filles seront intégrées dans les métiers du transport comme camionneuses, conductrices, mécaniciennes gros-porteurs,…», explique Dr Hortense Me, secrétaire exécutive de Ocal.

L’initiative dure un an et cible prioritairement les départements du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora. Pour Mohamadou Gankou N’kouro, représentant de l’Union des conducteurs de l’Afrique de l’Ouest (Ucrao), ce projet vient à point nommé, car l’union y a déjà pensé. Il assure que les conducteurs ne ménageront aucun effort pour accompagner la réalisation du projet et de même que les apprenants, pour l’atteinte des résultats escomptés.

Le projet bénéficie des soutiens du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) et de l’Ambassade de Luxembourg. Richmond Tiemoko, représentant résident de l’organisation onusienne, apprécie l’initiative à sa juste valeur, car, dit-il, le secteur des transports est trop souvent considéré comme réservé aux hommes et donc moins accessible aux femmes. « Cette initiative permettra de renforcer l’autonomisation des filles et à leur ouvrir de nouveaux horizons dans les métiers du transport. Elle s’inscrit dans le cadre du projet Autonomisation des jeunes pour l’accès aux droits à la santé sexuelle reproductive…», a fait savoir le représentant résident. « Ensemble, poursuit-il, nous affirmons notre conviction commune : celle de dire que les filles ont leur place dans le transport, maintenant et dans le futur… ».

Richmond Tiemoko espère que cette initiative sera le début d’une dynamique durable au profit des filles et des femmes qui pourront rêver, oser et démontrer qu’au Bénin, les femmes sont aussi capables que les hommes dans le secteur.

La cérémonie de lancement de l’initiative a été aussi marquée par l’intervention du représentant du préfet de l’Atlantique, de Bénédicta Aloakinnou, président de la Fondation des jeunes amazones pour le développement (Fjad). La secrétaire exécutive de Ocal espère des résultats positifs de cette première expérience, qui permettront de reconduire le projet.